Plan blanc - Colère noire

Communiqué du collectif santé 15 décembre 21

Suite aux annonces du CHRU du déclenchement du plan blanc et de sa reconnaissance de ne pas pouvoir assurer tous les soins par manque de personnel le Collectif 37 Notre santé en Danger veut faire part de sa colère et de son indignation.

Comment accepter que par souci d’économie, on sacrifie les soins aux enfants, l’hôpital étant obligé de reconnaître qu’il ne peut pas ouvrir toute l’unité saisonnière, faute de personnel qualifié.

C’était pourtant une stratégie économique de fermer des lits pédiatriques pour ne les ouvrir qu’en période hivernale.

De même, au niveau des adultes, il fallait restreindre au maximum le nombre de lits et de personnels. Il s’agissait de ne pas laisser des lits inoccupés, mais en prenant le risque de ne pas assurer les soins en cas de crise. Il fallait limiter au maximum les hospitalisations, renvoyer rapidement à domicile ! Il n’est pas difficile de prévoir qu’on ne forme pas au pied levé des personnels spécialisés mais c’était le pari et le risque pris pour restreindre les dépenses de santé. Les restrictions passées sur l’accès aux formations du soin voient leurs conséquences, et aujourd’hui, l’hôpital manque cruellement de soignants.

 Les personnels sont épuisés. Les patients voient leurs consultations, interventions et traitements repoussés par les déprogrammations. Des patients meurent faute d’avoir été secourus ou pris en charge assez vite.

C’est la conséquence de cette politique que nous n’acceptons pas.

Mettre de l’argent dans l’e-médecine au détriment des humains ne sert que les intérêts des entreprises du numérique mais pas celle des personnels et des patients.

 Pour la psychiatrie infantile alors que les besoins augmentent sans cesse depuis des années, encore plus depuis 2 ans , c’est le parcours du combattant pour accéder à des consultations et des prises en charge, laissant les parents dans la panade.

La psychiatrie adulte n’est pas mieux lotie.

Cette situation déjà inquiétante ne serait pas catastrophique si ce n’était qu’une situation exceptionnelle. Mais les plans de restructuration destruction de l’hôpital public au profit du privé continuent (il y a eu 5700 lits fermés nationalement en 2020 en pleine épidémie de covid) et c’est bien, sur l’hôpital public qu’on compte en cas de crise.

Le tour de passe-passe de vouloir faire du tout ambulatoire pour fermer des lits d’hospitalisation ne peut pas illusionner longtemps.

Le plan blanc va permettre de supprimer des congés à des agents déjà épuisés, de fermer des services et de repousser des interventions pour récupérer les personnels et les envoyer dans les services dédiés au COVID.

C’est inhumain pour le personnel et dangereux pour les patients !

Nous étions à Paris le 4 décembre dernier pour dénoncer la catastrophe sanitaire organisée et nous continuerons à le faire localement et nationalement. Une prochaine mobilisation nationale est prévue le 11 janvier avec les collectifs d’usagers et syndicats de professionnels de la santé et du médico-social.

Voici une sélection de photos prises au cours de la manifestation par Serge D'IGNAZIO, un Ouvrier/Photographe professionnel indépendant.
D'autres photos sont consultables sur son compte flickr à l'adresse suivante : https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/albums/72157720208780751

Auteur du livre photographique
« On est là! » - édition Adespote

Collectif 37 Notre Santé en danger
Le 15 décembre 2021
Pour tout contact : collectifsante37@gmail.com

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

stop aux suppressions de postes en psychiatrie à Tours

Une Assemblée générale des grévistes de la psychiatrie du CHRU de Tours avait lieu ce vendredi 10 octobre. le personnel au nombre d'une quarantaine a exprimé sa colère et l'impossibilité d'assurer les soins des patients avec un effectif réduit alors que les conditions sont hyper tendues actuellement. Avec l'ouverture prochaine du Nouvel Hôpital de Psychiatrie, ce sont 57 postes infirmière diplômée d’état (IDE)et 15 postes d’agents de service hospitalier (ASH) qui seront supprimés. Ceci sans compter les postes de lingère, d'éducateurs transformées en moniteur-rice éducateur-ice, assistant.es socaux-ales... les menaces sur les associations de patien.es dans lesquelles des personnels hospitaliers participent, les structures comme le CATTP . 
Les hospitalisations seront obligatoirement courtes alors qu'il n'y a pas de moyens pour suivre les patients à l'extérieur en ambulatoire. 
Nous vous invitons à signer la pétition :

STOP aux suppressions de postes en psychiatrie au CHRU de Tours

Une manifestation aura lieu le jeudi 16 octobre à 15h place Jean-Jaurès
Soyons nombreux-ses pour les soutenir, il y va du suivi de la santé mentale de toute la population

Non à la fermeture de l’Ermitage ! Oui à un vrai lieu de vie pour les ancien-nes !


Vous êtes usager-ère ou famille d’usager de l’Ermitage. Vous avez  suivi ou participé aux dernières mobilisations dans les hôpitaux et à celle du 30 janvier pour les EHPAD. Elles ont mis en évidence l’ampleur du manque de moyens pour le personnel ainsi que pour les personnes accueillies et mis en avant la nécessité d’avoir de vrais lieux de vie pour les personnes âgées. Avec la restructuration du CHRU de Tours, la fermeture annoncée du site de l’Ermitage ajoute aux inquiétudes actuelles pour les patient-es et les salarié-es. 

Une restructuration contre l’intérêt des salarié-es et des résident-es 

Ce plan prévoit la suppression de 3 des 5 sites actuels : l’Ermitage, la Clinique psychiatrique Universitaire de St Cyr et l’hôpital des enfants de Clocheville.  Ils seraient tous regroupés sur Bretonneau et Trousseau dans un premier temps ; la directrice du CHU expliquait en février 2016 que la vente des actifs de Clocheville et de l’Ermitage permettrait de financer une partie du projet (entre dix et 15 millions). Nul doute que la situation de ces deux sites, l’un en centre ville et l’autre sur les hauteurs de Tours Nord, surplombant la Loire sur le versant Sud, va attiser la convoitise des promoteurs ! 
Seul le service des Soins de Suite et Réadaptation (SSR) serait installé à Bretonneau, mais avec combien de lits en moins ? Que deviendront les résident-es de l’EHPAD qui ne serait plus intégrée au CHRU? 
Ce plan signé par le gouvernement précédent répond à la loi de santé de Marisol Touraine et  aux objectifs de réduction des dépenses de santé du gouvernement actuel. Il se fait en échange de plusieurs centaines de suppressions de postes et de lits. Pour l’instant 250 suppressions de lits sont reconnues par la direction du CHRU. La méthode utilisée est de « traiter » les services les uns après les autres. La  neurochirurgie ciblée dernièrement a fait les feux de l’actualité grâce à la mobilisation de son personnel. La finalisation de ces projets est prévue pour 2026. Ensuite tout sera regroupé sur Trousseau d’ici 2040 s’il n’y a pas de changement de stratégie d’ici là. 
Les mobilisations du personnel, avec les syndicats CGT et SUD ainsi que celle des usager-ères avec le Collectif 37 « Notre santé en danger », relayées par les médias,  ont eu de l’écho dans la population. Face au refus de voir démantelé l’hôpital public au profit du privé et face à la revendication de soigner et d’accueillir dignement les patient-es  et résident-es,  la direction essaye de diviser le personnel et menace ceux et celles qui protestent en s’attaquant aux syndicalistes. C’est pourquoi il est important que les usager-ères soient solidaires des personnels en lutte. 

Le défense de l’Ermitage est l’affaire de tous et toutes 

Les usager-ères, malades et leurs familles  ne peuvent pas attendre passivement la fermeture de l’Ermitage dont ils vont subir les conséquences : éloignement plus important pour les visites, prix plus élevé si les lits sont transférés dans le privé et peut-être difficulté à trouver un nouveau lieu d’accueil, perturbation pour des personnes âgées qui ont du mal à supporter des changements de lieu de vie, du fait de leur âge. 
La rénovation des bâtiments est certes nécessaire, mais faut-il pour cela entasser tout le monde à Bretonneau ou à Trousseau ? Le site exceptionnel que représente l’Ermitage sera-t-il réservé  à ceux et celles qui auront les moyens de se payer une place dans le privé ? 

Il n’y a pas de fatalité à voir restreindre les soins et les moyens pour les ancien-nes alors que des sommes importantes sont allouées aux plus riches: 101 milliards d’Euros d’allègements fiscaux et parafiscaux entre 2014 et 2017 ont été alloués aux entreprises, profitant surtout aux plus grandes d’entre elles
Nous invitons la population à participer au mouvement de soutien aux EHPAD, à signer la pétition 
et à s’impliquer pour la défense de l’hôpital avec le Collectif 37 « Notre santé en danger »