Articles

Affichage des articles du mai, 2020

Rassemblement du 27 mai devant l'ARS de Tours

Quatre organisations syndicales du département, CGT, SUD FO, FSU, appelaient à une mobilisation mercredi 27 mai, date anniversaire du Conseil Nationale de la Résistance, autour du champ Giraud, où se trouvent les antennes départementales de l'Agence Régionale de santé et de la Sécurité sociale, pour la levée de l'état d'urgence, pour réclamer des moyens pour l'hôpital public, les EHPAD, la protection sociale et pour que la crise sanitaire ne devienne pas une crise sociale qu'on nous fera payer.

Le Collectif santé appelait à participer à cette mobilisation tout en respectant, bien sûr, les mesures barrières, en ajoutant à ces revendication la formation de professionnels de santé en nombre suffisant pour qu'il n'y ait plus de déserts médicaux.

Les déserts médicaux ont besoin de plus de 20 médecins supplémentaires dans la région centre

Le 21 mai la Nouvelle république annonçait en grand titre « Médecine : 20 places de plus à Tours  » laissant penser à un espoir pour résoudre la pénurie médicale dans la région.

Au regard des besoins, c’est un grain de poussière…

Il faut 10 ans pour former un médecin, la faculté de médecine de Tours est la seule de la région Centre Val de Loire et vu la liberté d’installation des médecins jamais remise en cause, tous ceux qui sont formés ne sont pas obligés de s’y installer.

La levée du numérus clausus, qui limitait l’entrée des étudiants en 2ème année de médecine à la suite d’un concours, est effective à partir de 2020 pour laisser les facultés déterminer en fonctions de leurs capacités, le nombre de places et théoriquement des besoins dans 10 à 15 ans fixés par l’ARS. En l’absence d’un vrai plan de financement des facultés de médecine, ce nombre total de 275 places en 2ème année au lieu de 255 est ridiculement bas compte tenu de la pénurie actuelle et à venir, .

Dans les 10 ans à venir, un généraliste sur deux devra être remplacé dans la région Centre Val de Loire, sachant que celle-ci est la 3ème région ayant le plus faible taux de recours aux soins dû au manque de médecins et à l’éloignement des structures. D’autre part le vieillissement de la population va augmenter la demande.

Ce sont en réalité les capacités de formation qui déterminent ce nombre plutôt que les besoins; pourtant ce ne sont pas les candidats qui manquent : sur 1500 étudiants qui vont passer l’examen de PACES (Première année commune des études de santé), 952 resteront sur le carreau! Les autres spécialités n’augmentent pas leur accès à la 2ème année: pharmacie, dentaire, sages-femmes, kiné, ergothérapie, psychomotricité, techniciens de labo, il y a 548 places. Pourtant certaines de ces professions sont aussi en tension, il est difficile de trouver un dentiste même dans l’agglomération tourangelle.

Le desserrement du numérus clausus n'était qu'un effet d'annonce si des moyens conséquents ne sont pas mis dans la formation.

Il y a fort à parier que dans le plan Ségur de la santé ce sont les glissements de tâche qui viendront compenser la pénurie médicale.

Le collectif 37 Notre santé en danger demande un réel plan de financement de la formation pour supprimer les déserts médicaux et donner des moyens à toutes les professions de santé d’être en nombre suffisant pour exercer dans de bonnes conditions.

La Comtesse de Ségur pommade mais ne soigne pas

Communiqué de la Coordination Nationale

Lure le 24 mai 2020

la comtesse de ségur pommade mais ne soigne pas

Le Président de la République a annoncé depuis Mulhouse son attachement au service public hospitalier. Mais la feuille de route définie en conseil des ministres du 20 mai pour Olivier Véran, hôte de l’avenue de Ségur, enterre l’hôpital public !

Dans les territoires, il s’agit d’accélérer l’applicationde la loi "Ma Santé 2022", une stratégie qui consiste à fermer des services de réanimation, de chirurgie, de psychiatrie, d’urgences, des maternités, des SMUR … pour réduire les hôpitaux de proximité au service minimum, éloignant, entre autres, les personnes âgées des soins techniques, désertifiant des zones géographiques entières ! Pas même une référence aux centres de santé, alors qu’il faudrait développer un service public pour les soins de premier recours !

Caricatural : la première mesure suggérée pour revaloriser les carrières consiste à proposer l’exercice mixte, rappelant l’hôpital du XIXème siècle, le médecin gagnant sa vie en ville et venant faire la charité à l’hôpital. Quelle conception du service public ! Quel mépris pour les autres catégories de personnels, à qui on propose de travailler plus alors qu’elles veulent travailler mieux.

La seule bonne nouvelle de cette feuille de route pourrait être l'évolution du nombre de lits. Toutefois, cela serait plus crédible si était annoncé simultanément qu'à Nancy, Caen, Nantes et ailleurs, il n'y aurait plus de suppression de lits ni de personnels en échange des investissements prévus.

On aurait également espéré un grand plan de formation de soignants, avec un signe fort, immédiat, de relèvement du numerus clausus cette année.

L’accélération de la réforme du financement ne donne aucune garantie sur l’enveloppe globale accordée aux hôpitaux. Quant à la nécessaire intervention des personnels, des élus, des usagers dans la gestion du système public de santé, elle est omise, remplacée par le dialogue sans droits et la simplification !

En ouvrant ce Ségur de la santé, le pouvoir politique veut mettre fin à la mobilisation de plus en plus populaire pour l’hôpital public en nous emmenant plus vite dans le mur. Pour changer de direction et répondre aux besoins sur tout le territoire, nous devons crier plus fort ! En lien avec les organisations des personnels, la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité appelle à multiplier les initiatives pour préparer une grande journée nationale d’action le 16 juin.

Déclaration Unitaire

Déclaration Unitaire

Les organisations syndicales paramédicales et médicales AMUF, CGT, SUD, UNSA, les collectifs Inter Blocs, Inter Hôpitaux, Inter Urgences, le printemps de la psychiatrie et la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et des Maternités de proximité interpellent sur la situation de l'hôpital public, des établissements du sanitaire, du médico-social et du social. La pandémie COVID 19 que traverse notre pays touche particulièrement les professionnel.le.s de ces établissements qui prennent en charge la population.

À ce jour, les mesures de protection indispensables sont nettement insuffisantes, mettant en danger les professionneile.s. Cette situation inacceptable ne peut plus durer. Tous les personnels de ces secteurs sont mobilisés et font face avec les moyens qu'elles et ils ont à leur disposition pour accompagner, soigner et sauver des vies et cela au détriment de leur propre santé et vie parfois. Malgré ces situations, le personnel fait preuve de courage et de dévouement, il faut saluer sa capacité à s'adapter pour exercer sa mission.

Cela doit être une priorité et une obligation des employeurs et de l'Etat de fournir aux salarié.e.s et aux usager.es dans les services ainsi que dans les établissements des moyens de protection nécessaires pour ne pas les mettre en danger face au risque d'exposition du Covid 19 et le dépistage systématique pour identifier les personnes atteintes.

Les professionneile.s, dans ces conditions, se demandent légitimement comment dans le cadre du futur déconfinement, avec l'accès plus large à la population du matériel barrière et des tests annoncés par le gouvernement, elles et ils vont pouvoir continuer à exercer les prochaines semaines s'il y des risques de tensions supplémentaires sur ces produits ? Et elles et ils sont très inquiet.e.s sur le risque d'une « deuxième vague » ?

Les politiques d'austérité menées par les différents gouvernements successifs avant la crise et les non prises en compte de ce gouvernement en matière de Santé et de Protection Sociale ont généré des carences en matière de prise en charge qui, en ce temps de crise malheureusement, s'accentuent au regard des constats sur le terrain. Cela démontre que les questions de Santé Publique, les enjeux de la prise en charge de la population en cas de catastrophe sanitaire pour constituer les moyens de protection nécessaires de stocks préventifs, ainsi que l'augmentation des capacités d'accueil, d'accompagnement et de soins n’ont pas été anticipées de manière

prioritaire par l'Etat et les employeurs pour des raisons essentiellement économiques que nous avons dénoncées par des journées de mobilisations unitaires avant cette pandémie. Il faut maintenant rompre avec cette logique et obtenir la réelle mise à disposition massive d'accueil, d'accompagnement, de soins pour la population ainsi que des effectifs supplémentaires et le matériel nécessaire pour une prise en charge de qualité et en toute sécurité, respectant la dignité des personnes mais aussi qui améliorent les conditions de travail et de vie des salarié.e.s de ces secteurs.

Les usager.e.s ont applaudi les soignantes, mais aussi compris l'urgence de satisfaire les revendications exprimées avant la crise.

Nous le répétons, les professionnel.le.s ne se contenteront plus de belles promesses et de remerciements !

Le 15 avril, le Ministre a annoncé une prime pour les professionneLle.s dont les contours restent très flous, cela ne répond pas à la nécessaire revalorisation des salaires comme préalable pour rendre ces métiers pénibles attractifs.

Nous continuons à porter notre plateforme commune revendicative de l'ouverture d'ores et déjà de négociations nationales urgentes sur les sujets suivants :

  • Un plan de formation pluridisciplinaire et un plan recrutement de personnel
  • Revalorisation générale des salaires et reconnaissance des qualifications des professionnel.le.s
  • Renforcement des moyens financiers significatifs pour les établissements, ce qui passe par une revalorisation considérable de l'ONDAM dans le cadre d'un correctif budgétaire de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale et de la future loi
  • L'arrêt de toutes les fermetures d'établissements, de services et de lits.
  • De réelles mesures qui garantissent l'accès, la proximité et l'égalité de la prise en charge pour la population sur tout le territoire.

La meilleure des reconnaissances pour les professionneLle.s de Santé et de l'Action sociale, c'est que ce gouvernement enfin réponde et prenne en compte l'ensemble de leurs revendications sur tous les sujets qu'ils portent depuis plus d'un an et cela sans attendre la fin de la crise sanitaire.

Assez

Communiqué de la Coordination Nationale

Lure le 6 mai 2020

ASSEZ !

Exigeons la gratuité des masques ! Reprenons les choses en main : réapproprions-nous notre Sécurité Sociale en exigeant le remboursement des exonérations scandaleuses, en augmentant ses ressources et en rétablissant une gestion démocratique. Ouvrons partout la concertation sur la politique de santé dont nous avons besoin pour que la crise que nous venons de vivre, qui va durer encore un certain temps, ne se reproduise plus : états généraux, cahiers de doléances, observatoires locaux de la santé...Usagers, personnels, élus, inventons ensemble la politique de santé dont notre pays a besoin, il y a urgence et, dès maintenant, exigeons la prise en charge du Covid 19 à 100% par la Sécurité Sociale comme pour tous les soins.

Assez de belles paroles sur l’hôpital, assez de sanglots longs sur les hospitaliers, Mesdames et Messieurs qui nous gouvernez, un peu de dignité, lorsqu’on fait des choix, il faut les assumer.

La population a applaudi les soignants à juste titre : les personnels ont montré la remarquable capacité d'adaptation de l'hôpital et cela n'a été possible que parce que c'est un service public.

Et cela, malgré tous les obstacles sur leur route, conséquences des choix politiques calamiteux depuis de nombreuses années.

Un petit rappel historique :
1979
La Loi pour la première fois permet de supprimer des services et des lits
1990
Premiers grands plans de suppression de lits et d’effectifs
2004
Mise en place de la tarification à l’activité (T2A). L’hôpital est rémunéré selon son activité et devient ainsi une entreprise qui doit maximiser sa production (les actes de soin) en diminuant sa masse salariale
De 2008 à 2018
L’austérité budgétaire s’accentue : 8 milliards d’euros sur le dos des hôpitaux
De 2010 à 2017
La productivité augmente de 15% dans les hôpitaux, les effectifs seulement de 2%
2018
4200 lits fermés sur cette seule année

Au total, c’est près de 100 000 lits qui ont été fermés dans notre pays ces 30 dernières années. Si certains pays arrivent à mieux affronter cette crise sanitaire (avec moins de décès), en plus d’une politique de tests généralisée, c’est qu’ils ont fait le choix de mettre plus de moyens dans la santé, l’Allemagne c’est 8 lits pour 1000 habitants, la Corée du sud 14 lits... pour seulement 6 lits pour la France.

Pour les EHPADs, une récente commission parlementaire préconisait un ratio de 0,6 personnel par résident, sans l’obtenir alors que certains pays pratiquent la politique du 1 pour 1.

Faut-il ajouter le secteur de la Psychiatrie en très grande souffrance encore augmentée avec le covid 19 ?

Les gouvernements successifs ont fait le choix de saborder l’hôpital public. Le choix de l’argent et non de l’humain.

Et n’allez surtout pas croire les belles paroles, le « plus jamais ça » de notre Président car la casse continue de plus belle et la crise actuelle va permettre d’accélérer l’application de la dernière loi « ma santé 2022 », dite loi Buzyn, avec Véran aux manettes qui opérait déjà sous...Touraine.

Les fermetures de lits et suppressions de postes vont continuer comme au CHU de Nancy, au Vinatier de Lyon ou à l’hôpital de Douai les fermetures de services « provisoires » pour cause de Covid 19 comme les Urgences à Concarneau et à Lavelanet, la Chirurgie au Blanc, qui risquent de s’éterniser.

Cela va permettre de labelliser les fameux « hôpitaux de proximité » dans lesquels il n’y aura plus que des soins de suite et de réadaptation (SSR) ou de la médecine à orientation gériatrique. Le reste des établissements, les hôpitaux « pivots » des Groupements Hospitaliers de territoire (GHT) ne vont plus pouvoir faire face à l’augmentation d’activité à moyens constants mais, comme pour le Covid 19, le secteur privé sera là et, comme pour le Covid 19, il prendra en charge ce qui lui rapportera le plus : chirurgie programmée, cancérologie...

Tout cela est déjà bien huilé et permettra ce que la loi appelle : aller au bout des GHT en mutualisant avec le secteur privé. C’est vrai quoi, nous sommes un peu ringards à vouloir défendre le public à toute force !

Mais, comme le dit la formule, quand tout sera privé, nous serons privés de tout et pour les soins : dépassements d’honoraires, refus de prise en charge, notamment des bénéficiaires de la CMU... Voilà ce que le privé va nous offrir et nous n’aurons plus d’autre choix que le renoncement aux soins.

L’hôpital public a donc bel et bien été bradé sur l’autel de la rentabilité financière, mais il en est de même pour la recherche avec les conséquences dramatiques suite à l’arrêt des recherches publiques sur les vaccins, par exemple.

Le premier recours a été abandonné à la "liberté d'installation", en fait la privation du droit d'être soigné correctement dans toute une partie de notre pays

Même catastrophe avec le choix d’externaliser la production de matériels nécessaires à la santé : masques, gels, réactifs pour les tests, respirateurs...

Il est plus que temps de nous mêler de ce qui nous regarde : notre santé.

Le Président a dit que nous étions en guerre, argument plus que discutable qui va permettre de museler la démocratie pendant un bon moment.

Il est vrai que notre pays, à l’issue de la pandémie, va se trouver presque aussi exsangue qu’à la sortie de la 2ème guerre mondiale. Alors, rappelons-nous que c’est à ce moment que le Conseil National de la résistance (CNR) a créé la Sécurité Sociale, a nationalisé les industries dont les productions étaient indispensables à la vie de la nation. Reprenons les choses en main !

Premier mai, confinés mais pas résignés...

Le collectif 37 Notre santé en Danger a manifesté ses revendications certes au bord des fenêtres mais aussi collectivement tout en gardant les précautions et distances de sécurité.