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Affichage des articles du juin, 2018

Bulletin spécial 23 juin 2018

Communiqué des personnels du CHU de Tours des services en grève soutenus par CGT FO SUD

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Dans un contexte difficile au CHU dû aux suppressions de postes et lits en pneumologie, à l’engorgement du service des urgences, à la pénurie de masseurs kinésithérapeutes à l’hôpital public et au projet de passage en 12h en réanimation publique, aujourd’hui, vendredi 22 juin 2018, une délégation de plus de 40 agents des services en grève et du collectif des usagers a interrompu et envahi le conseil de surveillance.

En effet, depuis le 2 juin la demande de rendez-vous faite au président du conseil de surveillance était restée lettre morte malgré plusieurs relances.

Les services sont les uns après autres intervenus (voir déclaration ci-jointe)

Le président a essayé de nous faire croire que son avis et celui du Conseil de surveillance n’avaient pas de poids sur les restructurations en cours et les revendications des équipes !!

Aucun membre du conseil n’a osé dans ce face à face nier la légitimité des demandes !

Le personnel a argumenté face à la gravité de la situation en rappelant que tous les membres de ce conseil doivent prendre leur responsabilité, Ils doivent assumer une position et appuyer ces demandes, d’autres conseils de surveillance le font, ils doivent intervenir auprès du ministère !

Le président du conseil de surveillance et maire de Tours , Mr Bouchet, a été contraint de prendre l’engagement de recevoir le personnel avant la tenue des instances (CHSCT 28 juin CTE 2 juillet)

Nous attendons de lui et de l’ensemble des membres de ce conseil de surveillance des réponses claires et rapides, un soutien à ces demandes précises, vitales pour la qualité des soins, la sécurité des patients, des soignants et l’amélioration des conditions de travail.

Adresse du personnel en lutte du CHU de Tours aux usagers

Ils ne pensent quaux sous

SAUVEZ VOTRE SYSTEME DE SANTE !

Nous sommes : Agents de services hospitalier,
Agents administratifs,
Agents de sécurité,
Aides soignant(e)s,
Infirmier(e)s,
Kinésithérapeutes

Nous exerçons nos métiers au sein de la fonction publique hospitalière parce que nous croyons que les idéaux qui en sont les fondements sont justes.

Nous protégeons, lavons, changeons, soignons, rééduquons vos parents, vos enfants et vos amis sans distinction d'origine géographique, ethnique ou socio-économique parce que nous croyons que chaque membre d'une communauté a le droit de recevoir des soins de qualité.

Depuis des années déjà, ces idéaux sont remis en question à grands coups de politiques comptables et d'audits faits sur des tableurs informatiques. (Loi santé...)

On vous explique, à vous usager(e)s, sur la base de ces chiffres, que ces idéaux vous coûtent trop cher et qu'il est dans votre intérêt de diminuer les moyens alloués à votre santé.

Nous, soignants, nous efforçons de compenser ces coupes budgétaires au prix de notre propre santé physique et morale pour continuer à vous soigner selon des critères de qualité que, selon nous, vous méritez.

Aujourd'hui, nous arrivons à un point de rupture.

Nous ne sommes plus capables de pallier à la diminution de nos moyens matériels ainsi qu’humains et voyons avec écœurement la qualité des soins, que nous prodiguons, baisser.

Malgré cela toujours plus de lits d'hospitalisation sont fermés et toujours plus de postes sont supprimés.

Les politiques de recrutements précarisent toujours plus de jeunes soignants et on tente d'imposer à certains agents de travailler sur des roulements de 12 heures au mépris des dangers connus pour leur santé et pour la qualité des prises en charge.

C'est pourquoi, aujourd'hui, nous appelons tous les professionnels de santé de France ainsi que vous, usager(e)s, à se regrouper pour lutter contre la destruction de notre système de santé.

Si comme nous, vous croyez que la qualité des soins reçus par un(e) patient(e) ne doit pas dépendre de ses moyens et qu'un service rendu dans l'intérêt du plus grand nombre ne doit pas être transformé en entreprise à but lucratif employant les méthodes de management les plus agressives.

Si vous pensez que le contrat moral qui lie les agents de la fonction publique hospitalière à l'ensemble de la société a de la valeur et doit être sauvé, et qu'il est du devoir d'un état de proposer à ses citoyens un système de soins égalitaire et digne de ce nom :

Alors rassemblons-nous ! Nos forces résident dans notre nombre et dans les valeurs portées par nos convictions.

Professionnels de santé, organisons nous !

Usager(e)s, aidez-nous à rendre ce combat, qui est aussi le vôtre, visible ! Soutenez-le si vous le pensez juste afin de nous permettre d'en prouver la légitimité.

Par tous les moyens à notre disposition : médias, réseaux sociaux, lettres et courriers électroniques à nos représentants politiques, révoltons nous face à ce qui se passe aujourd'hui dans nos hôpitaux et faisons savoir en quel avenir nous croyons pour eux.

Le personnel en lutte du CHU de Tours

(soutenus par les syndicats CGT,FO et SUD)

Intervention au conseil de surveillance du CHU de Tours

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Ce matin, jeudi 22 juin 2018, une quarantaine de représentants du personnel des services en lutte de l’hôpital de Tours (pneumologie, urgences, réanimation médicale et kinés) avec les syndicats Sud et CGT et le soutien de FO sont intervenus au conseil de surveillance du CHU de Tours pour dénoncer leurs conditions de travail dégradées et aggravées par les restructurations. Ils ont exprimé leurs revendications en démontrant les conséquences, pour le personnel et les patients, des suppressions de personnel, du passage en 12h pour la réanimation et du manque de kinésithérapeutes.

Cette instance est consultative mais rassemble les décideurs administratifs et politiques de la région et du département : le maire de Tours (président du conseil de surveillance), la direction de l’hôpital, les représentants de l’Agence régionale de santé, du département et de la région.

Pour les usagers, le collectif 37 « Notre santé en danger » a remis, à cette occasion, sa pétition de défense de l’hôpital, contre les restructurations qui imposent les suppressions de postes, les fermetures de lits et de sites, avec à ce jour 1650 signatures, ainsi que sa lettre ouverte à la directrice qui avait refusé de les recevoir.

Pour l’instant ces revendications n'ont pas reçu de réponse sauf l’accord du Maire de recevoir le personnel et d'intervenir auprès de la ministre pour les kinés.

Urgences : un decret assassin

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Lure le 14 juin 2018
Le gouvernement vient de modifier par décret l’organisation des urgences
( Décret n° 2018-427 du 31 mai 2018 modifiant l'article D. 6124-11 du code de la santé publique relatif à l'organisation de lignes de garde communes entre structure des urgences et structure mobile d'urgence et de réanimation)
Ce décret prévoit de maintenir, dans certains services d’urgence, la présence 24h/24 d’un seul médecin urgentiste pour assurer « l’accueil urgences » dans les murs et les sorties SMUR ; pendant la durée des départs en SMUR, il sera fait appel à un médecin d’astreinte, qui ne sera pas forcément un urgentiste, pour venir assurer la continuité du service dans un délai non précisé clairement par le décret.
La Coordination Nationale rappelle que l’organisation de l’accueil des urgences doit répondre à la nécessité d’assurer à chaque habitant 24 heures sur 24 une prise en charge en moins de 30 Minutes, par moyen terrestre, par des personnels formés à l’urgence et ne saurait être tributaire d’un quelconque volume d’activité.
La coordination se réjouit des réactions nombreuses et rapides des professionnels concernés (AMUF(urgentistes), SNPHARE(anesthésistes-réanimateurs), CGT santé.
Elle dénonce, par ailleurs la mise en œuvre par certaines Agences Régionales de Santé de ce décret avant même sa publication.
Afin d’assurer partout l’égalité d’accès aux soins d’urgences aux habitants, la coordination demande :
  • Le maintien (et la réouverture) des services d’urgence sur le territoire pour garantir l’accès en 30 mn
  • Le maintien dans chacun de ces services de deux lignes de garde de médecins qualifiés pour les urgences, du SMUR et des moyens techniques et humains qui lui sont réglementairement associés.
POUR EXIGER L’ACCÈS AUX SOINS DE TOUTES ET TOUS
PARTOUT, LA COORDINATION NATIONALE APPELLE AU
RASSEMBLEMENT LE 23 JUIN À PARIS,
PLACE DE LA REPUBLIQUE A 12H.
Image depuis Communiqué Urgences 14 06 2018 page 2
Image depuis Communiqué Urgences 14 06 2018 page 3

Lettre ouverte à Mme la directrice générale du CHRU de Tours

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Collectif 37 Notre Santé en danger Tours le 12 juin 2018

Collectifsanté37@gmail.com

Lettre ouverte à Mme Gérain Breuzard Marie-Noëlle

Directrice générale du CHRU de Tours

Madame la Directrice Générale du CHRU de Tours

Nous accusons réception de votre lettre en réponse à notre courrier du 3 juin vous demandant un rendez-vous.

Nous pensions vous remettre à cette occasion des pétitions recueillies auprès de la population tourangelle et signées par plus de 1450 personnes pour la défense de l’hôpital public.

Cette réponse, par sa formulation, montre le mépris que vous avez envers les usagers et les signataires des pétitions que le collectif santé 37 représente.

Notre collectif, soucieux de la santé de la population, fonctionne autour d’un débat citoyen et réagit aux dégradations de notre système de soins. L’hôpital public en est un maillon important.

Vous nous accusez de faire de la politique mais c’est bien une politique d’austérité que vous appliquez en coupant dans les effectifs et les lits de l’hôpital et ce sont non seulement le personnel mais aussi les patient-es qui en subissent et en subiront les conséquences au fur et à mesure de l’avancée de ces coupes.

Nous sommes vigilants car nous estimons que l’hôpital est là pour accueillir tout le monde, particulièrement les personnes les plus vulnérables: les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées, les populations les plus défavorisées. Certes, l’hôpital sera « modernisé », mais lorsque que vous fermez les lits d’hospitalisation de semaine par exemple en pneumologie, dans lequel se font notamment les diagnostics et le traitement de l’apnée du sommeil, les patient-es n’auront pas d’autre choix que d’aller dans les cliniques privées ou, pour certains, de ne pas se soigner du tout. C’est une des conséquences du plan COPERMO signé entre le CHRU et l’ex-ministre de la santé Marisol Touraine.

Vous nous prêtez une  « vision négative » et donc imaginaire des restructurations de cet hôpital, mais ce sont des faits que nous constatons :

Ce n’est pas le collectif santé qui invente l’engorgement aux urgences ! Ce n’est pas le collectif santé qui invente le manque de lits en aval pour accueillir les patient-es. Ce n’est pas le collectif santé qui invente les fermetures de lits ! Ces fermetures entraînent des dysfonctionnements importants dans la prise en charge des patient-es et génèrent une souffrance au travail des agents hospitaliers.

Vous ne pourrez pas, comme vous tentez de l’imposer au personnel, nous empêcher de nous exprimer :

Que va devenir l’hôpital pédiatrique de Clocheville qui doit fermer ?

Que vont devenir les personnes âgées de l’EHPAD de l’Ermitage ?

Combien de lits supprimerez-vous en regroupant toutes les psychiatries alors qu’il y manque déjà des lits?

Quelles seront les conséquences de toutes les fermetures d’hôpitaux de semaine qui permettent les hospitalisations programmées ?

Nous nous inquiétons utilement et nous avons raison d’établir un lien entre ce manque de personnels et de lits et les décès en salle d’attente de personnes âgées survenus récemment aux urgences.

Vous vous appuyez sur le « forum citoyen » mais vous ne pouvez sérieusement réduire les usagers à 15 personnes, qui plus est, interrogées dans un cadre imposé affirmant que «l’efficacité économique du nouvel hôpital est un impératif non négociable » ; vous avez surtout cherché à avoir une caution à votre plan de restructuration.

Notre collectif santé continuera à défendre un hôpital public qui permette l’accès à des soins de qualité pour tous et toutes.

Veuillez recevoir, Madame la Directrice, les salutations d’un collectif soucieux de la santé publique.

Pour le collectif 37 Notre Santé en Danger

La Présidente

Marie-Pierre Martin

Plan grand âge de Mme Buzyn, du sparadrap sur une plaie béante, on est très loin du compte !

 

Plan Grand Age

 

 

La ministre des solidarités et de la santé a présenté son plan de mesures pour mieux prendre en charge la dépendance. Le Collectif 37« Notre santé en danger » estime que ce plan ne répond pas aux attentes et aux revendications des équipes pour l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées.

Les besoins en personnel pour assurer des soins de qualité et rattraper le retard de notre pays par rapport aux voisins européens (ratio d’un.e professionnel.le pour une personne âgée) sont chiffrés à environ 200 000. La Ministre en annonce 20 000 soit 10 fois moins ! Et cela ne compense même pas les suppressions des personnels en contrats aidés faites par le gouvernement Macron à son arrivée!

Pour éviter l’engorgement des urgences, elle préconise la présence d’infirmièr.e.s mutualisé.e.s d’astreinte de nuit sur plusieurs établissements alors que nous réclamons une présence d’infirmièr.e.s 24H/24H dans tous les établissements. Dangereuse et inefficace, puisque l’infirmière ne sera pas sur place, nous redoutons qu’une telle mesure ne se généralise et permette de supprimer, là où elle existe encore, l’infirmièr.e présent.e sur site la nuit !

Rien n’est prévu pour assurer une présence de médecins permettant la réalisation d'un suivi quotidien des résident.e.s. Le plan prévoit seulement de mieux prendre en charge la télémédecine ! Vive les consultations par écrans interposés...

Pour le secteur du soin à domicile elle propose 100 millions d'€ qui ne suffiront pas à combler la grande misère de ces emplois à domicile qui ont besoin de formation et de meilleures rémunérations pour des soins de qualité et éviter ces grands turn-over de personnel qui déstabilisent les personnes âgées.

Cette situation est inadmissible tant pour nos aîné.es que pour les professionnel.le.s.

La grande souffrance des équipes, la précarité et les bas salaires vont perdurer. Les personnes accueillies et leur famille devront encore subir l’insupportable .

Le mouvement profond qui s’était manifesté lors des journées d’action le 31 janvier et 15 mars dernier n’a pas été entendu.

C’est la preuve d’un véritable mépris envers les personnes âgées, leurs familles et les salarié.e.s qui les prennent en charge au quotidien.

Le collectif 37« Notre santé en danger  » soutient et encourage les personnels et les familles à se mobiliser de nouveau pour obtenir les moyens pour une prise en charge digne et sécurisée des personnes âgées.

Témoignages sur l’évolution des soins à l’hôpital de Tours

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Trois femmes, interviewées par le Collectif Santé 37 : notre santé en danger, racontent leur expérience d’hospitalisation à Tours sur une période qui s’étale de 1986 à mars 2017.

Premier témoignage

En 1986 mon premier enfant est né par césarienne à la maternité du Beffroi1.J’ai ensuite fait une hémorragie. Mon hospitalisation a duré 14 jours afin que je récupère (pas de transfusion possible à l’époque) même si mon enfant se portait bien.

Deuxième témoignage

24 sept 2001 à la clinique du Parc Chambray les Tours : La naissance de mon aînée a dû se faire par césarienne. A l’époque on préconisait de rester alitée une semaine complète à l’hôpital avant de sortir. La sortie s’est donc faite 10 jours après l’accouchement, contrairement à ce qui se fait aujourd’hui.

11 juin 2014 à l’hôpital Bretonneau: Pour la naissance de ma cadette, j’ai été victime d’une grosse hémorragie (j’ai dû être transfusée d’1,6 l de sang). Le lendemain, on m’annonçait que je pourrais rentrer chez moi le 3ème jour après l’accouchement en HAD (Hôpital à Domicile) avec des soins pour une grosse épisiotomie. Me trouvant très faible, et avec 2 enfants qui m’attendaient à la maison, j’ai demandé si cela n’était pas trop tôt quand même. On m’a répondu que c’était mieux pour moi et que mes enfants seraient contents!

Bonjour la culpabilisation!

De retour à la maison, en effet j’étais contente de retrouver mes enfants, mais j’étais également très faible, très fatiguée et frustrée parce que je ne pouvais pas m’en occuper alors qu’ils me sollicitaient. J’aurais eu besoin de me reposer un peu plus et d’être dans un endroit calme ce qui n’était pas possible avec les enfants.

Les infirmières me prodiguaient des soins dans ma chambre, avec la risque qu’un enfant n’y pénétre par surprise. Ainsi, mon intimité de patiente n’était absolument pas respectée. Les mauvaises conditions de soins ont retardé la cicatrisation. L’hygiène chez soi n’est pas celle d’un hôpital.

L’infirmière me disait de me reposer davantage, mais comment faire ? Le médecin m’avait dit que je pouvais rentrer chez moi, cela signifiait donc que j’étais capable de reprendre mes activités familiales, sauf que je voyais que je n’y arrivais pas; quelquefois j’en pleurais de fatigue et de culpabilité. Je venais d’avoir un 3ème enfant et je me disais que je n’étais pas capable de m’en occuper !

J’ai mis un an à m’en remettre.

Troisième témoignage

sur l’évolution lors de 4 hospitalisations sur des périodes différentes et pour des pathologies différentes

​Février 1994 en gynécologie à Bretonneau : 10 jours d'hospitalisations pour une complication hémorragique au cours d’une intervention gynécologique
​février 2008 : dans le même service, 24 h d’hospitalisation suite à une opération d'un cancer du sein avec prescription d’un suivi infirmier externe

​Juillet 2016 : dans le même service, opérée pour une intervention gynécologique le vendredi, je suis sortie le lundi fin de matinée. Pourquoi ? Au regard de l'antériorité de mon dossier, la gynécologue qui m'opérait a décidé d'une journée d'hospitalisation en plus  que prévu pour ce type d’acte, mais elle - a dû justifier la raison de cette journée supplémentaire; là aussi je suis sortie avec une liste de n° de téléphone à contacter en cas de besoin et le nom de l'infirmière proche de mon domicile.

​Mars 2017 pose d'une prothèse de genoux  dans le service d’orthopédie à Trousseau : je devais sortir le mardi, le dimanche j'ai été informée de ma sortie pour le lundi par décision du cadre de santé

Voila les différents témoignages sur ce que j'ai vécu au cours de  mes hospitalisations mais je rend  hommage aux praticiens et personnels soignants pour leur dévouement dans un contexte de travail difficile.


Commentaires

Ces récits qui s’étalent sur une période de 31 ans donnent une idée de la dégradation de la prise en charge hospitalière ; même s’il est question en 2001 d’un établissement privé, la clinique du Parc, les préconisations étaient les mêmes à cette période qu’à l’hôpital.

Ce qui frappe au niveau des accouchements, à 15 années d’intervalle, c’est qu’auparavant on laissait plus de temps aux femmes pour récupérer. Maintenant, les conditions particulières des patientes sont de moins en moins prises en compte, il faut respecter le protocole ! La culpabilisation des mères est un argument bien facile et particulièrement révoltant pour libérer les lits au plus vite.

Alors que les moyens techniques progressent, la condition des femmes ne s’améliore pas pour autant pour des raisons budgétaires !

La dictature de la diminution de la durée de séjour préconisée n’est pas une amélioration point s’en faut ! Les protocoles ne peuvent pas s’adapter à tout le monde surtout pour des raisons financières. Il fut un temps où on adaptait les soins en fonction des patients, pour un retour à la maison dans de bonnes conditions. A l’heure actuelle, la prise en compte de la rentabilité passe avant l’état de santé physique ou psychique du ou de la patient.e. Pour un accouchement c’est 3 jours, ensuite vous vous débrouillez avec les infirmiers libéraux ou dans de rares cas en HAD Hôpital à domicile. Le 2ème témoignage montre à quel point ces solutions peuvent être préjudiciables aux patientes.

La durée d’hospitalisation est fonction du protocole et non de l’état du patient ou sinon il faut le justifier, ce qui fait dire à une des femmes que le chirurgien est maintenant aux ordres de l'administration  et de sa logique comptable ​au lieu de donner la priorité au patient. Le retour à domicile dans n’importe quelles conditions pose d’autres difficultés ; avec la pénurie médicale dans de nombreuses régions, la sortie trop rapide peut amener un défaut de soins. De même, les infirmières à domiciles toutes compétentes qu’elles soient, sont surchargées de travail ; il y a donc des limites à cette politique imposée aux patients.

Une infirmière retraitée ayant travaillé dans les hôpitaux plus de 40 ans ajoute : respectez les patients en tenant compte de leurs besoins réels et les soignants retrouveront le plaisir du travail bien fait et ils rentreront chez eux certes fatigués mais satisfaits. Les objectifs comptables de l’hôpital mettent patients et soignants sur une ligne dangereuse alors que les moyens de bien soigner existent.

1 Annexe du CHU de Tours qui a été fermée en 2003

Lettre de soutien aux camarades du Rouvray


Camarades,

Le Collectif 37 (Tours) "Notre santé en danger" tient à vous faire part de son soutien inconditionnel dans votre lutte.

Nous ne pouvons qu'être sidérés et scandalisés par l'attitude des pouvoirs publics, des tutelles, à votre encontre, depuis plus de deux mois de grève  et maintenant deux semaines de grève de la faim de certain-es d'entre vous.

Mais en même temps cette attitude est révélatrice du cynisme et du mépris que démontre ce gouvernement vis à vis de tous ceux et toutes celles qui luttent pour des services publics de qualité, notamment celui de la santé.

Ce cynisme et ce mépris sont logiques avec sa volonté de réduire à peau de chagrin notre service public de santé afin de passer une grande partie de ses activités dans la sphère marchande.

Recevez donc camarades, notre totale solidarité, active, et notre soutien inconditionnel à votre lutte, et comptez sur notre confiance dans l'issue victorieuse de votre combat.

Le Collectif 37 "Notre santé en danger"

Un article du site lemonde.fr de ce jour fait le point sur la situation

Grève de la faim de l’hôpital du Rouvray:


N’en pouvant plus de leurs conditions de travail et de la façon de traiter les patients dans cet hôpital psychiatrique, le troisième plus important de France en termes de nombre de patients mais ne bénéficiant que du vingtième budget, le personnel a fait une grève classique le 22 mars pour obtenir 52 postes;
devant le blocage des autorités sanitaires, 4 employés en sont arrivés à entamer une grève de la faim le 22 mai suivis par 3 autres.

C’est un scandale d’en arriver à ces extrémités pour simplement obtenir une prise en charge efficace et digne des malades.

Ils ont le soutien de la population de Rouvray.

Voir l’article du site society-magazine.fr et celui du site lemonde.fr à ce sujet.