Projet de Loi BUZIN sur l’organisation et la transformation du système de santé

Le projet de Loi BUZIN, relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé  va effectivement poursuivre le travail déjà engagé par les gouvernements précédents : privatisation de la sécurité sociale d’un côté et marchandisation de la santé de l’autre, tout cela sur fond de politique d’austérité pour tous et toutes, sauf pour le privé et les libéraux, qui vont pouvoir se gaver en particulier le secteur du numérique et autres technologies innovante et leurs investisseurs.. !

NewImageMme BUZIN feint d’avoir compris les problèmes d’accès aux soins liés aux déserts médicaux et annonce la suppression du « numérus clausus » (cette limitation du nombre d’étudiant-es en médecine ordonnée depuis 1971 selon la logique erronée: moins de médecins = moins de demande de soins…). Mais rien ne sera résolu pour autant, puisque les universités et les ARS (Agences Régionales de Santé) effectueront à leur tour la sélection.Ces dernières, pourtant chargées de répertorier les besoins en territoire n’en tiendront aucun compte,  comme aujourd’hui : aucune obligation d’installation ne pèsera sur les futurs médecins, sauf pour celles et ceux qui auront bénéficié d’un financement d’une partie de leurs études à hauteur de 1200 € mensuels et qui devront redonner des années en territoires mal pourvus.

Pour nous endormir, on nous parle des « hôpitaux de proximité », qu’on va « labelliser », mais en leur retirant tout ce qui en faisait des hôpitaux ! Pas d’urgence, ni de maternité et encore moins de chirurgie. On n’y trouvera plus que de la médecine gériatrique, des soins de suite et de rééducation, en lien avec les médecins libéraux, et s’il n’y en a plus, on pourra surement obtenir une consultation de télémédecine et tchatter sur internet. A condition d’avoir un ordinateur et du réseau, il sera aussi possible d’avoir accès à des télé-soins, assurés par des infirmier-es, grâce à des outils connectés, des SMS…
Les glissements de tâches du cabinet médical vers la pharmacie vont augmenter : ces dernières vont voir leur rôle de soins de premier recours renforcés, (vaccinations, consultations de suivi de certaines pathologies chroniques, des personnes âgées… ), aidées en cela par les infirmier-es en « pratiques avancées ».

Les passerelles seront facilitées entre le libéral et l’hôpital.

Tout le secteur libéral de santé sera financièrement encouragé à adhérer à des CommunautésProfessionnelles de Territoire de Santé, censées permettre des parcours de soins public/privé. De toute façon l’accès aux services d’urgence sera de plus en plus empêché : les EHPAD ont d’ores et déjà eu comme recommandation de retarder le plus possible le recours aux urgences et demain il est prévu de rémunérer les hôpitaux qui arriveront à renvoyer les malades SANS LES AVOIR VUS ! Les soignant-es seront payé-es pour ne pas soigner !
La carte des hôpitaux va être revue par ordonnance et les regroupements se poursuivre.
Rappelons qu’à Tours il n’y aura plus en 2040, si les prévisions se réalisent, qu’un seul hôpital : Trousseau. Trois sites doivent disparaitre, dans un premier temps : Clocheville, l’Ermitage et la Clinique Psychiatrique Universitaire de St Cyr qui seront rassemblés sur Bretonneau et Trousseau d'ici 2026. Dans un deuxième temps, Bretonneau disparaîtra aussi pour ne garder que le site de Trousseau.

NewImageEn clair il y aura une médecine technique et « de pointe » pour quelques très gros hôpitaux, hyper spécialisés, et peu nombreux, des centres hospitaliers où les praticien-nes de secteur libéral pourront exercer comme les hospitalier-es (à quels coûts pour le malade ? ), avec moins de lits, moins de soignant-es, et plus d’« hospitel », et pour le reste chacun-e se débrouillera avec de vrais faux hôpitaux de proximités, une médecine de ville quand il y en aura, et son ordinateur.

Par ailleurs, les données collectées par la  sécurité sociale pourront être rassemblées dans une plate-forme et servir pour développer l’intelligence artificielle.

Voilà pourquoi nous appelons à renforcer le Collectif 37 Notre santé en danger pour défendre l’accès aux soins par du personnel bien formé et en nombre suffisant.

8 mars 2019 tours 017

Vous avez apprécié cet article ?

Faites-le savoir et partagez-le

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Place à la santé à Tours le 7 avril, une journée symbolique

Notre collectif a tenu a marqué cette journée internationale de la santé, car nous pouvons tous constater les difficultés grandissantes de la population pour se soigner. Les inégalités d’accès aux soins se creusent : 40% de la population renonce aux soins, 7 millions de personnes n’ont pas de médecin traitant, dont 500 000 sont en ALD ...

A Blois, le 1er avril le procès de la direction de l'ADMR 41

Le jour-même de la mobilisation du social et médicosocial partout en France et donc aussi à Blois, avait lieu le procès de l'ADMR Aide à Domicile en milieu Rural, pour travail dissimulé et non prise en compte de l'ensemble du travail des aides à domicile, notamment du temps de trajet entre 2 personnes prises en charge. Les salariées avaient déjà fait la grève en 2020 avec la CGT pour que tout...

Grande mobilisation du social et du médicosocial à Tours le 1er avril

Les salarié.es du secteur social et médicosocial ont été plus de 600 à répondre à l’appel de l’intersyndicale SUD, CGT, FO, et CFDT ce mardi 1er avril 2025. Ce secteur commence à appliquer la nouvelle méthode de tarification « SERAFIN PH »(Réforme pour une Adéquation des Financements aux parcours des Personnes Handicapées), qui est en fait une transposition de la tarification à...