Maternites en danger

En 40 ans 2/3 des maternités françaises ont fermé:

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1975 1369 maternités
2000 703 maternités
2019 488 maternités

Fermeture de la maternité de Saint Claude dans le Jura en 2018.

Maintenant les femmes vont accoucher à Lons le Saulnier, distance entre 80 et 90 km, temps de trajet environ1h à 1h ½ par des routes de montagne enneigéesl’hiver et parfois sans réseau téléphonique……

Ex : cet hiver une jeune femme a accouchée dans le véhicule du SMUR, heureusement avec la sage-femme à bord du véhicule : stress pour la mère, pas de monitoring pour suivre l’évolution du bébé.En urgence l’ambulance a dû faire un arrêt sur le bord de la route car la jeune femme était en train d’accoucher, la petite fille ayant le cordon serré autour du cou ; la sage femme a dû intervenir rapidement et faire les gestes nécessaires évitant un drame.

Cette sage femme dénonce la fermeture des structures et la mise en 1er ligne des services de secours.Elle-même étant pompier volontaire, elle fait la tournée des casernes afin de préparer ses collègues aux accouchements sur route avec tout ce que cela représente comme stress et danger pour la mère et l’enfant.

Fermeture de la maternité du Blanc dans l’Indre en 2018

Cpasdemainlaveille Macron accouchePour accoucher les femmes doivent aller à Châteauroux, Poitiers ou Châtellerault, des maternités distantes d’environ 60 à 70 km par des routes de campagne souvent en zone blanche

….dernièrement une jeune femme a accouché au service des urgences du Blanc dans des conditions difficiles la mettant en danger ainsi que son bébé et une belle frayeur pour le personnel !!!

En 2018, l’ARS a décidé de fermer cette maternité  pour «problèmes d’insécurité pour les femmes et les bébés » et « pas suffisamment de personnel pour assurer le fonctionnement de la maternité ».

Suite à l’importante mobilisation du personnel, de la population et des maires des communes environnantes, Madame la Maire du Blanc a lancé un appel à candidatures pour les différents postes à pourvoir : 15 ont été reçues : sages-femmes, pédiatres,3 obstétriciens transmises à l’ARS celles-ci ont été rejetées par l’institution

Les obstétriciens ayant postulé démentent les propos de l’ARS :avec les recrutements, la maternité pouvait fonctionner en toute sécurité ; ils dénoncent une logique comptable,ce que dément la ministre de la santé.

Les actions :

Forte mobilisation de la population avec différentes actions : démission symbolique des maires, les « servantes écarlates »relatant le combat des femmes, la « marche des grandes oreilles » un périple de plus de 300 km le Blanc Paris. Pourtant Agnès Buzyn, ministre de la santé maintient la fermeture de la maternité du Blanc.

Le paradoxe :

En décembre 2016 AgnèsBuzyn, présidente de la Haute Autorité de Santé, a signé une certification de 4 ans classant la maternité du Blanc en catégorie B et sécure ; 2 ans après, sur décision de l’ARS et avec l’aval de la ministre, fermeture de la maternité ???pour ne garder sur le site qu’un centre de périnatalité

Conclusion : rupture du dialogue et fermeture par une logique purement comptable

Etude des risques :

Une étude des risques sur les fermetures de maternités a été faite par le Dr Evelyne Combier, pédiatre chercheuse en santé publique, mettant en évidence : plus le trajet est long, plus la mère et le bébé sont en danger avec un risque de mortalité pour un trajet de plus de 45 mn.

Conclusion du rapport :

3 fois plus d’enfants mort-nés et de mortalité chez les femmes depuis le processus de fermeture des maternités de proximité ; le Dr Evelyne Combier alerte les pouvoirs public : une maternité qui ferme, c’est donc prendre le risque de tuer !

À Creil dans le Val d’Oise, le chef de service des urgences vient de démissionner ; le ministère de la santé impose aux services des urgences de pratiquer si besoin des accouchements : réponse de ce médecin « les urgentistes ne sont pas formés aux accouchements nous ne sommes pas des obstétriciens ni des sages- femmes ».

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Ste Maure, l’EHPAD des Sablonnières en danger

Jeudi 9 mars 2023, la CGT appelait à participer à la manifestation organisée contre la fermeture probable de l’EHPAD publique « les Sablonnières » à Sainte Maure. Le collectif santé a participé à cette initiative, ainsi que quelques résidents et familles et des représentants du syndicat Sud qui soutenait l’action. Une cinquantaine de personnes se sont donc rendues en cortège de la Sablonnière jusqu’au Pôle Santé Sud, où une délégation a été reçue par la direction.

L’EHPAD a été construite en 1969, avec plus de 80 places. 2 résidents souffrant de troubles psychiques  y ont été accueillis avant même leur majorité, et d’autres ont moins de 60 ans. Il est situé sur la hauteur à l’entrée nord du bourg, le nombre de résidents est descendu à 67 dans les dernières années, pour n’être plus que de 34 aujourd’hui. Au fur et à mesure des départs, la direction ne fait pas de nouvelles entrées. Les résidents ont été transférés petit à petit vers le « Pôle santé sud de la ville »  qui comprend un Ehpad, (254 résidents et rempli))avec un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés), un service de Médecine (14 lits) ainsi qu’un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) pour 91 places. Une Unité pour Personnes Agées Désorientées (UPAD) est également située à côté des Sablonnières. Les salariées s’interrogent également sur l’avenir de cette unité si les Sablonnières ferment, car ils ne disposent pas  d’alimentation électrique autonome par exemple.

Le personnel a lui aussi été réduit (non remplacement des départs en retraite et des congés, rappel à domicile) et il est question de supprimer 14 postes d’ASH. Pour le personnel, c’est clair,  l’objectif de la direction du Pôle santé Sud et de l’ARS est de fermer les Sablonnières, même si ils se refusent à en parler clairement, laissant ainsi s’installer un climat délétère d’insécurité tant pour les agent.es que pour les résident.es. Rien n’est prévu pour les lits actuels qui sont donc autant de places d’accueil en moins ! L’ARS met en avant un déficit chronique de 560 000€ en 2022 (sur un budget total de 14 millions), et la vétusté des locaux (qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune rénovation) et s’orienterait vers du maintien à domicile.

La CGT demande la réhabilitation du bâtiment des Sablonnières, ou la mise en œuvre du projet d’extension du pôle santé sud, projet abandonné pour des raisons budgétaires, ainsi que l’embauche de personnel, la revalorisation des salaires et le paiement des heures supplémentaires effectuées. Elle n’oublie pas de s’opposer à l’actuel projet de réforme des retraites et demander la reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin.

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Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

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