Hopitaux en détresse, patients en danger

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Comité pour l’amélioration du service public hospitalier à Châteaudun 

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HOPITAUX EN DETRESSE, PATIENTS EN DANGER
 
Le comité a organisé un parcours moto le 28 juillet 2018 sur le thème « HOPITAUX EN DETRESSE PATIENTS EN DANGERS » pour alerter et échanger sur la situation de l’hôpital de Châteaudun qui se vide de ses services et de ses praticiens, mais aussi sur la situation de l’ensemble des hôpitaux de France avec des suppressions de service, de postes et des fermetures de lits. 

Cette manifestation a été un succès, une quarantaine de motards ont répondu à l’appel lancé par le comité, des pilotes hommes et femmes de tout âge et des motos de tout genre, ainsi que des accompagnateurs en moto et en voitures, une ballade dans une bonne ambiance avec une sécurité interne au groupe et aussi avec des gendarmes. 

Un maire a participé a cette ballade en moto, un député était au départ et nous avons été accueilli à Brou par une élue municipale, à Arrou par Madame le maire. 

A chaque arrêt dans les villes nous avons alerté la population sur la situation locale et nationale sur nos hôpitaux publics. 

Cette austérité a des conséquences désastreuses sur les patients et sur le personnel. Il n’y a jamais eu autant de suicide et burn-out chez les professionnels de santé à tous les niveaux de poste occupé. Cette maltraitance institutionnelle se répercute sur les patients. Un état qui n’est plus en mesure d’assurer l’accès aux soins de sa population et une nation en déclin. 

Les accidents routiers ont fait 3700 morts en 2017, les maladies nosocomiales 4 200 morts déclarés en 2017, un patient sur 20 quitte l’hôpital avec une maladie nosocomiale, les suicides dans la tranche d’âges 15 / 55 ans représentent 11 000 décès en 2017. 
 
Rappel du comité : pas de service d’urgence à plus de 30 minutes une prise en charge rapide est primordiale. L’ARS a fermé le service de maternité de Châteaudun brutalement ; pas de service de maternité à plus de 45 minutes, nous demandons la réouverture de la maternité de Châteaudun. 
 
Le comité remercie tous les motards qui ont participé à ce parcours pour la santé public de 125 km avec 6 arrêts dans les communes de : Orgères-en Beauce, Bonneval, Brou, Arrou, Cloyes-sur-Le Loir, départ et arrivée place du 18 octobre à Châteaudun.

Le comité a annoncé qu’une autre manifestation avec des motards pourrait être envisagée. Fin de notre balade à 18h30.

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Notre adresse mail : comiteHchatod1@orange.fr 

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témoignage d'une infirmière


témoignage d'une infirmière

La soirée du 20 octobre pour la « défense de l’Hôpital » a été l’occasion de multiples échanges entre usagers et personnels de l’hôpital. Voici le témoignage d’une infirmière lu au cours de la soirée et publié sur le site de la Rotative:

Mesdames, messieurs,
Comme vous le savez le CHU de Tours va être le théâtre d’un vaste plan de restructuration. Notre direction a d’ailleurs largement communiqué sur ce plan : nouveau bâtiment, meilleur accueil pour les patients. Mais sous couvert de modernisation ce sont bien toutes les catégories de personnel qui vont être touchées par un plan social déguisé. Bien sur, il n’y aura pas de licenciement sec mais des départs non remplacés, des contrats non renouvelés et pour la population moins de lits, des délais d’attente plus long pour leur prise en charge.
En tant qu’infirmière, je fais partie du personnel soignant.
Ce métier comme la plupart de mes collègues je l’ai choisi car comme on nous l’a enseigné lors de nos différents cursus, il permet d’appréhender la globalité d’un ou d’une patiente. Les soins, pour en rappeler la définition du Larousse, se sont : « des actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un, des actes thérapeutiques qui visent à la santé de quelqu’un, de son corps » mais aussi «des actes d’hygiène, de cosmétiques qui visent à conserver ou à améliorer l’état de la peau, des ongles, des cheveux..». En l’occurrence, ses soins que nous prodiguons à nos patients sont le cœur de notre métier, ils sont le moyen de conserver voir d'améliorer l’état de santé de nos patients, ils englobent des soins techniques en collaboration avec l’équipe médicale ou relevant de notre rôle propre mais aussi des soins relationnels.
De plus pour la plupart d’entre nous, nous avons choisi d'exercer notre métier au sein du secteur public, pensant éloigner la notion de « merchandising » du soin et par conséquent pouvoir prodiguer des soins sans souci de rentabilité.
Aujourd’hui nous avons bien compris que l’hôpital outre sa fonction de service public doit aussi se comporter comme une entreprise générant des profits et afin de recueillir ses dits profits, il faut rentabiliser la prise en charge non plus des patients et patientes mais des clients et clientes. Et nous comprenons bien que pour des gestionnaires, écouter, tenir une main, rassurer, parfois essuyer des larmes et même accompagner les derniers souffles ne rapportent n'en d’un point de vue financier. Mais pour nous, tout cela c’est notre quotidien.
Aujourd’hui les restructurations que l’on veut nous imposer, attaquent le cœur de notre métier, elles remettent en cause nos valeurs, ces valeurs qui font que pour satisfaire nos patients, nous sommes capables de sacrifier nos repos pour remplacer un collègue absent, de ne pas manger ou boire, tout cela, c’est un comble, au détriment de notre propre santé.
On nous demande d'être toujours plus efficaces, toujours plus rapides ou mieux organisés. Mais certains soins demandent du temps. L’exécution d’une toilette de patient alité est, selon les protocoles de soins, estimé entre 45 et 60 minutes. Faute de personnel suffisant, nous n’aurons plus le temps d'effectuer ce soin correctement entraînant un risque pour l’état cutané de nos patients, un risque d'augmentation des infections nosocomiales.
On nous demande de ne plus changer les draps aussi souvent, qui accepterait de se reposer dans des draps souillés?
Par la diminution au sein de nos effectifs, on nous contraint à effectuer plus de tâches sur notre temps de vacation au risque pour nous de devenir maltraitants, au risque de commettre des erreurs mettant en jeu la santé de nos patients, mettant en jeu notre diplôme.
Ce manque de temps à accorder à nos patients entraînera indéniablement une augmentation de leur angoisse, de leur agressivité ainsi que celle de leur famille mettant en difficulté voir en insécurité nos collègues. Comment assurer une éducation thérapeutique de qualité à nos patients en courant d'une chambre à l’autre?
Comment encadrer les personnels de demain, quand nous même, vous nous obligez par manque de temps, manque de moyens, manque d’effectifs à ne plus respecter scrupuleusement les protocoles de soins et d’hygiène.
Toutes ces interrogations sont pour nous source de stress, de malaise, de mal-être, d’insécurité au sein de notre travail. Nous nous soucions de la qualité de prise en charge de nos patients, nous demandons droit à travailler dans de bonnes conditions et en sécurité. Et pour cela, nous demandons des moyens humains pour le faire.
Nous ne pouvons pas accepter de faire «payer» à nos patients des politiques de santé qui mènent à la deshumanisation de l’hôpital, nous ne pouvons pas accepter de devenir seulement des techniciens du soin. Nous vous réclamons le droit de pouvoir rentrer chez nous en se disant nous avons fait notre travail correctement, tout simplement nous vous réclamons le droit d’être fier d'être des soignants.