Soirée débat du 9 février au CNP sur la souffrance au travail

Le 9 février le collectif 37 Notre Santé en Danger s’est associé à une soirée débat initiée par ASDPRO, Association Souffrance et Dépression Professionnelle, sur la souffrance au travail. Dans le cadre du CNP, la soirée débutait par la projection du film : « Souffrance au travail, On lâche rien ! » de Daniel KUPFERSTEIN (2022). Pascale ABDESSAMAD, syndicaliste, secrétaire d'ASDPRO, partie civile au procès France Télécom était l’intervenante. Cette association aide les personnes, les organisations syndicales, qui veulent faire reconnaître les suicides et les dépressions des salariés en accident du travail et/ou en maladie professionnelle. Elle est née à Tours à l’initiative du médecin du travail de la centrale nucléaire de Chinon, Dominique HUEZ, qui s’était battu pour faire reconnaître le suicide d’un salarié en Accident du Travail.

Le collectif a souligné que cette soirée sur la souffrance au travail prenait un sens particulier avec la mobilisation actuelle sur les retraites qui risque d’accroître, si elle passe, les inégalités sociales.

Aujourd’hui les 5% les plus pauvres meurent en moyenne 13 ans plus tôt que les 5% les plus riches et l’espérance de vie sans incapacité est de 64,6 ans pour les femmes et de 63, 7 ans pour les hommes (INSEE). Cela dans une situation où la médecine du travail est mise à mal par les réformes successives privant aussi les travailleurs et travailleuses de leurs Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, (CHSCT), mesure de la loi Travail 2 prise par Macron au début de son premier quinquennat. La santé au travail est mise à mal par les pressions et les organisations du travail délétères, la mise en concurrence du tous contre tous et l’évaluation permanente. L’enquête "Conditions de travail", qui existe depuis 1978 montre que 44 % des Français ne se sentent déjà pas capables de travailler jusqu'à 60 ans. C'est également dans cette enquête qu'on voit que la moitié des personnes interrogées considèrent que le travail est associé au mal-être. Ce n’est donc pas un problème individuel mais de choix de société.

Au travers de trois situations emblématiques, une jeune femme apprentie pompière, une fonctionnaire du ministère des affaires étrangères et un informaticien dans l’aéronautique, le film montrait comment la mobilisation collective permet aux victimes ou à leurs familles de mener le combat et permettait ensuite d’approfondir les questions sur les causes premières de ces situations de travail délétères. L’intensification et la dégradation des conditions de travail aussi bien dans le public que dans le privé, la recherche d’un profit maximal, les multiples lois qui fragilisent toujours plus les salarié.es et ceux qui pourraient les défendre (médecine et inspection du travail) ont été largement pointés comme responsables des burn-out, dépressions et suicides qui se multiplient au travail.

Une soixantaine de personnes étaient présentes et les discussions se sont poursuivies tardivement jusqu’à la fermeture du cinéma.

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