la journée mondiale pour la santé du 7 avril à Tours et Chinon

Les syndicats et le collectif santé (mettre le tract d'appel en lien) avaient relayé l'appel à cette journée mondiale de la santé en rappelant la situation catastrophique dans la santé à Tours. ! 80 personnes étaient présentes dont une quarantaine de l’hôpital psychiatrique de Chateaurenault, toujours en proie au manque de personnel et qui ne tient que grâce au personnel intérimaire ce qui ne fait pas un bon suivi des malades.

Les interventions syndicales ont porté sur la situation de l’hôpital public qui se dégrade toujours: fermetures de lits, remise en cause des plannings (nuit), psy, ehpad. Le collectif 37 Notre santé en Danger est intervenu sur le développement de l'ambulatoire sans les personnels à domicile, la création de l'espace numérique de santé sans consentement réel, le forfait urgence, la prévision de suppression de 84 lits de psychiatrie, la marchandisation et la privatisation accrue avec 50 lits passés au privé (Inicea, filiale de Korian).

La manifestation a fait un arrêt à l’hôpital des enfants de Clocheville où la CGT a expliqué la grève des urgences pédiatriques qui dure depuis plusieurs mois (année?) avec manque de personnel et attente d'au moins 7 heures pour la prise en charge, stress des parents et des soignants, et un poste d’auxiliaire qui devrait encore être supprimé car elles sont trop nombreuses !! Sur la brassard des grévistes: "Nous sommes en grève pour qu'il y ait moins d'attente et non l'inverse."

Une usagère s'est exprimé pour remercier le personnel soignant qui, malgré les difficultés, fait du bon travail.

A Chinon, ils étaient le double contre les suppressions de postes annoncées au 1er juin et à l'automne. Ces suppressions doivent toucher la psychiatrie, les urgences, l'EHPAD. A cela s'ajoutent les menaces de fermeture de la résidence EHPAD des Groussins qui compte 44 résidents pour raison de sécurité.

Ces mobilisations à l'occasion de la journée mondiale de lutte pour la santé sont certes symboliques vu l'ampleur de la catastrophe annoncée dans ce domaine, mais elles sont la partie émergée de luttes régulières dans les différentes secteurs de la santé et de l'action sociale.

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

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témoignage d'une infirmière


témoignage d'une infirmière

La soirée du 20 octobre pour la « défense de l’Hôpital » a été l’occasion de multiples échanges entre usagers et personnels de l’hôpital. Voici le témoignage d’une infirmière lu au cours de la soirée et publié sur le site de la Rotative:

Mesdames, messieurs,
Comme vous le savez le CHU de Tours va être le théâtre d’un vaste plan de restructuration. Notre direction a d’ailleurs largement communiqué sur ce plan : nouveau bâtiment, meilleur accueil pour les patients. Mais sous couvert de modernisation ce sont bien toutes les catégories de personnel qui vont être touchées par un plan social déguisé. Bien sur, il n’y aura pas de licenciement sec mais des départs non remplacés, des contrats non renouvelés et pour la population moins de lits, des délais d’attente plus long pour leur prise en charge.
En tant qu’infirmière, je fais partie du personnel soignant.
Ce métier comme la plupart de mes collègues je l’ai choisi car comme on nous l’a enseigné lors de nos différents cursus, il permet d’appréhender la globalité d’un ou d’une patiente. Les soins, pour en rappeler la définition du Larousse, se sont : « des actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un, des actes thérapeutiques qui visent à la santé de quelqu’un, de son corps » mais aussi «des actes d’hygiène, de cosmétiques qui visent à conserver ou à améliorer l’état de la peau, des ongles, des cheveux..». En l’occurrence, ses soins que nous prodiguons à nos patients sont le cœur de notre métier, ils sont le moyen de conserver voir d'améliorer l’état de santé de nos patients, ils englobent des soins techniques en collaboration avec l’équipe médicale ou relevant de notre rôle propre mais aussi des soins relationnels.
De plus pour la plupart d’entre nous, nous avons choisi d'exercer notre métier au sein du secteur public, pensant éloigner la notion de « merchandising » du soin et par conséquent pouvoir prodiguer des soins sans souci de rentabilité.
Aujourd’hui nous avons bien compris que l’hôpital outre sa fonction de service public doit aussi se comporter comme une entreprise générant des profits et afin de recueillir ses dits profits, il faut rentabiliser la prise en charge non plus des patients et patientes mais des clients et clientes. Et nous comprenons bien que pour des gestionnaires, écouter, tenir une main, rassurer, parfois essuyer des larmes et même accompagner les derniers souffles ne rapportent n'en d’un point de vue financier. Mais pour nous, tout cela c’est notre quotidien.
Aujourd’hui les restructurations que l’on veut nous imposer, attaquent le cœur de notre métier, elles remettent en cause nos valeurs, ces valeurs qui font que pour satisfaire nos patients, nous sommes capables de sacrifier nos repos pour remplacer un collègue absent, de ne pas manger ou boire, tout cela, c’est un comble, au détriment de notre propre santé.
On nous demande d'être toujours plus efficaces, toujours plus rapides ou mieux organisés. Mais certains soins demandent du temps. L’exécution d’une toilette de patient alité est, selon les protocoles de soins, estimé entre 45 et 60 minutes. Faute de personnel suffisant, nous n’aurons plus le temps d'effectuer ce soin correctement entraînant un risque pour l’état cutané de nos patients, un risque d'augmentation des infections nosocomiales.
On nous demande de ne plus changer les draps aussi souvent, qui accepterait de se reposer dans des draps souillés?
Par la diminution au sein de nos effectifs, on nous contraint à effectuer plus de tâches sur notre temps de vacation au risque pour nous de devenir maltraitants, au risque de commettre des erreurs mettant en jeu la santé de nos patients, mettant en jeu notre diplôme.
Ce manque de temps à accorder à nos patients entraînera indéniablement une augmentation de leur angoisse, de leur agressivité ainsi que celle de leur famille mettant en difficulté voir en insécurité nos collègues. Comment assurer une éducation thérapeutique de qualité à nos patients en courant d'une chambre à l’autre?
Comment encadrer les personnels de demain, quand nous même, vous nous obligez par manque de temps, manque de moyens, manque d’effectifs à ne plus respecter scrupuleusement les protocoles de soins et d’hygiène.
Toutes ces interrogations sont pour nous source de stress, de malaise, de mal-être, d’insécurité au sein de notre travail. Nous nous soucions de la qualité de prise en charge de nos patients, nous demandons droit à travailler dans de bonnes conditions et en sécurité. Et pour cela, nous demandons des moyens humains pour le faire.
Nous ne pouvons pas accepter de faire «payer» à nos patients des politiques de santé qui mènent à la deshumanisation de l’hôpital, nous ne pouvons pas accepter de devenir seulement des techniciens du soin. Nous vous réclamons le droit de pouvoir rentrer chez nous en se disant nous avons fait notre travail correctement, tout simplement nous vous réclamons le droit d’être fier d'être des soignants.