Rassemblement en réponse à l'appel du Collectif des salariés d'ANAÏS (37)

Plus de 300 personnes se sont réunies samedi 2 septembre place A. France à Tours, à l'appel du Collectif des salariés d'ANAÏS (37), pour une marche noire silencieuse en mémoire des 2 salariés qui se sont suicidés à cause d'un management "toxique". Ces 2 suicides ont eu lieu à 3 ans d'intervalle,(juin 2023 et mai 2021),sur le lieu de travail. Ils étaient tous deux militants syndicaux et travaillaient comme éducateurs au foyer de vie de La Membrolle, pour cette fondation qui accueille des personnes handicapées.

Les participant.es étaient tous et toutes vêtus.es de noirs, avec le mot d'ordre "Justice pour Eric et Luc". Tout au long de la marche jusqu'à l'avenue de Grammont (adresse du n°2 de la fondation sur le 37), des arrêts ont été marqués avec des applaudissements pour rendre hommage à la mémoire de ces professionnels. Des tracts explicatifs étaient distribué aux passants souvent interpellés par ce cortège. Familles des victimes, salarié.es, mais aussi familles de résidents et résident.es se soutenaient et se réconfortaient, entourés par tous ceux venus en solidarité avec le secteur social.

Des prises de parole ont ensuite eu lieu devant la mairie, pour dénoncer à travers ces drames, la financiarisation du secteur et sa marchandisation, qui envahissent le travail, avec une organisation délétère, un vocabulaire managérial abscons (la "QVT", les "RPS", le "DUERP," "le PACT," l'évaluation interne, externe...) qui lui font perdre tout son sens, poussant celles et ceux qui veulent lui résister, dans leur derniers retranchements, et mettant aussi à mal les personnes handicapées accueillies. Le parallèle avec les conditions de travail de l'hôpital a été fait.

Aujourd'hui le foyer de vie est fermé, tous les salarié.es sont en arrêt maladie, et dans les autres établissements d'ANAÏS il y a beaucoup d'intérimaires. Une enquête de gendarmerie est toujours en cours ainsi que celle de l'inspection du travail et qu'une expertise du CSE. Les salarié.es ont affirmé qu'ils et elles resteraient solidaires et determiné.es pour que justice soit faite pour leurs 2 collègues.

par Marie-Pierre MARTIN

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Le choix de s’adapter à l’austérité imposée par les gouvernements qui se succèdent pendant que les plus riches se voient diminuer leurs impôts de façon directe ou indirecte, n’est pas celui du collectif 37 « Notre santé en danger » ; il faut répondre aux besoins de santé de la population et à l’exigence des salariés de pouvoir faire un travail digne et respectueux des personnes accueillies.

Nous continuons à mener cette lutte et pour donner la parole au personnel et usagers nous travaillons à la réalisation d’un film avec l’équipe de Sans Canal Fixe. Vous pouvez nous contacter si vous voulez participer, témoigner ou soutenir financièrement ce projet. Dans ce but, nous organisons un concert de soutien le 15 avril prochain à la salle des fêtes de St Pierre des Corps avec les chorales Akwaba d’Esvres. Retenez cette date dès à présent. Il n’y a pas de fatalité à accepter d’avoir moins de moyens pour se soigner qu’avant, alors que les plus riches s’enrichissent toujours plus, ni à perdre notre hôpital pour enfants qui fait la fierté de la ville.