Déserts médicaux : les fausses (et mauvaises) solutions du gouvernement !

Pour répondre à la question épineuse des déserts médicaux, le gouvernement propose, dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), de faire faire une quatrième année aux internes de médecine générale dans ces zones géographiques en manque de médecins.

Cette année supplémentaire se ferait sans projet et cadre pédagogique formateur. En fait cette prolongation d'un an de l'internat de médecine générale n'a qu'un but : avoir de la main d'œuvre à bon marché ! Accessoirement, le gouvernement veut faire croire qu'il s'occupe de cette question majeure : un médecin traitant pour tous les Français, alors que 6 millions n'en ont pas à ce jour. Mais avec un trou d'un an dans la sortie de nouveaux médecins généralistes, la situation risque plutôt de s'aggraver. Le gouvernement doit revenir sur cette proposition et respecter les internes : nos futurs médecins ne doivent pas être corvéables à merci. Ils/elles le sont déjà avec en moyenne près de 60h de travail par semaine dans les hôpitaux, avec le non-respect général des récupérations nécessaires après 24h de garde, qui mettent en danger les patient-es et les internes. La réalité, c’est un suicide d’étudiant-e en médecine tous les 18 jours, 3 fois plus que le reste de la jeunesse.(1)

De leur côté, les internes et toute la profession médicale doivent proposer des solutions pour le bien commun de la population. Une régulation de l'installation est nécessaire, la liberté totale n’est plus possible ! Mais cela doit aller de pair avec une amélioration immédiate des conditions de formation et de vie des internes et la promesse d’une activité de généraliste avec du temps pour soigner et vivre.

C’est au gouvernement de prendre le relai pour assurer l'égalité d'accès aux soins dans tout notre pays et mettre fin à la mise en concurrence des territoires. Une vraie politique ambitieuse serait de créer un service public de soins de proximité autour de centres de santé non marchands. Enfin, sauf à vouloir une situation pire dans dix ans, des moyens doivent être donnés aux facultés pour former plus de médecins ! Hélas ce n’est pas la logique globale de ce PLFSS, qui une fois de plus encadre une politique d’austérité pour les hôpitaux et la santé en général.

Le collectif 37 « Notre santé en danger » soutient donc le mouvement revendicatif des internes et leur grève du 14 octobre.

  1. Un interne se donne la mort tous les 18 jours pour cause de surmenage, stop à l'hécatombe !, Les Echos, tribune du 27 juillet 2022
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

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Cette fois c’est fait : la loi de financement de la Sécurité Sociale est votée : nous savons à quoi nous en tenir : 3,3 % d’augmentation ne couvre pas les dépenses courantes : c’est la Fédération Hospitalière de France qui l’affirme.

Rassemblement réussi du 20 novembre devant l'Hôpital Bretonneau

Le 20 novembre 2017 un rassemblement personnel et usagers a eu lieu devant la direction générale du CHU de Tours à l’appel des syndicats CGT, SUD et FO de l’hôpital et du département ainsi que du collectif 37 Notre santé en danger.
Le Collectif Santé (Collectif 37 : Notre Santé en Dange) avait appelé à ce rassemblement, sur le marché aux fleurs avec la présence de la chorale « la P’tite Rouge de Touraine » et sur le marché Velpeau, dimanche 19 novembre. 
Distribution de tracts sur le marché aux fleursLa Petite Rouge de Rouraine


Lundi 20 novembre, il y avait près de 130 personnes devant la direction générale du CHU, à Bretonneau, dont la moitié d’usagers, la chorale était également présente. Côté salariés, il y avait notamment ceux qui sont dès à présent touchés par les restructurations: ORL (Oto-Rhino-Laryngologie), Ophtalmologie et Neurochirurgie. Ce rassemblement, qui eu beaucoup de succès, était l’occasion, pour les personnes présentes, de signer une pétition intersyndicale à l’intention de la direction. Cela se faisait dans une ambiance détendue mais grave, avec plusieurs interventions d’information de la part des Syndicats puis du Collectif Santé et de Convergences 37. Le Collectif Santé a, pour sa part, insisté sur les conséquences, pour les usagers, de la fermeture de Clocheville ainsi que de l’Ermitage et de la Clinique Psychiatrique Universitaire.
Le Collectif Santé avait installé ses panneaux d’information remettant en cause l’hôpital-entreprise robotisé et la nécessité pour les enfants de garder « leur hôpital spécifique ».
Les participants ont ensuite été invités à accompagner les syndicats en CTE (Comité Technique d’Etablissement) pour déposer les pétitions auprès de la direction du CHU; le personnel et les usagers présents ont pu ainsi interroger la direction et se rendre compte du mépris de celle-ci envers les revendications et les préoccupations du personnel. Elle se comporte comme une direction d’entreprise commerciale à but uniquement lucratif, utilisant, de façon significative, le terme de « clients » à la place de « malades » ! Elle refuse de discuter sur les suppressions de postes, ou de lits, qui, pour elle, ne sont pas négociables ! Les journalistes présents n’ont pas eu l’autorisation de filmer mais ils ont pu constater le « dialogue de sourds » qui s’était installé entre le personnel et les usagers d’une part et la direction du CHU d’autre part. Les délégués syndicaux ont alerté l’assemblée sur les conséquences néfastes des 2 millions d’€ d’économie déjà réalisés cette année :
  1. sur les dépenses de personnel avec des arrêts maladie qui s’accumulent,
  2. sur les fermetures de lits avec parfois des matelas installés par terre pour répondre, en urgence, à la demande,
  3. sur la fermeture de l’hôpital pédiatrique de Clocheville avec soi-disant transfert sur Bretonneau mais avec 1/3 de lits en moins.
Le personnel a insisté sur sa demande « d’avoir le temps de prendre soin des patients », les usagers ont relevé les conséquences de l’insuffisance de lits qui déjà empêchent des patients d’être hospitalisés à l’hôpital public et amène les urgences à les envoyer dans le privé contre leur gré et celui de leur famille. La grippe de l’hiver dernier a amené l’hôpital à ouvrir 20 lits supplémentaires pour faire face à l'afflux de malades, qu’en sera t’il l’an prochain avec la suppression de 130 lits et moins de personnel? Comment seront soignés les patients?
Rassemblement devant l'Hôpital BretonneauAprès ce rassemblement réussi du personnel et des usagers, le Collectif 37 Notre Santé en Danger appelle tous ceux qui refusent cette destruction organisée de l’hôpital public à nous rejoindre pour continuer la mobilisation. Le 9 décembre à 15h nous serons rue nationale avec la chorale « la P’tite Rouge de Touraine » pour faire signer la pétition et vendre des cartes de soutien dans le but de financer un film racontant cette lutte, réalisé par Sans canal Fixe, qui servira de support à la mobilisation.  
Venez nous rejoindre.
Comité Technique d'Etablissement du CHU de Tours
Voici les différents moyens de nous contacter :
par Courriel : collectifsante37@gmail.com
sur notre blog https://collectifsante37.blogspot.fr/
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ou par téléphone: 06 81 94 46 00

DÉFENDRE LES ARRÊTS DE TRAVAIL - Les arrêts maladie sont un droit des personnes malades, ils font partie des traitements

 

Le  Syndicat de la Médecine du Travail a publié, sur son blog, jeudi 5 mai, une «  lettre aux patient.e.s, usager.ère.s, citoyen.ne.s » pour rappeler la nécessité de défendre les arrêts de travail.

Ce rappel est particulièrement important alors que la médecine du travail est de plus en plus souvent attaquée sur ce sujet et d'autres comme le montrait encore récemment un article de l’Express.

Cette lettre fait écho à notre article de décembre dernier sur les attaques actuelles des grandes entreprises et du gouvernement contre les mesures de protection de la santé au travail.

Voici le contenu de cette lettre:

Le SMG, comme d'autres organisations politiques et syndicales, constate avec inquiétude que les arrêts maladie sont de plus en plus critiqués au moyen de raccourcis idéologiques :
Arrêt maladie = fainéant.e.s,
Arrêt maladie = fraudeur.euse.s,
Arrêt maladie = absentéisme,
Arrêt maladie = trou de la sécu,
Arrêt maladie = perte de compétitivité...
Cette stigmatisation aboutit même à un comportement de « présentéisme », en effet beaucoup de salariés.e.s refusent les arrêts médicalement justifié.e.s, pour ne pas perdre de salaire ou ne pas faire porter plus de poids/charge de travail sur les collègues.

Le SMG rappelle que l'arrêt maladie est un acquis social des travailleur.euse.s.
Le SMG rappelle que les arrêts maladie sont justifiés par l'évolution naturelle des maladies et la période de récupération d'une maladie ou d'un traumatisme.
Le SMG rappelle que la durée d'un arrêt maladie ne peut être prévue à l'avance avec certitude car elle dépend de facteurs multiples, individuels, environnementaux, familiaux, sociaux, psychologiques.
Le SMG rappelle que les arrêts maladies dépendent également de l'activité professionnelle des travailleur.se.s. Ils sont parfois justifiés par la toxicité des conditions de travail. Ils sont sous-prescrits depuis de trop nombreuses années quand il s'agit de certifier (par le médecin) et déclarer (par les patient.es et les employeur.euse.s) les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Le SMG rappelle que c'est une arme thérapeutique qui a beaucoup moins d'effets indésirables que les médicaments ou les interventions chirurgicales.
Le SMG demande à toutes les instances d'arrêter :
- De culpabiliser les travailleur.se.s et les médecins ! Lorsqu'un arrêt de travail est prescrit, c'est qu'il est nécessaire !
- De promouvoir des pseudo-référentiels de métier qui déterminent la durée des arrêts de travail selon la maladie. Aucune donnée scientifique ne justifie ces recommandations !
- De vouloir faire du peu d'arrêts de travail prescrits un élément de performance dont dépendront les primes des médecins ! La Rémunération sur Objectifs de Santé Publique dans son forfait structure prévoit de rémunérer les médecins selon ces prescriptions. Ils joueront le jeu de la suspicion, des contrôles et des employeur.euse.s. Pour la santé de qui?

Patient·es
Osez demander les arrêts de travail dont vous avez besoin pour garantir votre santé.
Demandez à votre médecin de ne pas noter la cause de l'arrêt maladie, qui ne regarde que vous et lui/elle.
Défendez votre droit aux arrêts maladie, et à la reconnaissance de votre parole concernant vos conditions de travail et les moyens de protéger votre santé.

Le bureau du SMG

Syndicat de la Médecine Générale
52 rue Gallieni, 92240 Malakoff
Tél : 01 46 57 85 85 - Fax : 01 46 57 08 60
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