Le 1 er Mai 2020 et ensuite !

Le 1 er Mai 2020 et ensuite !

Ensemble pour défendre la santé, l’hôpital public, les établissements du médicosocial et du social.

L’épidémie de COVID19 est un drame aux conséquences multiples. Elle a mis au grand jour le délabrement de nos hôpitaux publics, du médicosocial et du social de l’ensemble de notre système de santé qui a rendu notre pays particulièrement fragile.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir alerté depuis plusieurs années. Les mouvements de grève, en particulier des personnels des urgences, de manifestations, comme les 14 novembre, 17 décembre, 14 février, la démission des chefs de service n’avaient pas été entendus par le gouvernement.

Aujourd’hui, malgré la compétence et l’extraordinaire dévouement des personnels de ces secteurs d’activités , le bilan est là : les malades les plus graves ont été pris en charge dans des conditions acrobatiques, d’autres ont été, faute de place, « isolés » à domicile sans considération des conditions de logement, les EHPADs, les hôpitaux psychiatriques ont été parfois laissés à l’abandon, de nombreux soignant .e.s et autres personnels qui ont été contaminés, souvent faute de protections, autoentretenant l’épidémie.

Les matériels obtenus, comme les masques et les surblouses ont été le plus souvent le fait de solidarités locales et non de l’intervention de l’État, ce qui est un vrai scandale.

La peur de la contamination, le sentiment de perturber les services mais aussi l’absence d’interlocuteurs ont abouti à un important renoncement aux à d’autres soins par une partie de la population qui aura sans doute des conséquences lourdes.

Nous, organisations signataires, faisons nôtres les revendications des personnels et exigeons l’ouverture de négociations sur : l’ouverture pérenne de lits, de services et de structures ambulatoires (CMP, CATTP,...) dotées de moyens humains suffisants en création de postes, la

revalorisation des salaires , des financements supplémentaires pour les établissements et la sécurité sociale ...

Elles sont plus que jamais d’actualité. Quand les infirmier.e.s français.e.s sont au 28ème rang sur 32 des pays de l’OCDE pour leur salaire, ce n’est pas une prime qui est nécessaire, mais une revalorisation durable des salaires de l’ensemble des personnels hospitaliers , médico-sociaux et sociaux.

Les fermetures de lits et de services des dernières années ont impacté lourdement les prises en charge : il faut arrêter tous les plans de restructuration et rouvrir des lits partout où c’est nécessaire. Il faut embaucher dans les hôpitaux, dans les EHPAD etc...et pour cela il faut mettre en place un grand plan de formation de professionnels.

Nous demandons qu’il y ait une vraie volonté politique de développer l’accès aux soins pour toutes et tous partout. Cela passe par une approche globale, le développement d’un service public de soins de premier recours autour des centres de santé, la fin des dépassements d’honoraires...

La recherche publique doit être développée et les médicaments, vaccins doivent être sortis de la course au profit. Il faut relocaliser des productions en France.

C’est l’ensemble du service public de santé , du médico social et du social qu’il faut reconstruire.

Nous ne pouvons nous contenter de belles promesses et d’applaudissements pour les soignant.e .s. Avec elles et eux, nous voulons nous mobiliser localement, régionalement et nationalement pour exprimer les besoins et imposer d’autres choix aux ARS et au gouvernement. Nous appelons nos militant.e.s à se rencontrer et à agir en ce sens : organisation d’états généraux de la santé, établir des cahiers de doléances revendicatives ... Plus que jamais, nous devons construire et imposer une véritable démocratie sanitaire.


A l’occasion du 1er mai, même confiné.e.s, manifestons toutes et tous soignant.e.s et population avec des pancartes, banderoles et/ou en envahissant les réseaux sociaux.

Donnons à cette journée une véritable force collective pour continuer à faire avancer ensemble un nouveau projet pour notre système de santé et de protection sociale partout dès que ce sera possible !

Tous ensemble car la Santé, notre Santé n’a pas de Prix !

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Nouvelle mobilisation de Clocheville le 5 octobre

C'est au petit jour qu'une délégation du personnel en grève de Clocheville s'est rendue au cabinet du maire de Tours, en tant que président du conseil de surveillance du CHRU de Tours. La délégation d'une dizaine de personnes était bien soutenue par plus d'une soixantaine de personnels de Clocheville rejoints par des soutiens divers appelés par les syndicats, CGT et Solidaires mais aussi par le collectif 37 Notre santé en danger. C'est ainsi qu'on a pu voir des étudiant.es, des salariés du transport, des collègues de Loches...

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Dans d'autres villes les maires participent au mouvement de soutien de la population à la lutte du personnel comme à Carhaix. Pourquoi pas à Tours?

Un appel a été lancé par les syndicats CGT et SUD pour participer à l'initiative du 7 octobre à 14h30 dans le cadre du tour de France pour la santé

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com