« AUCUN Hôpital de Proximité ne fermera » ...?

Hopital de Vierzon

Communiqué de la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité

Image005« Aucun hôpital de proximité ne fermera » cette affirmation de Mme la Ministre de la Santé est une vraie provocation pour les défenseurs des hôpitaux de Juvisy, Longjumeau et Orsay, ceux de Bichat et Beaujon, tous menacés de fermeture. Elle l’est aussi pour les populations et les professionnels de Gray, Chateaudun, Remiremont, Chatellerault, Sarlat, Ruffec, Granville, Aubagne, Morlaix, Creil...qui voient des services fermer et leur hôpital se vider de sa substance, devenir EHPAD ou « hôpital debout », comme l’Hôtel Dieu à Paris.

Cette déclaration de la Ministre va dans le même sens que le rapport du Haut Conseil sur l’Avenir de l’Assurance Maladie qui propose la multiplication de structures de proximité ,établissements qui n’auront plus rien à voir avec un hôpital et qui seront chargés du suivi de certaines maladies chroniques, des grossesses « normales » et n’auront plus ni plateaux techniques, ni services d’urgence.

Hopital de Vierzon

 Si elle ne ferme pas, donc, elle fait pire, en supprimant l'essentiel des services et en vidant de sa substance et de son attractivité les centres sanitaires publics ; elle fait croire que les solutions réductives proposées sont suffisantes, au mépris des besoins des territoires, des personnels et des populations.

Pour ces derniers, justement, les propos de la Ministre ne sont pas moins scandaleux puisqu’elle admet qu’il est normal de fermer des services d’urgence dans les zones où il y a moins de population pour en ouvrir là où il y en a le plus: quelle égalité des citoyennes et des citoyens pour l’accès aux soins ?

En fait, de réformes en réformes et aucune mesure sérieuse n’ayant été prise pour la démographie médicale, notre système de santé en est arrivé à la situation actuelle : concentration à outrance remettant en cause la proximité, manque drastique de médecins et autres professionnels de santé mais, dans le même temps, développement du secteur privé : 1389 établissements publics, 1009 cliniques privées à but lucratif et 691 établissements privés à but non lucratif (chiffres DREES 2017).

Car c’est bien là que le gouvernement, comme les précédents veut arriver: diminution des budgets publics, dont celui de la santé avec un PLFSS 2019 (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale) qui s’annonce une fois de plus en baisse pour le plus grand bénéfice des complémentaires privées.

Mme la Ministre, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ne peut accepter vos propos mensongers sur la situation actuelle : nous exigeons la reconnaissance du droit à la santé pour toutes et tous partout (droit inscrit dans le préambule de la constitution).

Pour cela, il faut maintenir et multiplier les hôpitaux de proximité qui doivent offrir sur chaque territoire : une maternité, un service de chirurgie générale, un bloc opératoire et un service d'urgences, un service de radiologie et un laboratoire : nous en sommes loin ! L'aménagement du territoire doit être plus que jamais égalitaire et solidaire. Or votre politique madame le Ministre fait tout le contraire dans le domaine sanitaire et bafoue les fondements de notre République.

Image depuis Communiqué Urgences 14 06 2018 page 3

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Le 30 janvier, tous et toutes dans la rue avec les salarié-es des EHPAD


Il faut de vrais lieux de vie pour les ancien-nes :

Le 30 janvier 2018 est une journée de mobilisation nationale des salarié-es des EHPAD (Etablissements pour Personnes Agées Dépendantes) qui ne supportent plus leurs mauvaises conditions de travail et l’impossibilité de bien prendre en charge les résident-es dans des conditions humaines, de respect et de dignité. Ces dernières années, il y a déjà eu des grèves des personnels soutenues par les résident-es et leurs familles comme par exemple, dans la région de Tours, à l’EHPAD de la Vasselière ou plus récemment à celle de la Membrolle-Semblançay.

Nous ne voulons pas que les EHPAD soient des mouroirs. Nous exigeons de vrais lieux de vie avec des animations, des temps de sociabilité et non pas seulement des douches ou des toilettes bâclées et des repas servis et avalés à la va vite. Il faudrait des lieux ouverts sur les quartiers et non des « usines » pour ancien-nes, toujours plus grandes et plus nombreuses. Le temps de la vieillesse ne doit pas être celui de la mise à l’écart.

Dans cette période de la vie, nos aîné-es ont besoin de prendre leur temps.Mais alors qu’il serait enfin possible de ralentir le rythme, dans la plupart des EHPAD, par manque de personnel, ce n’est pas le cas. Il faut encore faire vite les gestes de la vie quotidienne qui pourraient être un plaisir, mais la rentabilité exigée du personnel transforme en marathon les soins prodigués.

En outre, les tarifs demandés par les EHPAD sont de plus en plus élevés pour les résident-es, obligeant une partie de ceux et celles qui en auraient besoin à y renoncer. Dans les établissements privés lucratifs, il faut aussi satisfaire les actionnaires comme chez Korian, Orpea ou le Noble Age, pour parler de ceux qui sont implantés dans la région et qui voient dans cette activité un moyen de faire plus de profits.

La fermeture de l’Ermitage prévue par le plan COPERMO de restructuration de l’hôpital ne tient pas non plus compte des besoins des personnes accueillies dans cet établissement mais elle répond à des objectifs de restriction budgétaire. Elle va entraîner une diminution de l’offre de soin public. L’emplacement avec la vue sur la Loire pourra ainsi faire l’objet d’une juteuse affaire pour des promoteurs immobiliers avides de profits.

Cette situation est la conséquence des choix politiques des gouvernements successifs de coupes budgétaires et de privatisation de la santé. Cela va s’aggraver avec le vote le 4 décembre 2017 de la loi de financement de la sécurité sociale, alors qu’une mission parlementaire faisait le constat que « la France ne fait pas son devoir auprès des personnes âgées ». Avec les 80 milliards d’€ annuels d’évasion fiscale la France aurait largement les moyens de prendre soin de ses aîné-es.

Nous voulons une autre société que celle qui fait des profits sur le dos des personnes âgées dépendantes. Les «assistances électroniques» diverses et variées destinées à remplacer l’entrée en maison de retraite et/ou à supprimer du personnel ne sont pas non plus des alternatives souhaitables pour compenser la solitude des personnes âgées. Elles coûtent très cher et vont surtout enrichir les entreprises qui les vendent.

Il faut des moyens pour du personnel bien traité, qualifié, correctement rémunéré et en nombre suffisant pour qu’il puisse prendre en charge humainement et dignement les résident-es.

Soyons aux côtés des salarié-es des EHPAD le 30 janvier à 11h place A. France à Tours, et après, pour exiger des moyens pour des conditions de vie dignes et
respectueuses de nos ancien-nes.  


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SANTÉ MENTALE : un plan com de plus

Alors qu’un grand plan de santé a été annoncé par le gouvernement le 11 juin dernier, notre Collectif 37 « Notre Santé en Danger » souhaite alerter sur la situation de la psychiatrie en Indre et Loire.