Lettre ouverte à Mme la directrice générale du CHRU de Tours

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Collectif 37 Notre Santé en danger Tours le 12 juin 2018

Collectifsanté37@gmail.com

Lettre ouverte à Mme Gérain Breuzard Marie-Noëlle

Directrice générale du CHRU de Tours

Madame la Directrice Générale du CHRU de Tours

Nous accusons réception de votre lettre en réponse à notre courrier du 3 juin vous demandant un rendez-vous.

Nous pensions vous remettre à cette occasion des pétitions recueillies auprès de la population tourangelle et signées par plus de 1450 personnes pour la défense de l’hôpital public.

Cette réponse, par sa formulation, montre le mépris que vous avez envers les usagers et les signataires des pétitions que le collectif santé 37 représente.

Notre collectif, soucieux de la santé de la population, fonctionne autour d’un débat citoyen et réagit aux dégradations de notre système de soins. L’hôpital public en est un maillon important.

Vous nous accusez de faire de la politique mais c’est bien une politique d’austérité que vous appliquez en coupant dans les effectifs et les lits de l’hôpital et ce sont non seulement le personnel mais aussi les patient-es qui en subissent et en subiront les conséquences au fur et à mesure de l’avancée de ces coupes.

Nous sommes vigilants car nous estimons que l’hôpital est là pour accueillir tout le monde, particulièrement les personnes les plus vulnérables: les personnes âgées, les enfants, les personnes handicapées, les populations les plus défavorisées. Certes, l’hôpital sera « modernisé », mais lorsque que vous fermez les lits d’hospitalisation de semaine par exemple en pneumologie, dans lequel se font notamment les diagnostics et le traitement de l’apnée du sommeil, les patient-es n’auront pas d’autre choix que d’aller dans les cliniques privées ou, pour certains, de ne pas se soigner du tout. C’est une des conséquences du plan COPERMO signé entre le CHRU et l’ex-ministre de la santé Marisol Touraine.

Vous nous prêtez une  « vision négative » et donc imaginaire des restructurations de cet hôpital, mais ce sont des faits que nous constatons :

Ce n’est pas le collectif santé qui invente l’engorgement aux urgences ! Ce n’est pas le collectif santé qui invente le manque de lits en aval pour accueillir les patient-es. Ce n’est pas le collectif santé qui invente les fermetures de lits ! Ces fermetures entraînent des dysfonctionnements importants dans la prise en charge des patient-es et génèrent une souffrance au travail des agents hospitaliers.

Vous ne pourrez pas, comme vous tentez de l’imposer au personnel, nous empêcher de nous exprimer :

Que va devenir l’hôpital pédiatrique de Clocheville qui doit fermer ?

Que vont devenir les personnes âgées de l’EHPAD de l’Ermitage ?

Combien de lits supprimerez-vous en regroupant toutes les psychiatries alors qu’il y manque déjà des lits?

Quelles seront les conséquences de toutes les fermetures d’hôpitaux de semaine qui permettent les hospitalisations programmées ?

Nous nous inquiétons utilement et nous avons raison d’établir un lien entre ce manque de personnels et de lits et les décès en salle d’attente de personnes âgées survenus récemment aux urgences.

Vous vous appuyez sur le « forum citoyen » mais vous ne pouvez sérieusement réduire les usagers à 15 personnes, qui plus est, interrogées dans un cadre imposé affirmant que «l’efficacité économique du nouvel hôpital est un impératif non négociable » ; vous avez surtout cherché à avoir une caution à votre plan de restructuration.

Notre collectif santé continuera à défendre un hôpital public qui permette l’accès à des soins de qualité pour tous et toutes.

Veuillez recevoir, Madame la Directrice, les salutations d’un collectif soucieux de la santé publique.

Pour le collectif 37 Notre Santé en Danger

La Présidente

Marie-Pierre Martin

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Le 30 janvier, tous et toutes dans la rue avec les salarié-es des EHPAD


Il faut de vrais lieux de vie pour les ancien-nes :

Le 30 janvier 2018 est une journée de mobilisation nationale des salarié-es des EHPAD (Etablissements pour Personnes Agées Dépendantes) qui ne supportent plus leurs mauvaises conditions de travail et l’impossibilité de bien prendre en charge les résident-es dans des conditions humaines, de respect et de dignité. Ces dernières années, il y a déjà eu des grèves des personnels soutenues par les résident-es et leurs familles comme par exemple, dans la région de Tours, à l’EHPAD de la Vasselière ou plus récemment à celle de la Membrolle-Semblançay.

Nous ne voulons pas que les EHPAD soient des mouroirs. Nous exigeons de vrais lieux de vie avec des animations, des temps de sociabilité et non pas seulement des douches ou des toilettes bâclées et des repas servis et avalés à la va vite. Il faudrait des lieux ouverts sur les quartiers et non des « usines » pour ancien-nes, toujours plus grandes et plus nombreuses. Le temps de la vieillesse ne doit pas être celui de la mise à l’écart.

Dans cette période de la vie, nos aîné-es ont besoin de prendre leur temps.Mais alors qu’il serait enfin possible de ralentir le rythme, dans la plupart des EHPAD, par manque de personnel, ce n’est pas le cas. Il faut encore faire vite les gestes de la vie quotidienne qui pourraient être un plaisir, mais la rentabilité exigée du personnel transforme en marathon les soins prodigués.

En outre, les tarifs demandés par les EHPAD sont de plus en plus élevés pour les résident-es, obligeant une partie de ceux et celles qui en auraient besoin à y renoncer. Dans les établissements privés lucratifs, il faut aussi satisfaire les actionnaires comme chez Korian, Orpea ou le Noble Age, pour parler de ceux qui sont implantés dans la région et qui voient dans cette activité un moyen de faire plus de profits.

La fermeture de l’Ermitage prévue par le plan COPERMO de restructuration de l’hôpital ne tient pas non plus compte des besoins des personnes accueillies dans cet établissement mais elle répond à des objectifs de restriction budgétaire. Elle va entraîner une diminution de l’offre de soin public. L’emplacement avec la vue sur la Loire pourra ainsi faire l’objet d’une juteuse affaire pour des promoteurs immobiliers avides de profits.

Cette situation est la conséquence des choix politiques des gouvernements successifs de coupes budgétaires et de privatisation de la santé. Cela va s’aggraver avec le vote le 4 décembre 2017 de la loi de financement de la sécurité sociale, alors qu’une mission parlementaire faisait le constat que « la France ne fait pas son devoir auprès des personnes âgées ». Avec les 80 milliards d’€ annuels d’évasion fiscale la France aurait largement les moyens de prendre soin de ses aîné-es.

Nous voulons une autre société que celle qui fait des profits sur le dos des personnes âgées dépendantes. Les «assistances électroniques» diverses et variées destinées à remplacer l’entrée en maison de retraite et/ou à supprimer du personnel ne sont pas non plus des alternatives souhaitables pour compenser la solitude des personnes âgées. Elles coûtent très cher et vont surtout enrichir les entreprises qui les vendent.

Il faut des moyens pour du personnel bien traité, qualifié, correctement rémunéré et en nombre suffisant pour qu’il puisse prendre en charge humainement et dignement les résident-es.

Soyons aux côtés des salarié-es des EHPAD le 30 janvier à 11h place A. France à Tours, et après, pour exiger des moyens pour des conditions de vie dignes et
respectueuses de nos ancien-nes.  


version pdf

SANTÉ MENTALE : un plan com de plus

Alors qu’un grand plan de santé a été annoncé par le gouvernement le 11 juin dernier, notre Collectif 37 « Notre Santé en Danger » souhaite alerter sur la situation de la psychiatrie en Indre et Loire.