Stop à la dégradation des conditions de travail, des prises en charge et de l’accès aux soins !

Le 16 novembre était une journée nationale de mobilisation dans la Santé, au moment où le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale, qui prévoit encore 3,5 mds d’économie, va passer avec un nouveau 49-3. A l’appel de l’intersyndicale hospitalière 37 et de notre Collectif, une centaine de personnes se sont retrouvé dans la cour de l’hôpital pédiatrique Clocheville qui est mobilisé depuis le 2 octobre dernier pour protester contre la dégradation des conditions de travail et d’accueil des enfants malades. Ils et elles sont maintenant rejoints par la chirurgie digestive de Trousseau et la cardiologie va suivre. Le cortège s’est ensuite rendu place J. Jaurès devant la mairie où notre Collectif a pris la parole, (ci-dessous), puis jusqu’à l’ARS où une délégation a été reçue. Avant cela, au passage devant le centre des congrès, les manifestant.es ont reçu le soutien de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui était présente à Tours dans le cadre du congrès des cheminots CGT.

Intervention du Collectif Santé

Face à la situation dramatique de la santé et aux difficultés toujours croissantes d’accès aux soins, le gouvernement persiste et continue avec son article 49.3 à imposer sa vision marchande de la santé, au profit des grands groupes privés Elsan, Vivalto, Ramsay et d’autres… 

Le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale 2024 va donc infliger encore 3,5 milliards d’économies à la santé, ce qui signifie des conditions de soins encore plus dégradées, et de nouveaux départs de soignants, usés et écœurés, et sans doute des morts qui auraient pu être évitées. Une pétition sera remise aujourd’hui suite au Tour de France pour la santé qui s’est déroulé dans plus de 70 villes (dont Tours), depuis le 11 septembre.

Le Collectif NSED soutient les revendications légitimes de ceux qui se battent pour pouvoir continuer à soigner sereinement et dignement les patients qu’ils accueillent.

Mais si l’accès aux soins se complique déjà pour l’ensemble de la population, il est bien sûr encore plus compliqué pour les précaires et pour les migrants. C’est cette population que le Sénat vient une nouvelle fois de stigmatiser en votant la suppression de l’Aide Médicale d’Etat qui permet aujourd’hui aux étrangers sans papiers d’avoir, sous conditions, une couverture santé minimale leur permettant de se soigner. Il s’agirait de la remplacer par une aide médicale d’urgence uniquement.

C’est évidemment un texte qui bafoue toute humanité et toute déontologie : quel soignant.e acceptera de renvoyer un patient sous prétexte qu’il n’est pas suffisamment malade ? D’ailleurs à partir de quand considère-t-on qu’il y a urgence ? A quel stade d’un cancer ? D’une maladie cardio-vasculaire ? A quel stade de douleur pour la carie d’un enfant ou un stress post-traumatique ? Jusqu’où laisser un malade se dégrader avant de lui prodiguer des soins ? 

3000 soignants et soignantes ont déjà répondu publiquement dans le Monde, qu’ils désobéiraient si ce texte devait s’appliquer. Je les cite : « Au-delà de sa raison d’être humaniste, l’AME est aussi un outil essentiel à la santé des individus et à la santé publique. Leur santé, c’est aussi la nôtre. Les restrictions politiques ne feront qu’éprouver les corps, contribuer à la dégradation de la santé publique, compliquer la tâche des soignants et fragiliser un système de santé déjà exsangue. »

Même si finalement ce texte honteux venait à ne pas figurer dans la non moins honteuse Loi immigration, il contribue à répandre l’idée qu’on ne pourrait plus soigner tout le monde, qu’il faudrait choisir, trier, exclure : les vieux, les fous, les sans-papiers, les pauvres,… et finalement, qui aura encore accès aux soins ?

Nous réaffirmons nous, qu’il y a en France, 7ème puissance mondiale, les moyens de soigner tout le monde et qu’il faut faire d’autres choix : les milliards qui vont au budget de l’armée pour alimenter les guerres et dont on voit les ravages aujourd’hui, et les cadeaux aux entreprises doivent cesser, c’est l’affaire de tous et toutes usagers et soignants : on ne lâchera rien !

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

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Ste Maure, l’EHPAD des Sablonnières en danger

Jeudi 9 mars 2023, la CGT appelait à participer à la manifestation organisée contre la fermeture probable de l’EHPAD publique « les Sablonnières » à Sainte Maure. Le collectif santé a participé à cette initiative, ainsi que quelques résidents et familles et des représentants du syndicat Sud qui soutenait l’action. Une cinquantaine de personnes se sont donc rendues en cortège de la Sablonnière jusqu’au Pôle Santé Sud, où une délégation a été reçue par la direction.

L’EHPAD a été construite en 1969, avec plus de 80 places. 2 résidents souffrant de troubles psychiques  y ont été accueillis avant même leur majorité, et d’autres ont moins de 60 ans. Il est situé sur la hauteur à l’entrée nord du bourg, le nombre de résidents est descendu à 67 dans les dernières années, pour n’être plus que de 34 aujourd’hui. Au fur et à mesure des départs, la direction ne fait pas de nouvelles entrées. Les résidents ont été transférés petit à petit vers le « Pôle santé sud de la ville »  qui comprend un Ehpad, (254 résidents et rempli))avec un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés), un service de Médecine (14 lits) ainsi qu’un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) pour 91 places. Une Unité pour Personnes Agées Désorientées (UPAD) est également située à côté des Sablonnières. Les salariées s’interrogent également sur l’avenir de cette unité si les Sablonnières ferment, car ils ne disposent pas  d’alimentation électrique autonome par exemple.

Le personnel a lui aussi été réduit (non remplacement des départs en retraite et des congés, rappel à domicile) et il est question de supprimer 14 postes d’ASH. Pour le personnel, c’est clair,  l’objectif de la direction du Pôle santé Sud et de l’ARS est de fermer les Sablonnières, même si ils se refusent à en parler clairement, laissant ainsi s’installer un climat délétère d’insécurité tant pour les agent.es que pour les résident.es. Rien n’est prévu pour les lits actuels qui sont donc autant de places d’accueil en moins ! L’ARS met en avant un déficit chronique de 560 000€ en 2022 (sur un budget total de 14 millions), et la vétusté des locaux (qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune rénovation) et s’orienterait vers du maintien à domicile.

La CGT demande la réhabilitation du bâtiment des Sablonnières, ou la mise en œuvre du projet d’extension du pôle santé sud, projet abandonné pour des raisons budgétaires, ainsi que l’embauche de personnel, la revalorisation des salaires et le paiement des heures supplémentaires effectuées. Elle n’oublie pas de s’opposer à l’actuel projet de réforme des retraites et demander la reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin.

Ici comme ailleurs dans le domaine de la santé il s’agit encore de faire des économies, de concentrer et regrouper et bien sûr de faire du maintien à domicile à tout prix. Il y aura sans doute d’autres initiatives pour soutenir les salarié.es, les résident.es et leurs familles.

Collectif 37 Notre santé en danger
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La tarification à l'activité, ou T2A, a des effets délétères qui sont, en ce moment, au coeur de toutes les discussions sur l'hôpital.

Voici un article de Marianne.fr qui explique, à travers plusieurs témoignages, pourquoi cette tarification à l'activité a dégradé le fonctionnement de notre système de santé.


Cet article est signé Patricia Nevez et date du 15/04/2017.
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