CNR : de la gesticulation pour masquer l’absence de politique publique de santé !

Communiqué de la Coordination Nationale

le 06 octobre 2022

« CNR : de la gesticulation pour masquer l’absence de politique publique de santé !»

La Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité n’est pas invitée au CNR Santé! Sans doute vaut-il mieux des usagers triés sur le volet pour applaudir la méthode !

Nous ne le regrettons pas ! Ce n’est qu’un énième comité de plus. Les professionnels de terrain, les usagers, les élus locaux n’ont pas attendu le «  Conseil National de la Refondation  » dont l’acronyme (CNR) a été honteusement détourné de celui du Conseil National de la Résistance fondé il y a 70 ans et qui, lui, fut le marqueur de nombreuses réformes sociales et démocratiques dont jouissent encore nos concitoyennes et concitoyens, en particulier la Sécurité Sociale.

La situation est catastrophique, tant pour les soins de ville qu’à l’hôpital du fait de décennies de numerus clausus, d’absence de régulation des installations, de décennies d’étranglement financier des hôpitaux. Mais la solution ne peut venir de bricolages locaux sans volonté d’agir au plan national pour le développement et le financement d’une véritable politique publique de santé.

A quand des moyens supplémentaires pour les facultés afin qu’elles puissent former des médecins en nombre suffisant et stopper l’inexorable progression des déserts médicaux ?

A quand un véritable service public de soins de proximité autour des centres de santé, permettant un travail d’équipe, tout en assurant des permanences dans des zones peu peuplées ?

A quand de réels moyens pour accueillir de jeunes médecins dignement, plutôt qu’à travers une année de formation supplémentaire fictive ?

A quand une gestion des hôpitaux respectant l’éthique des soignants et la dignité des patients ? NON aux tableaux Excel de la rentabilité ! OUI à une prise en charge HUMAINE.

Au delà du discours ministériel trompeur, l’Objectif National des Dépenses Maladie (ONDAM) annoncé pour 2023 baisse par rapport à la totalité de l’ONDAM 2022 incluant les dépenses liées à la COVID. Si la partie consacrée à l’hôpital est en augmentation, cela reste en dessous de l’inflation et ne prend pas en compte l’ensemble des mesures salariales décidées par le gouvernement : en clair les hôpitaux auront moins de moyens en 2023 qu’en 2022 !

Le gouvernement et François Braun appellent à rechercher des solutions locales pour mieux masquer leur absence d’ambition d’une politique publique de santé à la hauteur des attentes – immenses – des soignants et de la population. Ils préfèrent laisser le secteur privé s’enrichir sur les ruines de l’hôpital public.

COORDINATION NATIONALE des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

(Fondée à Saint Affrique en avril 2004)

Siège social : 1 rue Jean Moulin 70200 LURE

Adresse postale : Chez JL Landas - 26 rue Gambetta - Avenue Mich - 44000 Nantes

SIREN : 503 711 988 - SIRET : 503 711 988 00025

Association agréée - Arrêté du 06/06/2018 - N2017RN0146

Site : http://coordination-defense-sante.org/ Facebook https://www.facebook.com/Coordinationdefensesante

Contact :cda12550@coordination-defense-sante.org

Présidente : Michèle LEFLON michele.leflon@orange.fr

Adresse : 34 Rue de la Porte de Bourgogne - 08000 Charleville-Mézières - Tél 06 08 93 84 93

Secrétaire : Rosine LEVERRIER boudchoum@wanadoo.fr

Adresse : 5 Rue Barbey d'Aurévilly - 14500 VIRE - Tél 02 31 67 07 54 - 06 41 29 08 02

Trésorier : Jean-Luc LANDAS jeanluc.landas@sfr.fr

Adresse : 26 rue Gambetta - Avenue Mich - 44000 Nantes - Tél : 07 50 45 06 87

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Coordination Nationale, infos de la semaine

La prévention, le terme est souvent utilisé pour désigner les examens médicaux qui permettent de détecter rapidement des maladies (mammographie, diabète de type 2). Mais la prévention nécessite des décisions en amont, notamment l'interdiction de produits délétères...

Nos anciens valent bien plus que l'or gris

800 personnes défilaient dans les rues de Tours, mardi 30 janvier, usagers et soignants réunis, suivant l’appel national des syndicats pour dénoncer la situation dans les EHPAD qui fait souffrir les uns et les autres et exiger des moyens pour des conditions de vie dignes et respectueuses de nos ancien-nes. Et il en a été de même dans toute la France où la mobilisation a été très suivie.

Ehpad : “Les vieux n’intéressent pas et ils coûtent cher” titrait la Nouvelle République dans son bilan de la journée.
Ce titre provocateur reflète probablement le sentiment d’abandon que certains soignants peuvent ressentir devant le manque de moyens et des conditions de travail insupportables.
Il reflète aussi très certainement le sentiment de colère des familles qui n’ont pas les moyens d’héberger leurs parents chez eux et qui sont obligés de les confier aux EHPAD pour un montant qui dépasse souvent les 2000 euros par mois, ce qui est bien au-dessus du niveau des pensions à l’heure où une nouvelle « réforme » va encore s’attaquer aux retraites.
Il reflète enfin le discours de certains « acteurs »  qui jouent pleinement le jeu de l’économie néo-libérale tendant à faire de nous des individus sans mémoire et sans racine. Nous conseillons, à ceux-là, la lecture de l’article de Victor Ayoli.

Et pourtant, dans le même temps, l’exploitation de « l’or gris » est devenu un business très rentable pour les fonds d'investissements qui ont jeté leur dévolu sur des groupes privés qui gèrent les EHPAD comme des entreprises du cac 40 (voir article de Jean-Guy Trintignac).

Dans un entretien accordé à « là-bas si j’y suis » en juillet 2017, les salariés grévistes des Opalines à Foucherans déclaraient comment leur direction encaissait des subventions publiques en promettant des créations de postes qu’ils ne voyaient jamais. Cet entretien est rappelé dans un article du site, en accès libre, consacré à Anne-Sophie Pelletier, porte paroles des Opalines, qui vient d’être élue personnalité de l’année par les lecteurs des journaux Le Progrès et La Voix du Jura.

Pour l’instant, le gouvernement déclare, comme il le fait sur de nombreux dossiers, qu’il étudie la question. Il essaye, en attendant, de colmater les brèches avec des annonces de quelques millions supplémentaires concédés au secteur de la santé mais qui ne compensent même pas les ponctions réalisées l’an dernier dans ce même secteur, alors même que des milliards ont été donnés aux plus riches cet automne, comme le rappelait avant-hier François Ruffin dans son discours devant l’Assemblée Nationale.

Comme le signale la CGT dans son communiqué, la lutte des salariés des EHPAD va se poursuivre et leurs revendications, à commencer par l’exigence de la présence d’un agent pour un résident, doivent être soutenues. Elles posent une question politique essentielle : celle de la place que la société donne à toutes celles et à tous ceux qui en raison de leur âge, de leur handicap, ou pour toute autre cause, ne sont pas en état de produire.

Sont-ils des êtres « en trop » que l’on tolère en leur permettant de survivre ? Ou ont-ils le droit de vivre, dans les meilleures conditions possibles au sein d’une société accueillante pour tous ?