Les invisibles se rebiffent

Aux premières loges, quand le COVID est arrivé,  toutes celles  et tous ceux qui travaillaient à domicile  ont été les dernièr.es à recevoir les protections.

Leur travail est vital pour toutes les personnes dépendantes qu'elles assistent, mais qui pense à les revaloriser?

Nous sommes allées rencontrer les grévistes de l'ADMR, (Association d'Aide à Domicile en Milieu Rural qui regroupe sur la France 2700 associations) qui organisaient un rassemblement à Blois devant le siège de l'association, le 28 décembre. Leurs conditions de travail  sont déplorables depuis longtemps mais l'organisation syndicale avec la CGT leur a permis de passer le pas pour dire non à l'insupportable.

Travailler durement en dessous du seuil de pauvreté en utilisant leur véhicule personnel y compris pour accompagner des personnes à mobilité réduite, sans  reconnaissance salariale, ni pour les frais engagés ni pour le travail effectué, c'est leur lot quotidien. 
Elles sont en grève reconductible depuis le 21 décembre et font un piquet de grève tous les jours, sauf le week-end, à partir de 8h30 jusqu'à 17h devant les locaux de l'ADMR. 

Les politiques de santé  font ressortir très rapidement les malades de l’hôpital et beaucoup de personnes âgées ne peuvent pas payer de maisons de retraite. Il y a donc une aumentation du nombre de personnes dépendantes à domicile et de la diversité des tâches pour celles qui s'en occupent. On  demande toujours plus à ces salariées. elles sobnt  aides à domicile ou auxiliaires de vie sociale et doivent de plus en plus effectuer des soins qui relèvent de la compétence aide-soignante ou même infirmière, comme le pilulier, les bandes à varices, vider les poches urinaires... Elles n'ont pas les formations adéquates. Ce sont  les anciennes qui doivent former les nouvelles recrues par ex pour utiliser un lève-malade. Quelle sécurité pour les patients et qui prend la responsabilité en cas de problème?

Tout ce travail  invisible mais essentiel doit ressortir au grand jour et être reconnu. C'est un mouvement  encore balbutiant, en divers endroits en France, à Blois, à Lyon mais qu'il faut faire connaître et soutenir.

Annie et Geneviève 
du Collectif 37 Notre Santé en Danger

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

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Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

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