Pour le droit à l'avortement en France et partout dans le monde rassemblement le lundi 28 septembre à 18h place Jean Jaurès à Tours

L'IVG, en France le compte n'y est pas

5000 femmes partent à l'étranger chaque année pour avorter parce qu'elles ont dépassé les délais légaux. En effet, en France, une femme a seulement 12 semaines pour avorter.

Faire respecter notre droit à l’IVG est rendu chaque année plus difficile du fait de la fermeture de nombreux centres d’Ivg (civg) : les restructurations hospitalières et la fermeture des maternités de proximité ont un impact direct sur l’accès à l’ivg.

Il est également encore aujourd’hui difficile de trouver des professionnel.les pour pratiquer l’ivg. car elle est encore considérée comme un acte médical à part. En effet, au delà de la clause de conscience générale s'appliquant aux médecins pour tout acte médical (qui leur permet de refuser telle ou telle pratique), l'IVG est concernée par une clause de conscience spécifique. Certain.es professionnel.es qui ne pratiquent pas d'IVG refusent d’orienter les patientes, alors que la loi les y oblige..

Et on interdit aux sages femmes de pratiquer des IVG instrumentales (non médicamenteuses)

Par ailleurs, les jeunes n’ont pas toujours accès aux informations qui leur permettraient de faire valoir leurs droits. La loi Aubry du 4 juillet de 2001 prévoit 3 heures d'information sexuelle obligatoire, chaque année et par an pour chaque niveau de scolarité mais elle n’est pas appliquée, il est temps que ça change, la situation doit évoluer.

Nous voulons que les délais légaux pour avorter soient harmonisés sur ceux des pays les plus progressistes en Europe,

Nous voulons la suppression de la double clause de conscience sur l’IVG pour les professionnel.le.s de santé

Nous voulons que les femmes puissent décider de la méthode employée pour leur IVG.

Nous voulons que les sages-femmes puissent pratiquer des IVG instrumentales Nous voulons la réouverture des civg fermés.

Nous voulons des moyens financiers pour les CIVG et les centres de planification pour qu'ils soient accessibles à toutes sur l’ensemble du territoire..

Nous voulons que l'éducation à la sexualité de 3h par an dans tous les établissements scolaires, prévue dans la loi de du 4 juillet 2001 soit effective.

Une proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale de façon transpartisane pour augmenter de deux semaines les délais et supprimer la double clause de conscience. Nous soutenons cette proposition de loi qui sera débattue le 8 octobre.

Dans certains pays tels les États Unis, le droit à l'avortement est attaqué au moyen de lois terriblement restrictives. Dans d’autres, les femmes ne peuvent pas encore bénéficier de ce droit et se battent pour faire changer la législation.

Nous sommes solidaires de toutes les femmes qui dans tous les pays se battent pour conserver ou conquérir le droit à l’avortement. Leur combat est le nôtre !

Nous le dirons dans la rue le 26 septembre.

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Témoignages sur l’évolution des soins à l’hôpital de Tours

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Trois femmes, interviewées par le Collectif Santé 37 : notre santé en danger, racontent leur expérience d’hospitalisation à Tours sur une période qui s’étale de 1986 à mars 2017.

Premier témoignage

En 1986 mon premier enfant est né par césarienne à la maternité du Beffroi1.J’ai ensuite fait une hémorragie. Mon hospitalisation a duré 14 jours afin que je récupère (pas de transfusion possible à l’époque) même si mon enfant se portait bien.

Deuxième témoignage

24 sept 2001 à la clinique du Parc Chambray les Tours : La naissance de mon aînée a dû se faire par césarienne. A l’époque on préconisait de rester alitée une semaine complète à l’hôpital avant de sortir. La sortie s’est donc faite 10 jours après l’accouchement, contrairement à ce qui se fait aujourd’hui.

11 juin 2014 à l’hôpital Bretonneau: Pour la naissance de ma cadette, j’ai été victime d’une grosse hémorragie (j’ai dû être transfusée d’1,6 l de sang). Le lendemain, on m’annonçait que je pourrais rentrer chez moi le 3ème jour après l’accouchement en HAD (Hôpital à Domicile) avec des soins pour une grosse épisiotomie. Me trouvant très faible, et avec 2 enfants qui m’attendaient à la maison, j’ai demandé si cela n’était pas trop tôt quand même. On m’a répondu que c’était mieux pour moi et que mes enfants seraient contents!

Bonjour la culpabilisation!

De retour à la maison, en effet j’étais contente de retrouver mes enfants, mais j’étais également très faible, très fatiguée et frustrée parce que je ne pouvais pas m’en occuper alors qu’ils me sollicitaient. J’aurais eu besoin de me reposer un peu plus et d’être dans un endroit calme ce qui n’était pas possible avec les enfants.

Les infirmières me prodiguaient des soins dans ma chambre, avec la risque qu’un enfant n’y pénétre par surprise. Ainsi, mon intimité de patiente n’était absolument pas respectée. Les mauvaises conditions de soins ont retardé la cicatrisation. L’hygiène chez soi n’est pas celle d’un hôpital.

L’infirmière me disait de me reposer davantage, mais comment faire ? Le médecin m’avait dit que je pouvais rentrer chez moi, cela signifiait donc que j’étais capable de reprendre mes activités familiales, sauf que je voyais que je n’y arrivais pas; quelquefois j’en pleurais de fatigue et de culpabilité. Je venais d’avoir un 3ème enfant et je me disais que je n’étais pas capable de m’en occuper !

J’ai mis un an à m’en remettre.

Troisième témoignage

sur l’évolution lors de 4 hospitalisations sur des périodes différentes et pour des pathologies différentes

​Février 1994 en gynécologie à Bretonneau : 10 jours d'hospitalisations pour une complication hémorragique au cours d’une intervention gynécologique
​février 2008 : dans le même service, 24 h d’hospitalisation suite à une opération d'un cancer du sein avec prescription d’un suivi infirmier externe

​Juillet 2016 : dans le même service, opérée pour une intervention gynécologique le vendredi, je suis sortie le lundi fin de matinée. Pourquoi ? Au regard de l'antériorité de mon dossier, la gynécologue qui m'opérait a décidé d'une journée d'hospitalisation en plus  que prévu pour ce type d’acte, mais elle - a dû justifier la raison de cette journée supplémentaire; là aussi je suis sortie avec une liste de n° de téléphone à contacter en cas de besoin et le nom de l'infirmière proche de mon domicile.

​Mars 2017 pose d'une prothèse de genoux  dans le service d’orthopédie à Trousseau : je devais sortir le mardi, le dimanche j'ai été informée de ma sortie pour le lundi par décision du cadre de santé

Voila les différents témoignages sur ce que j'ai vécu au cours de  mes hospitalisations mais je rend  hommage aux praticiens et personnels soignants pour leur dévouement dans un contexte de travail difficile.


Commentaires

Ces récits qui s’étalent sur une période de 31 ans donnent une idée de la dégradation de la prise en charge hospitalière ; même s’il est question en 2001 d’un établissement privé, la clinique du Parc, les préconisations étaient les mêmes à cette période qu’à l’hôpital.

Ce qui frappe au niveau des accouchements, à 15 années d’intervalle, c’est qu’auparavant on laissait plus de temps aux femmes pour récupérer. Maintenant, les conditions particulières des patientes sont de moins en moins prises en compte, il faut respecter le protocole ! La culpabilisation des mères est un argument bien facile et particulièrement révoltant pour libérer les lits au plus vite.

Alors que les moyens techniques progressent, la condition des femmes ne s’améliore pas pour autant pour des raisons budgétaires !

La dictature de la diminution de la durée de séjour préconisée n’est pas une amélioration point s’en faut ! Les protocoles ne peuvent pas s’adapter à tout le monde surtout pour des raisons financières. Il fut un temps où on adaptait les soins en fonction des patients, pour un retour à la maison dans de bonnes conditions. A l’heure actuelle, la prise en compte de la rentabilité passe avant l’état de santé physique ou psychique du ou de la patient.e. Pour un accouchement c’est 3 jours, ensuite vous vous débrouillez avec les infirmiers libéraux ou dans de rares cas en HAD Hôpital à domicile. Le 2ème témoignage montre à quel point ces solutions peuvent être préjudiciables aux patientes.

La durée d’hospitalisation est fonction du protocole et non de l’état du patient ou sinon il faut le justifier, ce qui fait dire à une des femmes que le chirurgien est maintenant aux ordres de l'administration  et de sa logique comptable ​au lieu de donner la priorité au patient. Le retour à domicile dans n’importe quelles conditions pose d’autres difficultés ; avec la pénurie médicale dans de nombreuses régions, la sortie trop rapide peut amener un défaut de soins. De même, les infirmières à domiciles toutes compétentes qu’elles soient, sont surchargées de travail ; il y a donc des limites à cette politique imposée aux patients.

Une infirmière retraitée ayant travaillé dans les hôpitaux plus de 40 ans ajoute : respectez les patients en tenant compte de leurs besoins réels et les soignants retrouveront le plaisir du travail bien fait et ils rentreront chez eux certes fatigués mais satisfaits. Les objectifs comptables de l’hôpital mettent patients et soignants sur une ligne dangereuse alors que les moyens de bien soigner existent.

1 Annexe du CHU de Tours qui a été fermée en 2003

Nouvelle mobilisation de Clocheville le 5 octobre

C'est au petit jour qu'une délégation du personnel en grève de Clocheville s'est rendue au cabinet du maire de Tours, en tant que président du conseil de surveillance du CHRU de Tours. La délégation d'une dizaine de personnes était bien soutenue par plus d'une soixantaine de personnels de Clocheville rejoints par des soutiens divers appelés par les syndicats, CGT et Solidaires mais aussi par le collectif 37 Notre santé en danger. C'est ainsi qu'on a pu voir des étudiant.es, des salariés du transport, des collègues de Loches...

 Le personnel expliquait les conditions de travail dans cet hôpital vétuste qui n'a pas été entretenu depuis 5 ans en attente de son transfert à Trousseau. Les ascenseurs sont régulièrement en panne obligeant à démonter des lits pour passer dedans, les locaux sont chauds l'été 32 ° parfois dès le matin et froids l'hiver parce que les fenêtres ferment mal. Le manque de personnel oblige à remplacer dans des services comme la réa ou les urgences sans formation, donc en mettant en danger les enfants.

Le retour du maire n'a pas été à la hauteur des attentes; il a proposé de faire une motion au gouvernement avec les autres maires du département pour soutenir les demandes du personnel. Il promet le déblocage d'une première enveloppe pour les travaux urgents. Pour l'augmentation du personnel de remplacement il a déclaré que c'était hors de sa compétence.

Dans d'autres villes les maires participent au mouvement de soutien de la population à la lutte du personnel comme à Carhaix. Pourquoi pas à Tours?

Un appel a été lancé par les syndicats CGT et SUD pour participer à l'initiative du 7 octobre à 14h30 dans le cadre du tour de France pour la santé

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com