Les déserts médicaux ont besoin de plus de 20 médecins supplémentaires dans la région centre

Le 21 mai la Nouvelle république annonçait en grand titre « Médecine : 20 places de plus à Tours  » laissant penser à un espoir pour résoudre la pénurie médicale dans la région.

Au regard des besoins, c’est un grain de poussière…

Il faut 10 ans pour former un médecin, la faculté de médecine de Tours est la seule de la région Centre Val de Loire et vu la liberté d’installation des médecins jamais remise en cause, tous ceux qui sont formés ne sont pas obligés de s’y installer.

La levée du numérus clausus, qui limitait l’entrée des étudiants en 2ème année de médecine à la suite d’un concours, est effective à partir de 2020 pour laisser les facultés déterminer en fonctions de leurs capacités, le nombre de places et théoriquement des besoins dans 10 à 15 ans fixés par l’ARS. En l’absence d’un vrai plan de financement des facultés de médecine, ce nombre total de 275 places en 2ème année au lieu de 255 est ridiculement bas compte tenu de la pénurie actuelle et à venir, .

Dans les 10 ans à venir, un généraliste sur deux devra être remplacé dans la région Centre Val de Loire, sachant que celle-ci est la 3ème région ayant le plus faible taux de recours aux soins dû au manque de médecins et à l’éloignement des structures. D’autre part le vieillissement de la population va augmenter la demande.

Ce sont en réalité les capacités de formation qui déterminent ce nombre plutôt que les besoins; pourtant ce ne sont pas les candidats qui manquent : sur 1500 étudiants qui vont passer l’examen de PACES (Première année commune des études de santé), 952 resteront sur le carreau! Les autres spécialités n’augmentent pas leur accès à la 2ème année: pharmacie, dentaire, sages-femmes, kiné, ergothérapie, psychomotricité, techniciens de labo, il y a 548 places. Pourtant certaines de ces professions sont aussi en tension, il est difficile de trouver un dentiste même dans l’agglomération tourangelle.

Le desserrement du numérus clausus n'était qu'un effet d'annonce si des moyens conséquents ne sont pas mis dans la formation.

Il y a fort à parier que dans le plan Ségur de la santé ce sont les glissements de tâche qui viendront compenser la pénurie médicale.

Le collectif 37 Notre santé en danger demande un réel plan de financement de la formation pour supprimer les déserts médicaux et donner des moyens à toutes les professions de santé d’être en nombre suffisant pour exercer dans de bonnes conditions.

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Précision sur le Collectif 37 Notre Santé en Danger

Suite à la décision, fin janvier 2020, du Collectif NATIONAL « Notre Santé en Danger », d'intégrer  la "Convergence des services publics ", le Collectif 37 Notre Santé en Danger tient à apporter les précisions suivantes :

A Tours, le "Collectif 37 Notre Santé en Danger" créé depuis 2011, s'est constitué sur une base associative régie par la loi 1901en janvier 2017.

Il est un comité adhérent à la " Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ».

Il mène ses actions en lien avec elle et avec tous celles et ceux qui ont à cœur la défense de la Santé et l'accès aux soins et qui s'opposent à cette politique néo-libérale responsable de la dégradation de nos services de soins pour les usagers comme pour les personnels.

Clocheville : Patrimoine historique de la ville

Evolution de l’hôpital

L’hôpital de Clocheville ouvre en 1881 avec 16 lits pour les enfants pauvres de tours de 4 à 14 ans

Après la mort de la comtesse, à la fin du XIX ième siècle l’hôpital comportait 60 lits, 6 religieuses, un couple de concierge, une fille de cuisine, quelques auxiliaires.

4 types de bâtiments

Sol + construction des legs : Jules Verne et Charles Perrault (côté actuelle rue de Courset)

Sol des legs + construction CHR : Jean de la Fontaine (1964?)

Sol CHR (hors legs) + construction et acquisition CHR (Andersen et Georges Sand et espace médico psychologique + espace de recueillement))

Maison des Parents (dont une partie sol des legs)

Le CHRU Gatien de Clocheville de nos jours

En 2016, l'hôpital Clocheville compte au total 213 lits, dont 115 en médecine générale, 80 en chirurgie, 5 en moyen-séjour, et 13 en long-séjour8. Il est équipé, entre autres, d'un scanner, d'une IRM et d'un tomographe9.

L'hôpital comprend au total dix services, dédiés à la pédiatrie :

  • Anesthésie-réanimation
  • Chirurgie orthopédique traumatologique
  • Chirurgie viscérale et plastique
  • Médecine
  • Neurologie et CRTLA (Centre de Référence des Troubles du Langage et des Apprentissages)
  • Pharmacie
  • Radiologie
  • Réanimation et médecine néonatale
  • Soins de suite pédiatrique
  • Urgences
  • L'hôpital Clocheville bénéficie également de l'intervention de nombreuses associations aidant les enfants à mieux supporter leur séjour à l'hôpital, telles que Les Blouses Roses, Le rire médecin ou encore Sapeurs-Lipopette. Elles interviennent régulièrement à l'hôpital en proposant aux patients des lectures de livres, des animations festives ou encore des ateliers cuisine.

Les bâtiments du CHRU sont nommés selon des personnages historiques. Ainsi, on trouve notamment les bâtiments C01 Charles Perrault, C06 Jules Verne ou encore C16 Jean de la Fontaine.

L'hôpital dispose aussi d'un bâtiment (le C09) destiné à accueillir les parents des enfants hospitalisés n'habitant pas dans la commune de Tours. La gestion de ce bâtiment est confiée à l'association La maison des parents. Elle propose un hébergement en pension complète pour la famille d'un patient, et peut aussi accueillir un patient en soin ambulatoire sous certaines conditions.

Conclusion

Ces recherches montrent que l’hôpital pédiatrique de Clocheville s’inscrit dans une longue histoire de la vie tourangelle.

Faisant l’objet d’un don à la ville de Tours suite au vœu avant sa mort en 1853 de Gatien de Clocheville pour les enfants pauvres et malades Il a été inauguré en 1881.

Il s’est développé, passant de 16 lits au moment de l’ouverture à 213 lits en 2016. Depuis ce temps, les tourangeaux ont bénéficié d’un hôpital dédié aux enfants leur permettant d’avoir un accueil spécifique et une sécurité dans leur prise en charge.

Il n’est pas pensable pour la majorité d’entre eux qu’il puisse disparaître pour des raisons financières, sachant que l’emplacement au centre ville suscite bien des appétits immobiliers! Peut-on sacrifier la santé des enfants pour ces intérêts financiers? Il est plus facile de détruire que de construire pas-à- pas un hôpital qui a un aura régional et même au-delà.

Les professionnels pédiatriques viennent s’y former. Le personnel a un savoir faire auprès des enfants. Quoi de plus précieux?

Ces éléments d’archive montrent qu’on ne peut pas extirper cette histoire au nom de projets immobiliers. Il faut garder un hôpital spécifique pour enfants

Une Partie ancienne de l’actuel bâtiment Jules Verne donnant sur l’actuelle rue de Courset qui à l’époque ne va pas jusqu’au boulevard Béranger, c’est une impasse qui sera complétée par un legs de Gaston Paillhou,