Lettre ouverte l'ARS

Voici la lettre envoyée aujourd'hui à l'Agence Régionale de Santé d'Indre et Loire, par le Collectif 37 : Notre Santé en Danger, pour l'interpeller sur la crise sanitaire actuelle et les questions qu'elle soulève.

Collectif 37 Notre Santé en Danger
102 rue Pierre Sémard
37700 St Pierre des Corps
collectifsante37@gmail.com
banNotreSantéEnDanger

Comité de la Coordination des Hôpitaux et Maternités de Proximité

Tours le 21 avril 2019

Lettre ouverte à Mme la directrice départementale de l'ARS d'Indre et Loire

objet Questions gestion du COVID

Mme la Directrice Départementale de l’ARS d’Indre et Loire,

Le Collectif 37 Notre Santé en Danger, vous interpelle de nouveaux au sujet de la crise sanitaire actuelle et les questions qu'elle soulève :

  • Les intérimaires :

    Le manque de professionnel.les dans le secteur de la santé, et particulièrement d'aides-soignantes, obligeait à un recours important à l'intérim, Notre Collectif s'interroge donc sur le suivi de ces travailleurs et travailleuses intérimaires de la santé :
    Qui assure le suivi sanitaire de ces salariés, qui vont d'établissements en établissements, en utilisant souvent leur propre tenue de travail ? Dans le cadre de l'épidémie actuelle, ces salarié.es ne devraient-ils pas être tous testé.es, qu'ils ou elles soient ou non asymptomatiques, afin de s'assurer qu'ils ou elles ne véhiculent pas le virus au cours de leurs différentes missions. Certain.es ont été testé.es positif.ves, et leur contrat a pris fin, mais qui s'assure qu'ils ou elles sont bien mis.es en quatorzaine ?

  • Test du personnel soignant :

    Les soignant.es qui demandent à leur médecin généraliste une ordonnance pour être testé.es, se voient opposer un refus s'ils ne présentent pas de symptôme. On sait pourtant qu'on peut tout à fait être asymptomatique et contaminant. Le fait de ne tester que les soignant.es présentant des symptômes fait donc prendre le risque de laisser continuer à travailler des soignant.es qui peuvent

    rendre leurs patient.es malades. Pourquoi ne pas tester toutes et tous les soignant.es, afin de pouvoir isoler ceux ou celles qui sont positi(fs).ves ?

  • Inovalys :

    Le collectif 37 Notre santé en Danger était intervenu auprès du ministère de la santé pour appuyer la demande d'autorisation faite par Inovalys pour pratiquer des tests. Dans l'article de La Nouvelle République du 16 avril, après avoir obtenu l'autorisation, ce laboratoire se dit prêt mais ABO + qui possède 27 laboratoires d'analyse privés dans la région indique pouvoir encore doubler ses capacités de dépistage. Cela nous amène 2 questions : qui décide pour les tests de la mise à contribution des services publics comme l'hôpital ou Inovalys ou des laboratoires privés ? D'autre part, s'il y a possibilité de faire plus de tests pourquoi les consignes données par l'ARS aux médecins traitants sont-elles encore si restrictives qu'ils refusent de tester même des soignants ?

  • Protections des populations :

    Les tests et diagnostics n'ont d'intérêt qu'avec les mesures de soins et de protections qui vont derrière. Plusieurs témoignages nous arrivent concernant le retour à domicile sans aucun masque de protection de personnes Covid avérées, au risque là aussi, de propager le virus. Ces personnes retournent chez elles en transport en commun, ou en ambulance, alors qu'elles ne sont pas masquées et risquent de contaminer les ambulancier.ères n'ayant pas de masque adapté. Une fois au domicile, elles doivent se débrouiller pour ne pas contaminer leur entourage. Pourquoi ces patient.es ne bénéficient -ils pas de masques de protections, et n'étudie-ton pas avec les patient.es les moyens d'isolement avec au besoin et s'ils sont d'accord, leur mise en isolement dans des chambres d'hôtel aujourd'hui désertées ? Les ambulancier.ères doivent également avoir tout l'équipement nécessaire pour pouvoir être protégé.es quand ils transportent des personnes Covid +.

  • Personnes âgées dans les EHPAD :

    Les conditions d'isolement amènent une dénutrition et une dégradation importante des personnes âgées dénoncées par les professionnels. Il est urgent, outre d'élargir la communication avec les proches, d'augmenter le personnel dans les EHPAD pour une prise en charge plus importante et éviter le syndrome de glissement.

Pour finir, comme beaucoup de nos concitoyen.nés, nous sommes inquiet.êtes des conditions de déconfinement pour le 11 mai en particulier dans les écoles sans garantie de tests et de masques.

Recevez nos salutations

Marie Pierre Martin
Présidente du Collectif 37 Notre Santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Commentaires

  1. je rejoins absolument les revendications-et interrogations!- de cette lettre et me joins au collectif pour leurs demandes...
    le monde a laissé les politiques de tout bord démonter l'hôpital et les services de santé en toute impunité!
    cette crise met en avant ces problèmes,mais vous avez fort heureusement affaire à des gens qui se donnent à fond,au détriment de leur propre santé!!
    c'est très beau de les applaudir tous les soirs et d'en parler dans les médias comme de gens fabuleux,à un doigt de la sainteté...mais qu'ont fait les pouvoirs publics pour anticiper et protéger?ces gens sont effectivement fabuleux de dévouement,"vaincre ou périr" peut leur correspondre aussi bien qu'aux soldats du feu!
    ils sont épuisés de travailler dans des conditions de plus en plus catastrophiques depuis des années,et pourtant,ils se donnent encore et toujours pour la santé des autres…
    alors oui,ce sont "des héros" actuellement pour la plupart des gens,mais qu'en sera-t-il lorsque la crise sera passée?
    les gens retrouveront leur confort et perdront cette peur de la mort imminente...combien resteront pour défendre ces soignants des dictats politiciens de rentabilité à outrance?
    oui,ces soignants méritent qu'on les traite avec la même humanité dont ils font preuve chaque jour...humanité,un mot que le monde a oublié au profit d'argent et pouvoir...et égoisme pour beaucoup!
    j'ai travaillé de très nombreuses années à soigner dans ces hôpitaux,qui avaient certainement besoin d'être réorganisés,mais pas déshumanisés!!les décideurs s'en moquent,tant ils vivent eux et leurs proches dans une bulle protectrice où on leur ouvre une aile entière d'hôpital si par malheur ils attrapent un rhume,et ces personnalités qui ont le mauvais goût de se vanter dans les médias de craindre tellement la mort qu'ils appellent leur médecin même en pleine nuit et qu'on leur fait passer des tonnes d'examens pour les rassurer,alors que le commun des mortels qui est vraiment malade attend son irm durant 3mois!!et cela quel que soit le gouvernement en place...la vie d'un simple français vaudrait-elle vraiment moins que celle d'un politique ou d'une personne du showbiz??la démocratie n'était me semble-t-il pas basée sur l'inégalité entre les hommes!
    j'ai travaillé à l'hôpital,et je ne faisais aucune différence entre les patients.j'ai été heureuse de ce métier mais j'ai pu l'exercer dans un systême où je pouvais me montrer humaine en plus de compétente...j'ai souffert quand j'ai dû quitter ce monde du fait de ma santé,mais j'aurais sans doute encore plus souffert de ne pouvoir exercer mon métier comme je l'avais choisi!!
    alors à tous les décideurs:
    ne négligez pas votre systême de santé,protégez vos soignants,ils le méritent...et ne perdez pas la mémoire à la fin de cette crise!!

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Le 16 mai rassemblement pour les EHPAD à Tours

Une 60ne de personnels et usager.es se sont rassemblés le 16 mai devant l’ARS départemental de Tours à l’appel des organisations syndicales, FO , CFE CGC acteurs santé, SUD santé sociaux et le collectif 37 Notre Santé en Danger.

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 La loi bien vieillir notamment qui prétend lutter contre les maltraitances dédouane à bon compte le gouvernement en favorisant les signalements, alors qu’il faudrait d’abord mettre fin à la maltraitance institutionnelle qui oblige le personnel à courir pour s’occuper des résidents. Comment accueillir des animaux quand il y a déjà du manque de personnel?

Rien n'est dit sur le nombre de personnels par résident, la formation de ce personnel, l'encadrement des bénéfices des EHPAD privés ; comment éviter la maltraitance institutionnelle dans ces conditions?

Le prix des EHPAD est tel qu'une partie de la population ne peut même pas envisager d'y aller.

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 Par contre, elle met tous les dysfonctionnements sur le dos des directions d’établissements qui ne gèrent pas bien les moyens alloués.

Par ex à l’EHPAD de Loches où il n’y a plus d’infirmière de nuit, un partenariat a été fait avec une HAD qui couvre 35 établissements. Si un résident a besoin d’antalgique type morphinique qui ne peut être donné par une aide-soignante il doit attendre de longues heures pour être calmé le temps qu’une infirmière puisse être disponible ou bien le renvoyer aux urgences.

Quand on réduit les fonds des services publics, des collectivités locales comment permettre aux EHPAD de fonctionner correctement ?

Les personnels ont décrit leurs conditions de travail et la perte de sens qui leur fait pour une partie quitter ce travail.

Au total, plus d’une soixantaine de personnes des différentes EHPAD du département est venue pour exiger de meilleures conditions de travail et de soins avec l’intersyndicale. L’épuisement du personnel rend difficiles aussi les conditions de lutte, c’est pourquoi il est important d’élargir le soutien. A noter qu’aux côtés du collectif santé une délégation d’étudiant.es de la FSE est venue soutenir cette lutte.

Cette mobilisation est une étape pour aller plus loin en prévision de nouvelles initiatives

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com