Qui plante l'hôpital sème la mort.

Communiqué de la Coordination Nationale

Lure le 25 Mars 2020

Qui plante l'hôpital sème la mort.

L'épidémie de Covid19 survient dans un contexte de grandes difficultés du système de santé français, de nos hôpitaux publics, des difficultés que la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité dénonce depuis des années.

Elle apporte tout son soutien aux personnels soignants : elle ne se contente pas d'applaudir leur travail, mais surtout prend l'engagement de continuer et d'amplifier la défense et la promotion de la protection sociale, d’un service public de santé de premier recours autour des centres de santé, d’un service public hospitalier jouant la carte de la proximité, pour des soins accessibles à toutes et tous partout et cela passe par une amélioration durable des conditions de travail et de rémunération des personnels hospitaliers.

Le manque scandaleux de moyens, de masques, de solutions hydroalcooliques, les hésitations et contradictions du gouvernement sur la politique à suivre, sont les signes les plus voyants de l'impréparation de notre pays.

La liste des difficultés actuelles, comme la limitation des tests de diagnostic malgré les recommandations de l'OMS, est beaucoup plus longue : l’urgence sanitaire nécessite que l’État français se donne les moyens d’y répondre.

Qu'ils meurent infectés par le COVID ou non, des résidents d’EHPAD vont vivre dans la solitude, des malades en attente de soins non urgents vont voir leur santé s’aggraver … Le confinement, actuellement nécessaire en raison de l'absence d'autres moyens adaptés, de l'état de dénuement des hôpitaux publics, doit durer le moins longtemps possible. Il sera d’autant mieux supporté qu’il sera expliqué et non l’objet de mesures autoritaires. Il sera d’autant mieux supporté que toutes et tous auront l’impression que tout est fait pour sortir de la crise, en donnant les moyens des équipements nécessaires, en donnant les moyens de limiter la contagiosité par le développement des tests de diagnostic permettant des mesures de confinement sélectives, en donnant les moyens à la recherche, virologique, pharmacologique, clinique et épidémiologique ! La santé doit passer avant les équilibres financiers.

Le communiqué

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Ehpad : “Les vieux n’intéressent pas et ils coûtent cher” titrait la Nouvelle République dans son bilan de la journée.
Ce titre provocateur reflète probablement le sentiment d’abandon que certains soignants peuvent ressentir devant le manque de moyens et des conditions de travail insupportables.
Il reflète aussi très certainement le sentiment de colère des familles qui n’ont pas les moyens d’héberger leurs parents chez eux et qui sont obligés de les confier aux EHPAD pour un montant qui dépasse souvent les 2000 euros par mois, ce qui est bien au-dessus du niveau des pensions à l’heure où une nouvelle « réforme » va encore s’attaquer aux retraites.
Il reflète enfin le discours de certains « acteurs »  qui jouent pleinement le jeu de l’économie néo-libérale tendant à faire de nous des individus sans mémoire et sans racine. Nous conseillons, à ceux-là, la lecture de l’article de Victor Ayoli.

Et pourtant, dans le même temps, l’exploitation de « l’or gris » est devenu un business très rentable pour les fonds d'investissements qui ont jeté leur dévolu sur des groupes privés qui gèrent les EHPAD comme des entreprises du cac 40 (voir article de Jean-Guy Trintignac).

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Pour l’instant, le gouvernement déclare, comme il le fait sur de nombreux dossiers, qu’il étudie la question. Il essaye, en attendant, de colmater les brèches avec des annonces de quelques millions supplémentaires concédés au secteur de la santé mais qui ne compensent même pas les ponctions réalisées l’an dernier dans ce même secteur, alors même que des milliards ont été donnés aux plus riches cet automne, comme le rappelait avant-hier François Ruffin dans son discours devant l’Assemblée Nationale.

Comme le signale la CGT dans son communiqué, la lutte des salariés des EHPAD va se poursuivre et leurs revendications, à commencer par l’exigence de la présence d’un agent pour un résident, doivent être soutenues. Elles posent une question politique essentielle : celle de la place que la société donne à toutes celles et à tous ceux qui en raison de leur âge, de leur handicap, ou pour toute autre cause, ne sont pas en état de produire.

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