Psychiatrie A en grève au CHU de Tours
En parallèle avec la drastique diminution de lits prévue pour le Nouvel Hopital Psychiatrique dans le cadre des restructurations du CHU de Tours, de non moins drastiques diminutions de lits se mettent en place par vagues pour des raisons de manque de personnel médical ou paramédical.
Les fermetures de services se succèdent et risquent de devenir pérennes.
En psychiatrie D le service de 18 lits qui a été fermé en fin d'année dernière n'est toujours pas réouvert. Pour cet été le manque de 10 postes d'infirmier.es de nuit sert d'argument à fermer une unité complète de 22 lits en psychiatrie A. Le personnel s'est mis en grève et n'accepte pas les conséquences sur les patients aussi bien que sur le personnel.
Lettre ouverte des équipes soignantes grévistes de psychiatrie A
À Tours, le 8 juillet 2022
Madame, Monsieur
La direction du CHU de Tours, aidée par l'équipe d'encadrement des services de psychiatrie A, prétextant une fois de plus le manque de postulants aux postes d'infirmiers de nuit, a acté la semaine dernière le regroupement de nos 2 unités Garance et Véronèse, réduisant ainsi notre capacité d'accueil à 22 lits.
Lors de réunions avec l'encadrement, psychiatres et membres de la direction, nous avons insisté sur le fait que ces décisions avaient été prises sans concertation avec les équipes paramédicales.
En effet, certains infirmiers de jour étaient prêts à passer de nuit pour quelques semaines si cela pouvait éviter la fermeture de lits. De la même façon, les équipes de nuit n'ont pas été consultées, ce qui aurait pourtant permis de palier à certains manques.
C'est un travail de sape de toutes les unités de psychiatrie qui est en route, chaque secteur fermant des lits au fur et à mesure des mois qui s'écoulent.
A chaque fois il est question de fermetures temporaires, à chaque fois des soignants y croient et s'épuisent. Mais ces lits ne rouvrent pas, laissant sur le carreau des patients en souffrance.
Les équipes d'extra-hospitalier sont à bout de force physique et morale. A ce propos on nous rétorque de faire la part des choses, de ne pas "ramener le mal être professionnel à la maison"... Tentez-donc de laisser un patient suicidaire seul chez lui après votre visite à son domicile, et de vous en laver les mains. Les DRH savent peut-être faire, pas nous.
Le mode d'emploi de la direction et de l'encadrement est toujours le même et ça n'est pas une surprise. Aucune réunion d'information digne de ce nom n'a été proposée. Prendre les équipes par surprise pour empêcher que s’organise la possibilité de proposition alternative.
Nous n'avons été informés des changements à venir qu'au compte-goutte et partiellement, une fois par un cadre, une fois par un autre, parfois même par un cadre d'un autre secteur.
Aujourd'hui encore, les collègues infirmiers, aides-soignants et agents hospitaliers du service Outremer de psychiatrie A n'ont pas d'information sur la venue de 4 nouveaux patients dans leur unité. Ce service comptant 7 patients atteints de troubles autistiques, on imagine pourtant bien l'importance du bouleversement que cela va engendrer.
Que nous répond-on devant tant d'incohérences ?
Que tout ceci est fait pour le bien des patients, que la solution choisie est la moins pire et qu'il s'agit de défendre le service public... de qui se moque-t-on ?
Nous avons bien peur que ce soit des patients et de nous. Et c'est pour cette raison qu'une majorité du personnel de la psychiatrie A est en grève ce jour.
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Voilà : c'est fait.
Et un grand MERCI !!!!