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Affichage des articles du décembre, 2020

Les invisibles se rebiffent

Aux premières loges, quand le COVID est arrivé,  toutes celles  et tous ceux qui travaillaient à domicile  ont été les dernièr.es à recevoir les protections.

Leur travail est vital pour toutes les personnes dépendantes qu'elles assistent, mais qui pense à les revaloriser?

Nous sommes allées rencontrer les grévistes de l'ADMR, (Association d'Aide à Domicile en Milieu Rural qui regroupe sur la France 2700 associations) qui organisaient un rassemblement à Blois devant le siège de l'association, le 28 décembre. Leurs conditions de travail  sont déplorables depuis longtemps mais l'organisation syndicale avec la CGT leur a permis de passer le pas pour dire non à l'insupportable.

Les exclus du Ségur ont fait entendre leur protestation le 15 décembre

À Paris,

Ils se sont retrouvés à près de 600 de divers coins de France de diverses catégories des "exclus du Ségur", du soin à domicile, de psychiatrie, du secteur du handicap, mais toutes et tous en colère par l'injustice de cette exclusion.

La manifestation était animée et colorée et bien expressive.

Une délégation a été reçue au ministère par un sous-fifre et renvoyé à l'attente des conclusions du rapport de la mission Laforcade.

Le gouvernement essaye de temporiser mais la colère monte et s'étend; dans une émission de France Inter un directeur d'EHPAD a demandé à la fin de l'émission de revaloriser les salariés du secteur du domicile.

À Tours,

Un rassemblement symbolique a eu lieu puisque l'appel était pour Paris. Il y a eu jusqu'à une vingtaine de personnes; une délégation a été reçue par le directeur de cabinet de la préfète et une cheffe de bureau. Le collectif santé faisait partie de la délégation pour exprimer le soutien des usagers à la revendication des professionnels car l'injustice qu'ils subissent, la faiblesse des salaires et donc les  difficultés de recrutement aggravent les problèmes d'effectifs qui retentissent  forcément sur la qualité de prise en charge des personnes.

Le rassemblement a été rejoint par la manifestation des cafetiers et restaurateurs qui subissent durement les fermetures administratives dues au COVID.

Ces mobilisations ne signent pas la fin de cette lutte. Un appel a été lancé pour participer à la grande journée nationale d'action du 21 janvier.

Soutien aux exclus du Ségur le 15 décembre à 15h place de la préfecture à Tours

lls font partie des premiers de corvée qui travaillaient pendant le confinement et continuent à s'occuper de nos proches, dans les soins à domicile, les foyers pour personnes âgées ou handicapés... mais ils ont été exclus des revalorisations du Ségur. Pour le même travail ils se retrouvent avec une différence de salaire de 183 €. Ils se battent pour obtenir "à travail égal, salaire égal". Ce n'est que justice et, sachant que ces professions souvent féminisées sont peu ou mal rémunérées , les recrutements sont difficiles; nous devons les soutenir pour le respect de ces salarié.es et des personnes dont elles s'occupent.

Un rassemblement national pour les "exclus du Ségur" est prévu le 15 décembre.
À Paris, il aura lieu de 13h00 à 16h00, place Laroque (angle avenue Duquesne/avenue de Ségur).

Un petit bus de 23 places partira de Tours : au départ RV à 7H30 à la Camusière retour pour 19H/19H30 au plus tard (cause couvre feu) .

En même temps à Tours, aura lieu un rassemblement symbolique devant la préfecture à 15H avec lecture d'un courrier de l'intersyndicale (demande des 183€). Nous vous invitons à nous y rendre pour les soutenir.

Rassemblement du 12 décembre pour le retrait total du projet de loi de sécurité globale

Nous étions toujours mobilisé le 12 décembre à Tours (500 personnes), comme partout en France, pour obtenir le retrait total du projet de loi de sécurité globale, s'opposer aux dérives autoritaires, liberticides et aux violences policières et racistes.

Le 12 décembre, ce sera pour le retrait total des lois liberticides et non a la remise en cause des droits sociaux !

RETRAIT TOTAL DES LOIS LIBERTICIDES

NON A LA REMISE EN CAUSE DES DROITS SOCIAUX

Samedi 12 décembre à 14 h 30 place de la Liberté à Tours.

Manifestation déclarée en préfecture avec respect des gestes barrières.

Rassemblement du jeudi 3 décembre pour soutenir les exclus du SEGUR

Aujourd'hui à 15h, 300 personnes : soignants et usagers des services de santé, étaient rassemblés devant la préfecture d'Indre et Loire pour réclamer une revalorisation de 183€ pour toutes et tous les exclus du Ségur dans le social, médico-social et soins à domicile.

Les personnes présentes, dont le mot d'ordre était à TRAVAIL ÉGAL = SALAIRE ÉGAL, ont ensuite défilé dans les rues de Tours jusqu'à la place Jean Jaurès.

Voici l'intervention qu'a alors faite Marie-Pierre Martin, au nom de la CGT.

Marie-Pierre est aide-soignante dans un Service de Soins à Domiciles à la MFCVL Mutualité Française du Val de Loire. Elle est également membre active ou présidente de notre Collectif 37 Notre Santé en danger.

« Avec la crise sanitaire liée au Covid, le gouvernement ne pouvait plus fermer les yeux comme il le faisait depuis des années, sur les mobilisations dans les hôpitaux et dans les EHPAD.

« Le manque de lits, de matériel, de personnel et la faiblesse des rémunérations ont été mis au grand jour. Les négociations du Ségur de la santé étaient censées répondre aux revendications.

« Sous la pression des mobilisations des soignants et aussi des usagers qui les ont soutenus, une augmentation de 183€ mensuel a été obtenue, (c’est 300€ qui étaient revendiqué), pour les hospitaliers et les EHPAD, mais les contreparties sont lourdes et vont amener toujours plus de dérèglementation, d’individualisation du temps de travail, et la fin de l’unité de la Fonction Publique Hospitalière. Mais de plus, cet accord a exclu tous les personnels du médicosocial et du social de la revalorisation salariale : la CGT n’en a pas été signataire

« Comme nos collègues de l’hôpital et des EHPAD, ces professionnels, publics ou privés, essentiellement des femmes, souvent à temps partiel, ont été en première ligne, que ce soit à domicile, dans la protection de l’enfance, dans les établissements pour adultes ou enfants handicapés, auprès des migrants, des sans domicile, souvent sans équipement de protection, invisibles, ils ont accompagné et accompagnent toujours d’autres invisibles dans cette crise sanitaire.

« Cette exclusion est totalement injuste et incohérente : à l’heure où on n’arrête pas de nous parler du maintien à domicile des personnes âgées et handicapées, du virage ambulatoire, comment justifier qu’une aide-soignante à domicile soit moins bien rémunérée qu’une aide-soignante en EHPAD ? partout les postes vacants se multiplient et les recrutements vont devenir impossible. Même nos directions d’établissements s’inquiètent de la situation qui devient explosive, et disent nous soutenir et soutenir nos revendications …mais sans aller jusqu’à payer les journées de grève !

« Depuis le Ségur, et malgré la crise sanitaire qui se poursuit, on continue de fermer des lits de restructurer, et le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale ne sera pas à la hauteur des besoins, pendant que l’argent magique tombe dans l’escarcelle des plus grandes entreprises qui en profitent pour licencier. Nos secteurs du médicosocial et du social subissent les mêmes politiques d’austérités depuis des années, avec des conditions de travail qui se dégradent, les mises en concurrence, les mutualisations de moyens, les suppressions de postes, les glissements de tâches et les salaires gelés mais c’en est trop ! aujourd’hui nous voulons des embauches, de meilleures conditions de travail et qu’à travail égal, il y ait salaire égal.

« Nous ne devons compter que sur nous-même et sur nos luttes pour obtenir les 183€ pour toutes et tous ! »

Ils nous soignent nous ou notre famille, soutenons-les !

La 2ème vague d’épidémie est descendante et l’on se prend à espérer enfin souffler pour reprendre une vie sociale et familiale, sortir du confinement et de ses coercitions insupportables. Mais en même temps, nous nous inquiétons de l’insuffisance de prise en compte des personnes âgées, et des personnes qui les soignent comme si elles étaient quantité négligeable. C’est un phénomène qui date de dizaines d’années et qui apparaît plus évident pendant cette crise.

Dans cette deuxième vague, les patients reçus en réanimation sont plus jeunes, 50 - 60 ans, ce qui n’empêche pas ces services d’être en tension par manque de personnel formé. La période entre les 2 pics n’a pas permis de former des personnels pour la réanimation parce que les effectifs étaient tendus pendant les vacances avec aussi la nécessité de rattraper le temps perdu pour les soins qui ont été reportés.

La réanimation n’est pas adaptée pour les personnes âgées, nous dit-on, c’est un argument qui peut s’entendre mais alors qu’on donne les moyens à ces lieux de vie de les soigner et non de mettre en difficulté le personnel en lui demandant de faire l’impossible. Que ce soit pour leur donner une chance de passer le cap ou de les accompagner dans leurs derniers moments, il faut du personnel qualifié et qui ne passe pas son temps à courir ! 

Dans notre département, de nombreux EHPAD ont été touchés notamment les plus gros : Puygibault à Loches (144 résidents positifs sur 207) a eu 23 décès, la résidence Debrou à Joué les Tours (32 cas le 16 novembre sur 234 résidents) a eu 9 décès, la Maison de Beaune à Ballan a eu 65 patients positifs sur 116 résidents et 13 décès sans compter les soignants dont un certain nombre ont été atteints par la maladie, à la Vasselière à Monts 29 résidents positifs sur 120 et 5 décès .

Certains facteurs structurels favorisent l’ampleur de cette crise et de la contamination comme l’augmentation de la taille des établissements pour économiser sur les coûts qui favorise la concentration.

Autre facteur favorisant, les quotas de personnel scandaleusement insuffisants par rapport aux patients, dénoncés depuis plusieurs années. Ils sont tels qu’après un gros effort avec la première vague, le personnel n’en peut plus et fuit les métiers du soin, les écoles ont du mal à recruter.

Le manque de personnel pérenne amène un turn-over d’intérimaires ou de personnels de tous bords et pas forcément avec la qualification adéquate. Les agences d’intérim n’ont jamais été autant sollicitées. Les personnels appelés à la rescousse viennent de tous les horizons, intérim, élèves, autres services et pas forcément avec la formation adéquate. Pour y pallier, la DGOS Direction Générale des Soins en octobre a proposé une formation d’aide-soignant "en 15 jours" pour toute personne non-soignante qui le désirerait pour combler les trous… ce qui a fait bondir les professionnel.les

Avec la pénurie, les personnels positifs asymptomatiques ont pu être encouragés à venir travailler. Les jours de carence pour maladie ont été remis depuis le 18 juillet, encourageant à venir travailler même avec de petits signes.

Que ce soit dans les EHPAD ou à l’hôpital, la vision à court-terme empêche de prendre en charge une telle crise sanitaire. Il est impossible de favoriser une politique libérale et de prévoir en même temps des services publics avec des moyens pérennes en lits et en personnel pour les éventuelles crises. Non, il faut toujours éviter les coûts dits superflus pour permettre de rentabiliser et de faire du profit. Les conséquences humaines et économiques ne peuvent être anticipées dans un système qui ne voit qu’en terme de coûts et profits.

La crise de COVID n’a fait qu’accélérer des problèmes qui existaient et les fonds mis pendant la pandémie ne servent pas à inverser la tendance. Les mesures du SEGUR en termes de revalorisation salariale ne suffisent pas pour empêcher la fuite des professionnels du soin.

Nous n’acceptons pas qu’une partie de la population soit délaissée et le personnel avec. Il est urgent de reconsidérer la prise en charge des personnes âgées en mettant des moyens pérennes et de respecter le personnel qui s’en occupe, en EHPAD, à domicile, à l’hôpital.

Nous soutenons la demande des personnels pour une revalorisation salariale qui permettrait aussi de faciliter les recrutements.

Un rassemblement aura lieu le jeudi 3 décembre à 15h,
devant la préfecture, pour réclamer les 183 € de revalorisation pour les exclus du Ségur dans le social et médico-social, les soins à domicile.
Nous appelons la population à venir les soutenir.
Ils nous soignent nous ou notre famille, soutenons-les !

Collectif 37 Notre santé en danger le 2 décembre 2020