Refusons l’Espace Numérique de Santé, une atteinte aux libertés.

La mise en place de l’Espace numérique de santé (ENS), appelé aussi « Mon espace santé », a pour objectif de stocker et de partager nos documents et nos données de santé afin d’être mieux soignés et suivis. Cet « espace santé » sera automatiquement ouvert après six semaines suivant la date d’envoi d’un courrier électronique, sauf manifestation d’un refus de notre part.

Le ministère de la Santé rompt ainsi le principe du consentement libre et éclairé, développé dans les lois conquises ces vingt dernières années pour les droits du patient et, donc, beaucoup d’assurés risquent de voir cet espace créé automatiquement sans leur consentement éclairé.

Un « consentement » automatique n’est pas un consentement !

Pire, la possibilité d’un accès direct à ces données par tous les professionnels entraîne des risques de mauvais usages et/ou de détournements.

Si le maître d’œuvre de « mon espace santé » est la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, ce sont des entreprises privées qui ont été choisies pour emporter le développement technique. Or, les risques sont considérables d’un détournement des données à des fins commerciales.

La volonté politique est bien de poursuivre une logique de privatisation de notre système de santé, en confiant le numérique en santé aux multinationales privées, c’est-à-dire aux lois du marché. L’accès à ces données ultra-précieuses et confidentielles est un des objectifs majeurs des multinationales de santé.

Près de treize millions de personnes, particulièrement fragiles et isolées, sont coupés du numérique. Cette dématérialisation forcée constitue selon Claire Hedon, défenseure des droits, une véritable maltraitance institutionnelle. Ces personnes n’auront pas le choix de refuser cet espace numérique de santé et n’en auront pas la maîtrise. Nous alertons sur les risques d’accroissement des inégalités liées à la fracture numérique.

C’est pourquoi le Collectif 37 Notre Santé en Danger dénonce la mise en place de l’Espace Numérique de Santé et appelle à refuser son activation.

Nous demandons :

- La gestion publique de l’utilisation du numérique en santé, sans délégation au privé, par le développement d’un service public du numérique en santé

 - Un débat public démocratique sur le développement de l’Espace numérique en santé, les garanties de confidentialité, les mesures prises face à la fracture numérique, le coût et les modalités de financement

Pour refuser la création de l’ENS vous pouvez aller sur le site monespacesante ou appeler par téléphone le 3422 (service gratuit + prix d’un appel téléphonique). Le service est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30.

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
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Intervention du 23 mars 2024 journée internationale contre le racisme, le fascisme et le colonialisme

Le Collectif Notre Santé en Danger est mobilisé aujourd’hui contre le racisme, le fascisme et le colonialisme : nous refusons toujours la réforme de l’Aide médicale d’état, qui permet un accès minimal aux soins des personnes sans-papiers, et dont Fréderic VALLETOUX a annoncé qu’elle se ferait par décret avant le 1er juillet, pour en durcir encore les conditions d’accès. Avec une telle mesure, le gouvernement banalise un climat de haine de l’autre et veut imposer l’idée qu’on n’aurait plus les moyens de soigner tout le monde, qu’il faut faire « le tri » entre les malades. Mais attaquer l’AME c’est attaquer la santé de tous et toutes ! Dans le même temps, G. Attal a annoncé vouloir nommer un émissaire pour aller chercher des médecins à l’étranger et les faire travailler en France : Vision très néocoloniale qui consiste à déshabiller des pays de leurs médecins à notre profit, pour ensuite restreindre l’accès aux soins des malades de ces mêmes pays. L’hôpital public repose aujourd’hui en bonne partie sur des médecins étrangers, mais ils y sont sous-payés, surexploités et maintenus dans la précarité. Notre santé a besoin d’eux, avec les mêmes statuts et salaires que leurs collègues !

Nous continuons d’exiger l’accès aux soins pour toutes et tous avec ou sans papiers !

Et bien sûr, nous condamnons les bombardements commis par Israël sur les hôpitaux à Gaza, tuant indistinctement, des malades de tous âges et des soignants.

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com