Soirée du 14 octobre au CNP/Collectif santé : « Santé on ne change pas une politique qui tue »

Avec cette soirée, notre Collectif poursuit son travail de fond d’information et de mobilisation de la population par rapport aux politiques constantes qui visent à la privatisation et la marchandisation de la santé. C’est bien sur l’hôpital public qui est touché de plein fouet par les incessantes restructurations et fermetures de lits. La projection du film documentaire allemand « le bon patient pour le marché dans l’usine de l’hôpital » a mis en évidence les reculs extrêmement nocifs amenés par la tarification à l’activité sur la qualité des soins. Il témoigne également de l’épuisement des soignants qui perdent le sens de leur travail. La situation en France n’est pas meilleure, c’est un constat qui a été partagé par toute la salle, malgré la crise sanitaire, rien ne change ! Sabrina Ali Benali, auteure du livre : La révolte d’une interne (2017), participait en visio-conférence à cette soirée débat. La syndicaliste SUD Santé de l’hôpital a illustré concrètement les impacts du plan de restructuration au CHRU de Tours. Le collectif santé a rappelé que c’est 300 milliards d’argent public dont bénéficient chaque année les grands monopoles tels que Total, Renault, etc… sous toutes formes, ce qui bien sûr, impose l’austérité à l’hôpital ! Ce sont bien des choix politiques au service des intérêts capitalistes qui sont faits, il y a donc urgence à se mobiliser !

Devant l’entrée de la salle une frise chronologique faite par le collectif santé exposait les différentes étapes de destruction de l’hôpital au fur et à mesure des lois prises par les gouvernements successifs

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Ce titre provocateur reflète probablement le sentiment d’abandon que certains soignants peuvent ressentir devant le manque de moyens et des conditions de travail insupportables.
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Comme le signale la CGT dans son communiqué, la lutte des salariés des EHPAD va se poursuivre et leurs revendications, à commencer par l’exigence de la présence d’un agent pour un résident, doivent être soutenues. Elles posent une question politique essentielle : celle de la place que la société donne à toutes celles et à tous ceux qui en raison de leur âge, de leur handicap, ou pour toute autre cause, ne sont pas en état de produire.

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