Communiqué de presse de l’Assemblée Générale des salarié-es d’Arc en ciel

Truyes, le 6 mai 2021.

De l’association ARC EN CIEL à la fondation Perce-Neige en mode « tontons flingueurs » !

Un vent de colére souffle au sein de la structure médico-sociale de Truyes en Indre et Loire.

Depuis le 3 mai la grève générale a été votée par l'assemblée générale des salarié-es, suite a des accusations fallacieuses et calomnieuses reprises par la direction envers une dizaine de salarié-es.

Plusieurs non renouvellement de contrats et de multiples entretiens disciplinaires sont en cours.

Depuis l’absorption de l’association ARC EN CIEL par la fondation Perce Neige, dont le siege est à Levallois-Perret bien loin de la réalité du terrain, les conditions de travail sont devenues insupportables pour la plupart des salarie-es.

Le climat social est délétère et suspicieux. En 18 mois, la quasi totalité d’un service a été évincé avec des modes de pression poussant le personnel à démissionner, à demander des ruptures conventionnelles, à être en incapacité de travail. Vague de licenciements, turnover important des équipes et management basé sur la division des équipes sont synonymes de maltraitance institutionnelle.

L’humain qui est au coeur du métier et des convictions des soignant-es, accompagnateur-trices, éducateur-trices est réduit à néant.

Cette situation de mal-être au travail est intolérable et inacceptable. Le souhait de chacun et chacune est de pouvoir venir simplement travailler dans des conditions sereines.

Cette institution a été ouverte en 1990, à force de courage, par une poignée de parents désireux de créer un endroit ou leurs enfants pourraient grandir, s’épanouir et vieillir dignement.

Soudé-es comme jamais, cest cela que les salarié-es souhaitent retrouver et conserver. Organisé-es de façon à ne pas léser les équipes et à ne pas faire subir aux résident-es les conséquences des décisions du directeur, les employé-es se soutiennent et se mobilisent. Un piquet de gréve est mis en place, des initiatives ont eu lieu et sont a venir.

Ils et elles demandent  :
L’arrêt des pressions de la direction sur les salarié.es du Hameau et du Clos et au sein de tous les services, l'arrét des glissements de tâches, des effectifs en nombre, le maintien de certains métiers et la fin de la précarité.

Un rassemblement de soutien aura lieu le samedi 8 mai à 12h sur le parking de I’Arc en Ciel, route de Cigogné à Truyes,

Une caisse de gréve a également été ouverte.

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témoignage d'une infirmière


témoignage d'une infirmière

La soirée du 20 octobre pour la « défense de l’Hôpital » a été l’occasion de multiples échanges entre usagers et personnels de l’hôpital. Voici le témoignage d’une infirmière lu au cours de la soirée et publié sur le site de la Rotative:

Mesdames, messieurs,
Comme vous le savez le CHU de Tours va être le théâtre d’un vaste plan de restructuration. Notre direction a d’ailleurs largement communiqué sur ce plan : nouveau bâtiment, meilleur accueil pour les patients. Mais sous couvert de modernisation ce sont bien toutes les catégories de personnel qui vont être touchées par un plan social déguisé. Bien sur, il n’y aura pas de licenciement sec mais des départs non remplacés, des contrats non renouvelés et pour la population moins de lits, des délais d’attente plus long pour leur prise en charge.
En tant qu’infirmière, je fais partie du personnel soignant.
Ce métier comme la plupart de mes collègues je l’ai choisi car comme on nous l’a enseigné lors de nos différents cursus, il permet d’appréhender la globalité d’un ou d’une patiente. Les soins, pour en rappeler la définition du Larousse, se sont : « des actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un, des actes thérapeutiques qui visent à la santé de quelqu’un, de son corps » mais aussi «des actes d’hygiène, de cosmétiques qui visent à conserver ou à améliorer l’état de la peau, des ongles, des cheveux..». En l’occurrence, ses soins que nous prodiguons à nos patients sont le cœur de notre métier, ils sont le moyen de conserver voir d'améliorer l’état de santé de nos patients, ils englobent des soins techniques en collaboration avec l’équipe médicale ou relevant de notre rôle propre mais aussi des soins relationnels.
De plus pour la plupart d’entre nous, nous avons choisi d'exercer notre métier au sein du secteur public, pensant éloigner la notion de « merchandising » du soin et par conséquent pouvoir prodiguer des soins sans souci de rentabilité.
Aujourd’hui nous avons bien compris que l’hôpital outre sa fonction de service public doit aussi se comporter comme une entreprise générant des profits et afin de recueillir ses dits profits, il faut rentabiliser la prise en charge non plus des patients et patientes mais des clients et clientes. Et nous comprenons bien que pour des gestionnaires, écouter, tenir une main, rassurer, parfois essuyer des larmes et même accompagner les derniers souffles ne rapportent n'en d’un point de vue financier. Mais pour nous, tout cela c’est notre quotidien.
Aujourd’hui les restructurations que l’on veut nous imposer, attaquent le cœur de notre métier, elles remettent en cause nos valeurs, ces valeurs qui font que pour satisfaire nos patients, nous sommes capables de sacrifier nos repos pour remplacer un collègue absent, de ne pas manger ou boire, tout cela, c’est un comble, au détriment de notre propre santé.
On nous demande d'être toujours plus efficaces, toujours plus rapides ou mieux organisés. Mais certains soins demandent du temps. L’exécution d’une toilette de patient alité est, selon les protocoles de soins, estimé entre 45 et 60 minutes. Faute de personnel suffisant, nous n’aurons plus le temps d'effectuer ce soin correctement entraînant un risque pour l’état cutané de nos patients, un risque d'augmentation des infections nosocomiales.
On nous demande de ne plus changer les draps aussi souvent, qui accepterait de se reposer dans des draps souillés?
Par la diminution au sein de nos effectifs, on nous contraint à effectuer plus de tâches sur notre temps de vacation au risque pour nous de devenir maltraitants, au risque de commettre des erreurs mettant en jeu la santé de nos patients, mettant en jeu notre diplôme.
Ce manque de temps à accorder à nos patients entraînera indéniablement une augmentation de leur angoisse, de leur agressivité ainsi que celle de leur famille mettant en difficulté voir en insécurité nos collègues. Comment assurer une éducation thérapeutique de qualité à nos patients en courant d'une chambre à l’autre?
Comment encadrer les personnels de demain, quand nous même, vous nous obligez par manque de temps, manque de moyens, manque d’effectifs à ne plus respecter scrupuleusement les protocoles de soins et d’hygiène.
Toutes ces interrogations sont pour nous source de stress, de malaise, de mal-être, d’insécurité au sein de notre travail. Nous nous soucions de la qualité de prise en charge de nos patients, nous demandons droit à travailler dans de bonnes conditions et en sécurité. Et pour cela, nous demandons des moyens humains pour le faire.
Nous ne pouvons pas accepter de faire «payer» à nos patients des politiques de santé qui mènent à la deshumanisation de l’hôpital, nous ne pouvons pas accepter de devenir seulement des techniciens du soin. Nous vous réclamons le droit de pouvoir rentrer chez nous en se disant nous avons fait notre travail correctement, tout simplement nous vous réclamons le droit d’être fier d'être des soignants.