Communiqué après la venue de J Castex et O. Véran à Tours

On ne fait pas un cadeau avec des policiers pour se protéger

On ne fait pas un cadeau
avec des policiers pour se protéger.

Le grand message qui a été retenu de cette visite c’est le chèque de 165 millions d’€ donné pour l’hôpital. Ces ministres devaient aussi voir la réalité de la situation au plus près du terrain.

Alors pourquoi venir avec une armada de policiers ou gendarmes qui triaient non seulement les entrées mais aussi ont investi l’enceinte de l’hôpital, en maintenant les syndicalistes à distance de ces « généreux donateurs » ?

Avaient-ils peur qu’ils dénoncent l’insuffisance de mesures prises pour faire face à cette troisième vague en particulier en terme d’ouverture de lits pérennes et de postes plutôt que de faire appel au dernier moment toujours et toujours aux efforts du personnel qui est déjà épuisé ? Il y a 10 % d’absentéisme sur un effectif qui travaille déjà à flux tendu. Comment résoudre cette quadrature du cercle de faire plus avec moins de moyens ?

L’ouverture de 8 lits de réa à partir de lundi, n’est pas un cadeau comme l’a annoncé P. Chalumeau, c’est une nécessité, car il ne reste plus qu’un lit de réa non occupé par des patients atteints du COVID et elle se fait au prix de la déprogrammation de 50 % des activités.

 Le coût du nouvel hôpital Trousseau est passé de 350 millions d’€ prévus au départ à 528 millions à ce jour… L’enveloppe promise de 90 millions en plus des 75 déjà prévus avec le plan COPERMO de restructuration correspond donc à une rallonge pour combler en partie le manque. Ce sont les 165 millions annoncés avec grand renfort de trompette.

Mais au bout du compte cet investissement ne vise qu’à faire des économies d’échelles en fermant Clocheville, l’Ermitage et en regroupant les psychiatries avec au final moins de lits, moins de postes et un turn-over intense des malades, comme si les leçons n’avaient pas été tirées de cette crise.

La psychiatrie qui souffre déjà d’un manque de lits et de personnel sera regroupée avec 27 lits en moins à la clé. Quelle amélioration en perspective !

L’hôpital ne peut faire face à l’afflux de patient.es du COVID qu’en déprogrammant 50 % des activités et il prévoit encore de réduire la voilure ?

Le collectif 37 Notre santé en Danger qui se trouvait aux côtés des syndicats bloqués par les policiers dénonce cette poudre aux yeux et continuera de se battre aux côtés du personnel pour obtenir les lits et les postes nécessaires pour un hôpital humain et de qualité.

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Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 310 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

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Au total un rassemblement qui a permis au personnel en grève de s’exprimer, de montrer sa force de recevoir le soutien de familles qui passaient voir des résidents. Une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance de ses revendications. Des chansons composées par le personnel ont ajouté une note d’enthousiasme dans cette lutte. Malgré tout, une aide-soignante qui travaille depuis plus de 30 ans dit que le sourire des résident.es est la meilleure des récompense et ne lui ferait pas lâcher le travail, ce qui n’empêche qu’elle se bat pour de meilleures conditions de travail et de lutte même s’il faut aussi résister à la culpabilisation des grévistes.

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interview d’1 ASH et 1 AS du SMR Soins Médicaux et Réadaptation

Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

Pour le planning, nous ne sommes pas prévenues des changements ; les temps partiels, 80 et 60 % ne sont pas respectés. Le SMR comprend 50 lits au rez de chaussée et 21 lits au 1er étage, secteur 3. Nous sommes 6 pour le rez-de chaussée . Avant les patients relevaient surtout de la suite d’orthopédie ; maintenant ils présentent des multi-pathologie, soins palliatifs, maladie d’Alzheimer, cas psychiatriques …

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interview d’une AS en EHPAD

60 résidents dont certain.es présentant la maladie d’Alzheimer beaucoup de grabataires ou jà stimuler

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D’abord un coup de massue, l’adoption à l’Assemblée sans vote, grâce au fameux 49.3, de la loi de financement de la Sécurité Sociale : restrictions des réponses aux besoins de soins garanties. Mais c’est une victoire à la Pyrrhus du gouvernement car de très nombreuses forces se sont prononcées contre le contenu de cette loi, certaines pour la première fois ( France Asso Santé, de nombreuses collectivités territoriales, la Fédération Hospitalière de France, la Caisse nationale d’ Assurance Maladie et même la commission des affaires sociales de l’ Assemblée !).

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Le collectif 37 Notre Santé en Danger est venu apporter son soutien.

À la fin de cette manifestation, le représentant syndical FO a appelé les participants à continuer la mobilisation en se joignant à la prochaine action qui s’organise à Tours le 16 novembre. ce collectif 37 Notre Santé en Dange