15 décembre 2020 journée nationale de lutte des exclus du Ségur pour exiger les 183 € de revalorisation salariale

 Compte-rendu faite par la délégation à Tours auprès du cabinet du préfet

Une vingtaine était partie de Tours rejoindre le rassemblement national Parisien qui a réuni environ 600 personnes dans une ambiance festive et déterminée.

À Tours, une quinzaine s’est retrouvée devant la préfecture d’Indre et Loire. Une délégation a été reçue par Charles FOURMEAUX, le directeur du cabinet de la préfète et une cheffe de bureau.

La délégation était composée de Laurence Le Goff, aide-soignante, salariée de la fonction publique hospitalière au SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) de Semblançay, Delphine Lemettre, CGT, éducatrice spécialisée à l’ADAPEI (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales) et Geneviève Guibert retraitée du collectif 37 Notre Santé En Danger pour représenter les usagers.

Après avoir présenté les spécificités et la diversité du travail dans le médico-social, et les difficultés de ce secteur, les professionnelles ont insisté sur l’injustice ressentie de n’avoir pas été revalorisées contrairement aux salariées des hôpitaux, des EHPAD et des cliniques. Il s’ajoute aussi l’interrogation sur ce que va devenir ce secteur avec les difficultés de recrutement déjà existantes, et qui seront augmentées par cette inégalité salariale.

Concernant le domicile, la distinction a été faite entre les différents intervenants : l’infirmière assure les soins techniques tels que pose de perfusion, prise de sang, pansement complexe ; sous sa responsabilité, l’aide-soignant.e prodigue les soins d’hygiène et de confort, ce sont souvent les premier.ères à découvrir ce qui ne va pas. Leur rôle est aussi d’observer et de transmettre, afin d’éviter une hospitalisation, ils et elles peuvent également faire prendre les médicaments, il y a de plus en plus de délégation de tâches, ce qui veut dire qu’il faut une formation solide. Les aides à domicile font le ménage, les courses, les repas. Tous et toutes sont les maillons d’une chaîne qui permettent le maintien à domicile des personnes âgées, handicapées, des personnes atteintes d’une pathologie évolutive (sclérose en plaques, cancer, Parkinson), ou simplement de rester chez soi quand on a besoin d’une aide pour sa toilette durant quelques semaines après un accident. A l’heure où l’ambulatoire est en plein développement, ces professionnel.les sont indispensables et doivent être revalorisé.es pour assurer la pérennité de ces métiers, où le recrutement est déjà devenu très difficile.

Dans le secteur du handicap comme l’ADAPEI, la faiblesse des salaires amène de grosses difficultés de recrutement aussi bien des infirmière.es, des aides-soignant.es, des AES, Aides éducatif.ve.s et Sociaux-ales, des éducateurs.trices. Le manque de personnel est énorme dans ces secteurs qui travaillent en pluridisciplinarité dans des MAS, Maisons d’Accueil Spécialisée, ou des FAM Foyers d’Accueil Médicalisés. Les conséquences sur le travail et le moral des agents entraînant de la démotivation, des dépressions, et des démissions. Cela fragilise la prise en charge.

A la Mutualité par exemple, des salarié.es qui font le même travail avec un même employeur, dans des établissements situés dans la même rue, ont, ou pas les 183 € suivant qu’ils ou elles travaillent au centre de Soins de Suite et de Rééducation cardiovasculaire de Bois Gibert ou à l’IEM Institut d’Education Motrice ou bien au MAS/FAM de la Grande Maison. C’est le principe légal : à travail égal, salaire égal qui est remis en cause.

Les conséquences pour les usagers ont été soulignées et le collectif santé a insisté sur le fait que le sort des usagers et des salariés étaient liés. Quand les salarié.es des soins à domicile n’avaient pas de protection, comment pouvait-on imaginer qu’ils pouvaient se protéger et protéger les patients ? Il y a eu des secteurs où tout le personnel a été contaminé comme au Centre de Santé Municipal de St Pierre des Corps. Le manque de personnel retentit forcément sur les prises en charge, c’est pourquoi le collectif santé soutient cette revendication du personnel pour les 183 €.

Comme à Paris le représentant de l’État a bien sûr dit qu’il transmettrait aux autorités compétentes... ; une raison de plus pour continuer cette lutte jusqu’à obtenir satisfaction.

La prochaine grande date de mobilisation de la santé le 21 janvier sera l’ occasion de mettre cette revendication en avant, ce qui n’empêche pas toute initiative avant.

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Clocheville : Patrimoine historique de la ville

Evolution de l’hôpital

L’hôpital de Clocheville ouvre en 1881 avec 16 lits pour les enfants pauvres de tours de 4 à 14 ans

Après la mort de la comtesse, à la fin du XIX ième siècle l’hôpital comportait 60 lits, 6 religieuses, un couple de concierge, une fille de cuisine, quelques auxiliaires.

4 types de bâtiments

Sol + construction des legs : Jules Verne et Charles Perrault (côté actuelle rue de Courset)

Sol des legs + construction CHR : Jean de la Fontaine (1964?)

Sol CHR (hors legs) + construction et acquisition CHR (Andersen et Georges Sand et espace médico psychologique + espace de recueillement))

Maison des Parents (dont une partie sol des legs)

Le CHRU Gatien de Clocheville de nos jours

En 2016, l'hôpital Clocheville compte au total 213 lits, dont 115 en médecine générale, 80 en chirurgie, 5 en moyen-séjour, et 13 en long-séjour8. Il est équipé, entre autres, d'un scanner, d'une IRM et d'un tomographe9.

L'hôpital comprend au total dix services, dédiés à la pédiatrie :

  • Anesthésie-réanimation
  • Chirurgie orthopédique traumatologique
  • Chirurgie viscérale et plastique
  • Médecine
  • Neurologie et CRTLA (Centre de Référence des Troubles du Langage et des Apprentissages)
  • Pharmacie
  • Radiologie
  • Réanimation et médecine néonatale
  • Soins de suite pédiatrique
  • Urgences
  • L'hôpital Clocheville bénéficie également de l'intervention de nombreuses associations aidant les enfants à mieux supporter leur séjour à l'hôpital, telles que Les Blouses Roses, Le rire médecin ou encore Sapeurs-Lipopette. Elles interviennent régulièrement à l'hôpital en proposant aux patients des lectures de livres, des animations festives ou encore des ateliers cuisine.

Les bâtiments du CHRU sont nommés selon des personnages historiques. Ainsi, on trouve notamment les bâtiments C01 Charles Perrault, C06 Jules Verne ou encore C16 Jean de la Fontaine.

L'hôpital dispose aussi d'un bâtiment (le C09) destiné à accueillir les parents des enfants hospitalisés n'habitant pas dans la commune de Tours. La gestion de ce bâtiment est confiée à l'association La maison des parents. Elle propose un hébergement en pension complète pour la famille d'un patient, et peut aussi accueillir un patient en soin ambulatoire sous certaines conditions.

Conclusion

Ces recherches montrent que l’hôpital pédiatrique de Clocheville s’inscrit dans une longue histoire de la vie tourangelle.

Faisant l’objet d’un don à la ville de Tours suite au vœu avant sa mort en 1853 de Gatien de Clocheville pour les enfants pauvres et malades Il a été inauguré en 1881.

Il s’est développé, passant de 16 lits au moment de l’ouverture à 213 lits en 2016. Depuis ce temps, les tourangeaux ont bénéficié d’un hôpital dédié aux enfants leur permettant d’avoir un accueil spécifique et une sécurité dans leur prise en charge.

Il n’est pas pensable pour la majorité d’entre eux qu’il puisse disparaître pour des raisons financières, sachant que l’emplacement au centre ville suscite bien des appétits immobiliers! Peut-on sacrifier la santé des enfants pour ces intérêts financiers? Il est plus facile de détruire que de construire pas-à- pas un hôpital qui a un aura régional et même au-delà.

Les professionnels pédiatriques viennent s’y former. Le personnel a un savoir faire auprès des enfants. Quoi de plus précieux?

Ces éléments d’archive montrent qu’on ne peut pas extirper cette histoire au nom de projets immobiliers. Il faut garder un hôpital spécifique pour enfants

Une Partie ancienne de l’actuel bâtiment Jules Verne donnant sur l’actuelle rue de Courset qui à l’époque ne va pas jusqu’au boulevard Béranger, c’est une impasse qui sera complétée par un legs de Gaston Paillhou,

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