Toujours pas de masques pour les auxiliaires de vie indépendantes

Voici la lettre envoyée hier à l'Agence Régionale de Santé, par le Collectif 37 : Notre Santé en Danger, pour demander des protections et des masques pour les auxiliaires de vie ou aides à la personne qui vont de maison en maison et travaillent en indépendant avec les chèques CESU, donc non affilié.es à une association, qui n'y ont toujours pas accès.

Collectif 37 Notre Santé en Danger
102 rue Pierre Sémard
37700 St Pierre des Corps
collectifsante37@gmail.com

Tours le 8 avril 2019

Lettre ouverte à Mme la directrice départementale de l’ARS d’Indre et Loire
Copie à Mr le président du conseil départemental d’Indre et Loire

Objet : problème obtention masques pour auxiliaires de vie indépendantes

Madame la Directrice,

Le Collectif 37 Notre Santé danger qui se bat pour des protections pour toutes et tous les soignants, dans toute la chaîne de soins qu’ils soient à l’hôpital ou à domicile a été interpellé pour les cas suivants.

Les auxiliaires de vie ou aides à la personne qui vont de maison en maison et travaillent en indépendant avec les chèques CESU, donc non affilié.es à une association ou une mutuelle ne reçoivent pas de protections en particulier de masques. L’hôpital Bretonneau répartit la dotation entre les associations habilitées, une liste de 380 associations mais les aides à domicile indépendantes en sont exclues.

Elles se trouvent pourtant en contact rapproché avec les personnes dont elles s’occupent pour la toilette, les repas et l’aide dans les gestes de la vie quotidienne.

Le gouvernement communique beaucoup pour maintenir au maximum les personnes âgées ou handicapées à domicile mais est-ce pour les abandonner à leur sort et les laisser se débrouiller ?

La famille d’une personne âgée de Rochecorbon qui s’est adressée à l’ARS, a été renvoyée sur l’Hôpital Bretonneau puis sur la MDPH, puis sur les pharmacies de ville sans que le problème ne soit résolu ; son cas n’est pas prévu dans le dispositif !

À la fois pour la protection de ces personnes et celle de leurs patients, nous vous demandons de réparer urgemment cet oubli dans le programme de distribution des masques. D’autre part nous demandons qu’elles aient accès aux tests comme dans les EHPAD, pour couper une possible chaîne de contamination.

Cordialement

Marie Pierre Martin
Présidente du Collectif 37 Notre Santé en danger

Suite à notre intervention, une réponse de l'ARS a été reçue le 11 avril par la personne qui a attiré notre attention sur la situation et qui avait déjà écrit à l'ARS pour signaler le problème.

Les auxiliaires de vie indépendantes peuvent donc s'adresser aux pharmacies depuis le 10 avril ! Elles ont eu le temps d'être contaminées et contaminantes entre temps!

Voici donc à quoi elles ont droits :

« 3 masques par semaine par employeur ; 9 masques par semaine par employeur bénéficiaire de la PCH ; Le professionnel devra présenter le mail de l’ACOSS/CESU l’invitant à venir retirer en officine le nombre de masques qui lui est attribué par employeur avec sa carte d’identité. »

Merci de faire passer l'info... Maintenant ce sont les tests qu'il faut réclamer ! Il y a nécessité à continuer et amplifier notre campagne « Protection et tests pour toutes et tous les soignant.es de l’Hôpital jusqu'au domicile » Il y a eu beaucoup de retard à l'allumage pour le domicile, augmentant le nombre de personnes contaminées en premier chez les soignants ou intervenants.

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témoignage d'une infirmière


témoignage d'une infirmière

La soirée du 20 octobre pour la « défense de l’Hôpital » a été l’occasion de multiples échanges entre usagers et personnels de l’hôpital. Voici le témoignage d’une infirmière lu au cours de la soirée et publié sur le site de la Rotative:

Mesdames, messieurs,
Comme vous le savez le CHU de Tours va être le théâtre d’un vaste plan de restructuration. Notre direction a d’ailleurs largement communiqué sur ce plan : nouveau bâtiment, meilleur accueil pour les patients. Mais sous couvert de modernisation ce sont bien toutes les catégories de personnel qui vont être touchées par un plan social déguisé. Bien sur, il n’y aura pas de licenciement sec mais des départs non remplacés, des contrats non renouvelés et pour la population moins de lits, des délais d’attente plus long pour leur prise en charge.
En tant qu’infirmière, je fais partie du personnel soignant.
Ce métier comme la plupart de mes collègues je l’ai choisi car comme on nous l’a enseigné lors de nos différents cursus, il permet d’appréhender la globalité d’un ou d’une patiente. Les soins, pour en rappeler la définition du Larousse, se sont : « des actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un, des actes thérapeutiques qui visent à la santé de quelqu’un, de son corps » mais aussi «des actes d’hygiène, de cosmétiques qui visent à conserver ou à améliorer l’état de la peau, des ongles, des cheveux..». En l’occurrence, ses soins que nous prodiguons à nos patients sont le cœur de notre métier, ils sont le moyen de conserver voir d'améliorer l’état de santé de nos patients, ils englobent des soins techniques en collaboration avec l’équipe médicale ou relevant de notre rôle propre mais aussi des soins relationnels.
De plus pour la plupart d’entre nous, nous avons choisi d'exercer notre métier au sein du secteur public, pensant éloigner la notion de « merchandising » du soin et par conséquent pouvoir prodiguer des soins sans souci de rentabilité.
Aujourd’hui nous avons bien compris que l’hôpital outre sa fonction de service public doit aussi se comporter comme une entreprise générant des profits et afin de recueillir ses dits profits, il faut rentabiliser la prise en charge non plus des patients et patientes mais des clients et clientes. Et nous comprenons bien que pour des gestionnaires, écouter, tenir une main, rassurer, parfois essuyer des larmes et même accompagner les derniers souffles ne rapportent n'en d’un point de vue financier. Mais pour nous, tout cela c’est notre quotidien.
Aujourd’hui les restructurations que l’on veut nous imposer, attaquent le cœur de notre métier, elles remettent en cause nos valeurs, ces valeurs qui font que pour satisfaire nos patients, nous sommes capables de sacrifier nos repos pour remplacer un collègue absent, de ne pas manger ou boire, tout cela, c’est un comble, au détriment de notre propre santé.
On nous demande d'être toujours plus efficaces, toujours plus rapides ou mieux organisés. Mais certains soins demandent du temps. L’exécution d’une toilette de patient alité est, selon les protocoles de soins, estimé entre 45 et 60 minutes. Faute de personnel suffisant, nous n’aurons plus le temps d'effectuer ce soin correctement entraînant un risque pour l’état cutané de nos patients, un risque d'augmentation des infections nosocomiales.
On nous demande de ne plus changer les draps aussi souvent, qui accepterait de se reposer dans des draps souillés?
Par la diminution au sein de nos effectifs, on nous contraint à effectuer plus de tâches sur notre temps de vacation au risque pour nous de devenir maltraitants, au risque de commettre des erreurs mettant en jeu la santé de nos patients, mettant en jeu notre diplôme.
Ce manque de temps à accorder à nos patients entraînera indéniablement une augmentation de leur angoisse, de leur agressivité ainsi que celle de leur famille mettant en difficulté voir en insécurité nos collègues. Comment assurer une éducation thérapeutique de qualité à nos patients en courant d'une chambre à l’autre?
Comment encadrer les personnels de demain, quand nous même, vous nous obligez par manque de temps, manque de moyens, manque d’effectifs à ne plus respecter scrupuleusement les protocoles de soins et d’hygiène.
Toutes ces interrogations sont pour nous source de stress, de malaise, de mal-être, d’insécurité au sein de notre travail. Nous nous soucions de la qualité de prise en charge de nos patients, nous demandons droit à travailler dans de bonnes conditions et en sécurité. Et pour cela, nous demandons des moyens humains pour le faire.
Nous ne pouvons pas accepter de faire «payer» à nos patients des politiques de santé qui mènent à la deshumanisation de l’hôpital, nous ne pouvons pas accepter de devenir seulement des techniciens du soin. Nous vous réclamons le droit de pouvoir rentrer chez nous en se disant nous avons fait notre travail correctement, tout simplement nous vous réclamons le droit d’être fier d'être des soignants.