Coordination Nationale, infos de la semaine

Une semaine sous le régime de la douche écossaise...

  • Semaines: 17
  • Dates: Du 22 au 28 avril 2024

Ne pas supprimer !

Édito : 

Semaine sous le régime de la douche écossaise !

De bonnes nouvelles :

- le décret qui facilite la pratique des IVG instrumentales par les sages-femmes en supprimant des obligations de disponibilités médicales . Les protestations des organisations professionnelles ont eu gain de cause. Nul doute que ceci facilitera un peu plus l’accès à l’ IVG , bien inégalitaire tant sur le plan territorial que social

- l’activité revendicative diverse et variée des comités qui ne faiblit pas

Des nouvelles inquiétantes ou révoltantes :

- un chirurgien d’un hôpital militaire parisien qui invente une règle ségrégationniste qui n’existe pas : il affirme, auprès de son collègue du SAMU, qu’il n’aurait pas dû accepter le patient parce qu’il n’est français . Sa direction, avertie, a confirmé qu'il n'existe absolument aucune notification officielle réservant les soins dans les hôpitaux militaires aux seules personnes de nationalité française.

- des militants qui ont manifesté dans l’ ARS de Quimper sont convoqués au commissariat sous le régime de la garde à vue

- un médecin urgentiste détaché sur le Belem pour accompagner l’équipage qui ramène la flamme olympique alors ces spécialistes manquent partout .

Jean-Luc Landas

Sommaire :

L’écho des comités :

SAINT MALO

Pour l’égal accès aux soins pour toutes et tous

le lancement de la marche Saint Malo -Dinan des 27 et 28 avril

la vidéo

le reportage de Ouest- France

l'article d' Actu

RAMBOUILLET

flash-infos-21

l’ IVG dans la constitution, pour le réouverture de l’ Unité de soins palliatifs de Houdan, le questionnaire pour le centre de santé

DOLE

des nouvelles de l’activité du comité

Infos-Flash95

GUINGAMP

Le Comité de défense de l'hôpital public du pays de Guingamp perplexe  

Le Président de l'Ordre des Médecins 22 à un sens des priorités qui lui est propre...

A l'heure où les urgences de Lannion sont "régulées" de nuit, et parfois de jour. A l'heure où tous les établissements du secteur voient leurs services d'urgences saturés en conséquence, on se paie le luxe de prêter un urgentiste à la fondation Belem... alors que ce n'est pas nécessaire !

« Compte tenu des normes internationales, il n'y avait pas d'obligation d'avoir un médecin à bord. Mais, par souci de sécurité et pour éviter du stress à bord, la fondation a souhaité la présence d'un médecin. »

Suggestion : et si on évitait du stress aux patients costarmoricains dont les urgences sont le dernier recours faute de praticiens ?

REMIREMONT

Témoignage de Fanny Gessa, sage-femme hospitalière

la lettre

BERGERAC

créé en 2022 le comité soigne sa présentation :

CDSPSMS-presentation

et communique sur les restes à charges

communique

DOURDAN /NORD ESSONNE

article  publié par ATTAC91 ? sur l'accès aux soins et aux urgences hospitalières auquel le comité de défene de l'hôpital de Dourdan a participé ainsi que le comité de défense des hôpitaux du Nord Essonne et la CGT du CHSE.

acces-aux-soins-et-urgences-hospitalieres

Les actions à venir des comités

GISORS

Comité de défense et de promotion de l'hôpital et de la maternité du Centre hospitalier de Gisors

assemblée générale le Jeudi 23 mai à 19h

Salle Guernika le Boisgeloup

en présence de

Mr le directeur du pôle sanitaire du Vexin

et de Mme Laurence Cohen ancienne sénatrice, spécialiste des questions de santé

Vous pourrez dialoguer avec les intervenants sur toutes les questions hospitalières et de santé

BAGNÈRES DE BIGORRE

13 JOURS DE FERMETURE DES URGENCES EN MAI !

l’article

Pour organiser la riposte,l’association « Sauvons l’hôpital B2B » appelle l’ensemble des adhérents à se réunirle mardi 30 avril à 18h à la maison des associations, rue Blanche Odin à Bagnères-de-Bigorre.

Une première mobilisation : rejoindre le rassemblement du 1er mai à 11h place des Coustous à Bagnères-de-Bigorre.

Pour info, nous demanderons une entrevue à la sous-préfète pour avoir quelques explications ».

COMITÉ DE VIGILANCE 70 (Haute-Saône)

Le 1° mai défendons et développons dans l'unité tous nos conquis sociaux et nos services publics !

Les  plans d'économies voulus par  le  gouvernement sont inquiétants  pour la plupart des services publics qui sont déjà bien en souffrance.  Les protections sociales sont en danger d'affaiblissement et les politiques  ultra libérales menacent de  démanteler fortement  les conquis sociaux. L'attaque frontale contre l'assurance chômage en est une illustration. Alors que plus de  justices sociales et  environnementales  sont des priorités,  le gouvernement  prend des mesures qui vont augmenter la précarité, comme par exemple l'augmentation des  restes à charge pour se soigner, accompagnées d'un discours stigmatisant et autoritaire. 

Face à ces constats, le défaitisme n'est pas de mise, c'est le moment des mobilisations, des actions dans l'unité.

C'est pourquoi le comité  de Vigilance pour le maintien des services publics de haute Saône (CV 70) vous invite à rejoindre les manifestations unitaires du 1er mai 2024  

Quelques rendez vous dans la région : 

Lure : 10h30 Esplanade Charles de Gaulle

 Et barbecue fraternel au lieux dit "le haut des vignes" à Dambenoît-Les-Colombe (renseignements UD CGT 70)

Belfort : 10h Maison du Peuple

 Et stands syndicaux, vente de repas, artisanat palestinien, vente de t-shirt, fanfare musicale et militante, organisés en intersyndicale avec la CGT, Solidaires, la FSU, la CFDT.  Les bénéfices des ventes seront reversés à une association pour la Palestine.

Secteur de Montbéliard : 10h place du marché à Audincourt 

 Et sur la place du marché, exposition "Je me souviens", une histoire ouvrière et populaire du pays de Montbéliard qui s'appuie sur les souvenirs de la population qui participent à notre histoire ouvrière.

 Possibilité de se restaurer sur place

14h30, au foyer municipal à  Audincourt, spectacle de la Compagnie Jolie Môme, spectacle musical "A contre-courant" Entrée libre.

Besançon : 10h  Esplanade des Droits de l'Homme 

Catherine Faucogney, présidente.

LUÇON

une initiative financière de l’ADSP : le vide grenier du 5 mai

Affichette

Autres infos locales :

CARHAIX

convocation de militants sous le régime de la garde à vue

article de France Info

Alors que la réouverture des urgences de l'hôpital de Carhaix, 24/24 h et 7/7 jours, n'est toujours pas effective malgré le protocole d'accord historique signé en octobre 2023 en Préfecture du Finistère, des défenseurs de l'hôpital sont convoqués au commissariat de Quimper dans les prochains jours sous le régime de la garde à vue pour : « séquestration et violences sur personne chargée de mission de service public ». On assiste ainsi à une véritable criminalisation de l'action militante contre des défenseurs du service public hospitalier et fais suite au rendez-vous à l'ARS à Quimper en septembre dernier. Il n'y a jamais eu de séquestration ni de violence. Ces accusations sont fausses et mensongères. Les convocations devant la police arrivent plus vite que les médecins aux urgences ! Un véritable scandale ! Il va nous falloir très vite mobiliser et se retrouver devant la Préfecture à Quimper ! Toutes celles et tous ceux qui auraient reçu le même type de convocation sont invités à me contacter par MP. 

Matthieu Guillemot

Porte parole du comité de vigilance de l'hôpital de Carhaix 

ÉTAMPES

Menace de fermeture administrative pour raison de sécurité incendie insuffisante :

« Système de désenfumage défectueux, portes coupe-feu insatisfaisantes, ou encore dysfonctionnement du boîtier permettant aux ascenseurs de ne pas marquer l’arrêt aux étages sinistrés lors d’un incendie « 

la faute aux mesures d’austérité selon le syndicat CGT du personnel qui dénonce l’absence d’entretien depuis plusieurs années .

MANOSQUE

Convergence Urgence Santé Sud 04.

 NOTRE MANIF A EU DE LA GUEULE.

Bien évidemment qu'on aurait supporté qu'il y ait un peu plus que les 250 manifestant(e)s (160 pour les RT) quand on cumule celles et ceux qui sont passés à l'hosto, puis à la porte Saunerie, au regard de toute l'énergie que nous avons déployée aux 4 coins de notre Bassin de Santé (de Ginasservis à Reillanne en passant par Banon, Vachères, Manosque, Forcalquier, Vinon, Riez, Gréoux, Volx, ....... et des plus de 6.0000 tracts distribués.

Mais pour une 1ère de ce genre rassemblant autant d'acteurs et de soutiens (une bonne douzaine) qui fait suite aux diverses petites initiatives qui avaient eu de la peine à rassembler plus de 30 personnes devant l'hôpital, je pense qu'il ne faut pas que l'on fasse "la fine bouche" ni que l'on se flagelle et que l'on considère que celle-ci est un très bon début. Nous devrions constater un engouement croissant autour de toutes les initiatives que nous proposerons dans les semaines à venir en associant de plus en plus d'acteurs de notre territoire et des territoires environnants, comme nous l'avons annoncé le 18 à la Porte Saunerie.

Donc, BRAVO A TOUTES & TOUS pour l'énergie que vous avez déployée et votre engagement sans faille à la réussite de cette 1ère initiative d'envergure de notre "Convergence Urgence Santé Sud 04".

Dossiers :

UNE BONNE NOUVELLE

PRATIQUE DES IVG INSTRUMENTALES PAR LES SAGES-FEMMES

facilitée par le décret publié le 24 avril Désormais il suffit que la sage-femme effectuant des IVG par méthode instrumentale en établissement de santé suive une formation théorique et pratique à l'IVG par méthode instrumentale et à la conduite à tenir en cas de complications liées à cet acte. Les obligations relatives à la présence de médecins formés aux embolisations artérielles sont levées

LES INÉGALITÉS SOCIALES ET TERRITORIALES DE SANTÉ

un podcast de l’IRDES

des chiffres, une description des différences du comportement par rapport à l’installation en médecine générale des médecins français et des médecins étrangers diplômés à l’étranger

Médecine de ville : quelle contribution des médecins généralistes nés et diplômés à l'étranger à la réduction des inégalités d'accès géographique aux soins ?

Culture et santé :

après SUR L'ADAMANT et AVERROÈS & ROSA PARKS

 LA MACHINE À ÉCRIRE

ET AUTRE SOURCES DE TRACAS

DE NICOLAS PHILIBERT,

à ne manquer sous aucun prétexte !

Des moments de pratique humaniste du soin psychique


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Siège social : 1 rue Jean Moulin 70200 LURE

Adresse postale : Chez JL Landas - 26 rue Gambetta - Avenue Mich - 44000 Nantes

SIREN : 503 711 988 - SIRET : 503 711 988 00025

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Site : http://coordination-defense-sante.org/ Facebook https://www.facebook.com/Coordinationdefensesante

Contact :cda12550@coordination-defense-sante.org

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Secrétaire : Rosine LEVERRIER boudchoum@wanadoo.fr

Adresse : 5 Rue Barbey d'Aurévilly - 14500 VIRE - Tél 02 31 67 07 54 - 06 41 29 08 02

Trésorier : Jean-Luc LANDAS jeanluc.landas@sfr.fr

Adresse : 26 rue Gambetta - Avenue Mich - 44000 Nantes - Tél : 07 50 45 06 87

@ Lettres précédentes

 

Commentaires

  1. voici l'aboutissement d' une politique d’austérité .C est une honte .Faire une politique de rentabilité vis a vis de vie humaine .Au cour de ma carrière, j'ai vu tout ce changement a partir du moment ou il a ete instauré prix de journée ,prestation à l'acte ,notion de client ,projet seraphin ,etc

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  2. il faut beaucoup plus prendre en cote que le personnel infirmier est confronté à de nombreux risques professionnels, biologiques , mais aussi physiques, psychologiques enfin par côtoiement constant de nos jours avec la violence aux urgences ! Ces risques sont aggravés par des conditions de travail stressantes, comme le travail de nuit : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-biologique/la-prevention-des-risques-des-soins-infirmiers-risques-professionnels-infirmieres

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Témoignages sur l’évolution des soins à l’hôpital de Tours

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Trois femmes, interviewées par le Collectif Santé 37 : notre santé en danger, racontent leur expérience d’hospitalisation à Tours sur une période qui s’étale de 1986 à mars 2017.

Premier témoignage

En 1986 mon premier enfant est né par césarienne à la maternité du Beffroi1.J’ai ensuite fait une hémorragie. Mon hospitalisation a duré 14 jours afin que je récupère (pas de transfusion possible à l’époque) même si mon enfant se portait bien.

Deuxième témoignage

24 sept 2001 à la clinique du Parc Chambray les Tours : La naissance de mon aînée a dû se faire par césarienne. A l’époque on préconisait de rester alitée une semaine complète à l’hôpital avant de sortir. La sortie s’est donc faite 10 jours après l’accouchement, contrairement à ce qui se fait aujourd’hui.

11 juin 2014 à l’hôpital Bretonneau: Pour la naissance de ma cadette, j’ai été victime d’une grosse hémorragie (j’ai dû être transfusée d’1,6 l de sang). Le lendemain, on m’annonçait que je pourrais rentrer chez moi le 3ème jour après l’accouchement en HAD (Hôpital à Domicile) avec des soins pour une grosse épisiotomie. Me trouvant très faible, et avec 2 enfants qui m’attendaient à la maison, j’ai demandé si cela n’était pas trop tôt quand même. On m’a répondu que c’était mieux pour moi et que mes enfants seraient contents!

Bonjour la culpabilisation!

De retour à la maison, en effet j’étais contente de retrouver mes enfants, mais j’étais également très faible, très fatiguée et frustrée parce que je ne pouvais pas m’en occuper alors qu’ils me sollicitaient. J’aurais eu besoin de me reposer un peu plus et d’être dans un endroit calme ce qui n’était pas possible avec les enfants.

Les infirmières me prodiguaient des soins dans ma chambre, avec la risque qu’un enfant n’y pénétre par surprise. Ainsi, mon intimité de patiente n’était absolument pas respectée. Les mauvaises conditions de soins ont retardé la cicatrisation. L’hygiène chez soi n’est pas celle d’un hôpital.

L’infirmière me disait de me reposer davantage, mais comment faire ? Le médecin m’avait dit que je pouvais rentrer chez moi, cela signifiait donc que j’étais capable de reprendre mes activités familiales, sauf que je voyais que je n’y arrivais pas; quelquefois j’en pleurais de fatigue et de culpabilité. Je venais d’avoir un 3ème enfant et je me disais que je n’étais pas capable de m’en occuper !

J’ai mis un an à m’en remettre.

Troisième témoignage

sur l’évolution lors de 4 hospitalisations sur des périodes différentes et pour des pathologies différentes

​Février 1994 en gynécologie à Bretonneau : 10 jours d'hospitalisations pour une complication hémorragique au cours d’une intervention gynécologique
​février 2008 : dans le même service, 24 h d’hospitalisation suite à une opération d'un cancer du sein avec prescription d’un suivi infirmier externe

​Juillet 2016 : dans le même service, opérée pour une intervention gynécologique le vendredi, je suis sortie le lundi fin de matinée. Pourquoi ? Au regard de l'antériorité de mon dossier, la gynécologue qui m'opérait a décidé d'une journée d'hospitalisation en plus  que prévu pour ce type d’acte, mais elle - a dû justifier la raison de cette journée supplémentaire; là aussi je suis sortie avec une liste de n° de téléphone à contacter en cas de besoin et le nom de l'infirmière proche de mon domicile.

​Mars 2017 pose d'une prothèse de genoux  dans le service d’orthopédie à Trousseau : je devais sortir le mardi, le dimanche j'ai été informée de ma sortie pour le lundi par décision du cadre de santé

Voila les différents témoignages sur ce que j'ai vécu au cours de  mes hospitalisations mais je rend  hommage aux praticiens et personnels soignants pour leur dévouement dans un contexte de travail difficile.


Commentaires

Ces récits qui s’étalent sur une période de 31 ans donnent une idée de la dégradation de la prise en charge hospitalière ; même s’il est question en 2001 d’un établissement privé, la clinique du Parc, les préconisations étaient les mêmes à cette période qu’à l’hôpital.

Ce qui frappe au niveau des accouchements, à 15 années d’intervalle, c’est qu’auparavant on laissait plus de temps aux femmes pour récupérer. Maintenant, les conditions particulières des patientes sont de moins en moins prises en compte, il faut respecter le protocole ! La culpabilisation des mères est un argument bien facile et particulièrement révoltant pour libérer les lits au plus vite.

Alors que les moyens techniques progressent, la condition des femmes ne s’améliore pas pour autant pour des raisons budgétaires !

La dictature de la diminution de la durée de séjour préconisée n’est pas une amélioration point s’en faut ! Les protocoles ne peuvent pas s’adapter à tout le monde surtout pour des raisons financières. Il fut un temps où on adaptait les soins en fonction des patients, pour un retour à la maison dans de bonnes conditions. A l’heure actuelle, la prise en compte de la rentabilité passe avant l’état de santé physique ou psychique du ou de la patient.e. Pour un accouchement c’est 3 jours, ensuite vous vous débrouillez avec les infirmiers libéraux ou dans de rares cas en HAD Hôpital à domicile. Le 2ème témoignage montre à quel point ces solutions peuvent être préjudiciables aux patientes.

La durée d’hospitalisation est fonction du protocole et non de l’état du patient ou sinon il faut le justifier, ce qui fait dire à une des femmes que le chirurgien est maintenant aux ordres de l'administration  et de sa logique comptable ​au lieu de donner la priorité au patient. Le retour à domicile dans n’importe quelles conditions pose d’autres difficultés ; avec la pénurie médicale dans de nombreuses régions, la sortie trop rapide peut amener un défaut de soins. De même, les infirmières à domiciles toutes compétentes qu’elles soient, sont surchargées de travail ; il y a donc des limites à cette politique imposée aux patients.

Une infirmière retraitée ayant travaillé dans les hôpitaux plus de 40 ans ajoute : respectez les patients en tenant compte de leurs besoins réels et les soignants retrouveront le plaisir du travail bien fait et ils rentreront chez eux certes fatigués mais satisfaits. Les objectifs comptables de l’hôpital mettent patients et soignants sur une ligne dangereuse alors que les moyens de bien soigner existent.

1 Annexe du CHU de Tours qui a été fermée en 2003