J 10 de l’occupation des toits de l’hôpital Pierre Janet au Havre

Communiqué de presse.

Le Havre, jeudi 5 juillet 2018

Tous perchés

Les salariés du pôle de psychiatrie du Groupe Hospitalier du Havre sont en grève reconductible depuis le 16 juin.

La participation au mouvement est massive et historique !

Depuis le mardi 26 juin, 7 salariés campent sur le toit de l’hôpital 24h sur 24h dans des conditions précaires et sous la canicule soutenus par l’ensemble de leurs collègues.

Leurs revendications sont simples: qu’on leur donne les moyens d’exercer leur métier dans des conditions dignes pour les patients qu’ils accueillent en hospitalisation mais aussi en CMP adulte et pédopsychiatriques.

Tous-tes ont décidé de dire stop à la résignation.

Ils n’acceptent plus d’accueillir les patients sur des matelas à même le sol sans aucune intimité ni sanitaires au service des urgences, faute de places. Il n’acceptent plus les lits supplémentaires entassés dans des chambres trop petites dans les services d’hospitalisation complète. Ils n’acceptent plus le manque d’effectifs pour prendre en charge la souffrance des patients toujours plus nombreux. Ils ne supporte plus, pour les Extra-hospitaliers de voir leur file active augmenter sans cesse à effectif constant et sans aucun moyen supplémentaire. Ils ne supportent plus la honte et la culpabilité d’exercer leur métier dans de telles conditions, ni la très grande souffrance que cela génère pour eux mêmes.

La forte exposition médiatique de leur mouvement commence à faire bouger les lignes mais on est encore loin du compte.

Si la création d’un pool de remplacement de nuit de 13 postes semble acquise, elle n’est que la réalisation d’une demande ancienne qui devrait déjà être effective depuis novembre 2016.

La proposition de création d’une unité d’accueil de première ligne décentralisée (succursale des urgences hors institution) à l’hôpital Flaubert ne répond en rien à l’urgence de la situation sur l’hospitalisation adulte.

Aucune solution n’est avancée par la direction pour permettre d’accueillir de façon digne et humaine les patients qui sont déjà là.

Rien pour le maintien des structures ambulatoires de proximité (CMP de pédopsychiatrie en particulier)

L’intersyndicale SUD, CGT, CFDT avec les salariés maintient sa revendication d’ouverture immédiate du pavillon refait à neuf et disponible immédiatement par le recrutement de 50 postes supplémentaires pour la faire fonctionner.

Les budgets de la psychiatrie, gelés depuis de trop nombreuses années doivent être enfin augmentés pour répondre à la demande croissante d’une population de plus en plus fragilisée. D’autant qu’au Havre 2 secteurs (Fécamp et Lillebonne) se sont rattachés au GHH, augmentant fortement les prises en charge en hospitalisation.

C’est un mouvement général de toute la psychiatrie et au-delà de tout le secteur hospitalier qui permettra de stopper cette mise à mort de notre service public de santé.

Il est aussi de la responsabilité des fédérations syndicales du secteur de fédérer les luttes qui éclatent sur tout le territoire.

La convergence des lutte est inévitable, il faut que cela se nationalise, nous n’avons plus le choix.

Nous sommes méprisés, cela fait donc 10 jours maintenant que l’on nous laisse crever sur un toit en ayant comme réponse de l’ARS et du ministère que tout doit passer par notre nouveau DG arrivé il y a 2 mois seulement. C’est tellement dur de se sentir méprisé de la sorte, sans aucune tentative de prise de contact. Encore une fois pour savoir de quoi on parle il faut être sur le terrain et pas en haut d’une tour, dans un bureau. Encore une fois, faut il un drame… ?

 

Pour l’intersyndicale Sud, Cgt, Cfdt

Et pour les non-syndiqués,

Jennifer Bouder (Cgt) 0650201446

Frédéric Le Touze (Sud) 0612715410

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Rassemblement à Tours pour la journée mondiale de la santé.

Le Collectif Santé avait appelé à marquer la journée mondiale de la santé par un rassemblement Place J. Jaurès ; nous étions bien visibles avec de nombreux panneaux et banderoles, accompagné entre autre, de Convergences services publics. Nous avons distribué le tract commun et fait de nouveaux contacts. Ci-dessous notre intervention :

Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com