Personne à la rue

Face au scandale de l’augmentation du nombre de personnes à la rue, le Réseau Accueil Sans Frontière en Touraine appelait samedi 11 novembre à une manifestation pour le droit au logement. Notre Collectif était également signataire de cet appel « Personne à la rue », et a participé à cette initiative pour y défendre en particulier l’Aide Médicale d’Etat dont le Sénat vient de voter la suppression. Nous avons pris la parole pour dénoncer ce vote scandaleux : 

Le collectif santé s’est joint à la mobilisation d’aujourd’hui parce que bien évidemment vivre à la rue cela entraine des risques plus important de contracter des maladies : cardiovasculaires, dermatologiques, respiratoires, les personnes qui vivent à la rue sont aussi plus sujettes aux troubles d’anxiété, de dépression et présentent un vieillissement précoce, avec  l’apparition prématurée de maladies chroniques et dégénératives. 

Si l’accès aux soins se complique déjà beaucoup pour l’ensemble de la population, il est évidemment encore plus compliqué pour les précaires. 

Parmi ces personnes précaires qui vivent à la rue il y a beaucoup de migrants, et cette semaine, le Sénat vient de voter la suppression de l’Aide Médicale d’Etat, AME, qui permet aujourd’hui sous conditions aux étrangers sans papiers d’avoir une couverture santé minimale leur permettant de se soigner, qui serait remplacé par une aide médicale d’urgence. Ils et elles ne seraient soigné qu’en cas de gravité ou de souffrance ultime.

C’est évidemment un texte qui bafoue toute humanité, qui n’a aucun sens sur le plan économique, vu que les soins prodigués plus tardivement seront forcément plus couteux, et qui, en favorisant la détérioration de l’état de santé des populations les plus vulnérables, favorisera aussi par extension une détérioration de la santé de toute la population. 

Quand les inégalités de santé se développent, c’est la santé de toute la population en pâtit.

Il y a en France les moyens de loger tout le monde, de soigner tout le monde, et les milliards qui sont mis dans le budget de l’armée, dans les cadeaux aux entreprises à travers les exonérations de toutes sortes doivent cesser pour que tout le monde puisse être logé et soigné dignement. 

Plus de 400 personnes ont participé à cette manifestation, pour dénoncer les 8775 logements vides à Tours (13000 dans la métropole), alors que des femmes et des enfants dorment à la rue. 

Les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les migrants ont également été pointés : destructions de centaines de dossiers de demandes de régularisations par la préfecture à Tours, projet de loi immigration. Un artisan couvreur était venu pour dénoncer l’OQTF que vient de recevoir le jeune apprenti guinéen sans papier à qui il avait pourtant fait une promesse d’embauche. 

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Soirée débat du 9 février au CNP sur la souffrance au travail

Le 9 février le collectif 37 Notre Santé en Danger s’est associé à une soirée débat initiée par ASDPRO, Association Souffrance et Dépression Professionnelle, sur la souffrance au travail. Dans le cadre du CNP, la soirée débutait par la projection du film : « Souffrance au travail, On lâche rien ! » de Daniel KUPFERSTEIN (2022). Pascale ABDESSAMAD, syndicaliste, secrétaire d'ASDPRO, partie civile au procès France Télécom était l’intervenante. Cette association aide les personnes, les organisations syndicales, qui veulent faire reconnaître les suicides et les dépressions des salariés en accident du travail et/ou en maladie professionnelle. Elle est née à Tours à l’initiative du médecin du travail de la centrale nucléaire de Chinon, Dominique HUEZ, qui s’était battu pour faire reconnaître le suicide d’un salarié en Accident du Travail.

Intervention du 23 mars 2024 journée internationale contre le racisme, le fascisme et le colonialisme

Le Collectif Notre Santé en Danger est mobilisé aujourd’hui contre le racisme, le fascisme et le colonialisme : nous refusons toujours la réforme de l’Aide médicale d’état, qui permet un accès minimal aux soins des personnes sans-papiers, et dont Fréderic VALLETOUX a annoncé qu’elle se ferait par décret avant le 1er juillet, pour en durcir encore les conditions d’accès. Avec une telle mesure, le gouvernement banalise un climat de haine de l’autre et veut imposer l’idée qu’on n’aurait plus les moyens de soigner tout le monde, qu’il faut faire « le tri » entre les malades. Mais attaquer l’AME c’est attaquer la santé de tous et toutes ! Dans le même temps, G. Attal a annoncé vouloir nommer un émissaire pour aller chercher des médecins à l’étranger et les faire travailler en France : Vision très néocoloniale qui consiste à déshabiller des pays de leurs médecins à notre profit, pour ensuite restreindre l’accès aux soins des malades de ces mêmes pays. L’hôpital public repose aujourd’hui en bonne partie sur des médecins étrangers, mais ils y sont sous-payés, surexploités et maintenus dans la précarité. Notre santé a besoin d’eux, avec les mêmes statuts et salaires que leurs collègues !

Nous continuons d’exiger l’accès aux soins pour toutes et tous avec ou sans papiers !

Et bien sûr, nous condamnons les bombardements commis par Israël sur les hôpitaux à Gaza, tuant indistinctement, des malades de tous âges et des soignants.

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com