Une soirée vivante sur la psychiatrie institutionnelle le 2 février

Cette soirée a fait salle comble aux Studio de Tours. Elle reprenait l'interrogation autour de l'avenir de la clinique de La Chesnaie, « Peut-on encore soigner avec la psychothérapie institutionnelle ? »; elle aurait pu s'intituler aussi « Va t-on nous laisser continuer cette expérience ? »

Le très beau film présenté illustrait, à travers un épisode de la vie dans cette clinique, la singularité de la prise en charge dans cette clinique en milieu ouvert. L'implication de tous dans la vie de l'institution, soignés et « moniteurs »"(l'équipe de soignants), donne un cadre enveloppant et humain qui permet aux patients de se soigner.

La décision de la vente de la clinique par le médecin directeur à une fondation, l'Elan Retrouvé, a amené le personnel à se mobiliser pour la sauver. Avec des soutiens, ils ont pendant sept mois tenté de monter une SCOP en recherchant des financements participatifs ou auprès de divers organismes. La déception était grande quand le vendeur en septembre 22 est entré en négociation exclusive avec l'Elan Retrouvé.

Les intervenants à la soirée espéraient pouvoir continuer leur particularité de soin, mais ils étaient dubitatifs tout de même sur les pressions qu'ils allaient recevoir pour diminuer par exemple la durée des séjours, le temps long étant un facteur essentiel pour faire un travail de fond. Ils pensaient pouvoir garder le quota de lits, vu les besoins liés à leur diminution dans le public.

Ils ont bien insisté aussi sur la complémentarité entre le public et la clinique car elle ne prend pas les patients en crise. Pour qu'un personne soit admise elle doit donner une lettre de consentement et la 2ème condition est qu'il y ait une place dans le secteur public pour l'accueillir en cas de crise.

Il y a très peu d'établissements de ce type en France, trois dans le Loir-et-Cher, outre celle-ci située à Chailles, il y a La Borde et Saumery.

Pour une prise en charge humaine, quel que soit le lieu où l'on se trouve, nous ne sommes pas en dehors de la société et l'expérience de cette clinique montre que les intérêts sont communs entre ceux qui veulent une psychiatrie alternative et ceux qui défendent les services publics; les luttes se rejoignent face aux exigences de rentabilité, celle-ci vous rattrape et vous oblige à voir vos intérêts communs.

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Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 310 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

Le directeur a ensuite proposé des heures supplémentaires gérées par logiciel Hublo pour pallier aux absences ; ce système, déjà connu au CHRU de Tours, génère encore plus d’absences par épuisement.Une manifestante a répondu que quand elles reviennent sur leurs repos elles aimeraient pouvoir récupérer en repos et non se voir dire au 31 décembre que ce sera versé au CET Compte Épargne Temps ! Ce qu’il faut ce sont de vraies embauches pérennes donc mettre les moyens pour fidéliser le personnel.

Au total un rassemblement qui a permis au personnel en grève de s’exprimer, de montrer sa force de recevoir le soutien de familles qui passaient voir des résidents. Une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance de ses revendications. Des chansons composées par le personnel ont ajouté une note d’enthousiasme dans cette lutte. Malgré tout, une aide-soignante qui travaille depuis plus de 30 ans dit que le sourire des résident.es est la meilleure des récompense et ne lui ferait pas lâcher le travail, ce qui n’empêche qu’elle se bat pour de meilleures conditions de travail et de lutte même s’il faut aussi résister à la culpabilisation des grévistes.

Le collectif 37 Notre santé en Danger appelle à élargir le soutien aux grévistes en faisant connaître leur lutte et en manifestant leur solidarité dès que c’est possible.

interview d’1 ASH et 1 AS du SMR Soins Médicaux et Réadaptation

Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

Pour le planning, nous ne sommes pas prévenues des changements ; les temps partiels, 80 et 60 % ne sont pas respectés. Le SMR comprend 50 lits au rez de chaussée et 21 lits au 1er étage, secteur 3. Nous sommes 6 pour le rez-de chaussée . Avant les patients relevaient surtout de la suite d’orthopédie ; maintenant ils présentent des multi-pathologie, soins palliatifs, maladie d’Alzheimer, cas psychiatriques …

Il faudrait pour ce service 1 AS en plus le matin et 1 l’après-midi

interview d’une AS en EHPAD

60 résidents dont certain.es présentant la maladie d’Alzheimer beaucoup de grabataires ou jà stimuler

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L’AM 4 AS + 2 postes d’entretien et 1 IDE Maintenant il y a un poste d’entretien en moins qui aidait au goûter à la vaisselle…

Un nouveau poste K4 a été mis qui ne fait que du ménage à la suite de plainte de familles qui voyaient des moutons dans les chambres, sachant que le personnel en procédure dégradée privilégie les soins aux patient.es. Les chambres sont plus propres mais il y a moins de personnels pour les soins donc le problème n’est pas réglé. Parfois il n’y a pas d’IDE l’après-midi.

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Collectif 37 Notre santé en danger
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