Le 1e février le social et le médico-social étaient dans la rue

Ils étaient 300 à avoir répondu à l'appel unitaire pour crier leur exaspération de n'être pas traités à l'égal des autres salariés qui ont reçu les 183 € la prime Ségur, à se sentir méprisés avec des « salaires fort minables  » et à être malmenés dans leurs conditions de travail.  Une nouvelle structure rentrée en lutte, les salarié.es d'AGEVIE, accueil de jour et séjour de repos pour patients et aidants, qui n'ont toujours pas le Ségur. Dans d'autres boites, certains ont eu les 183€ et d'autres non, ce qui crée des tensions entre collègues, et accroit le sentiment d'injustice, de non reconnaissance du travail. Dans les prises de paroles et sur une pancarte, la situation d'Orpéa a été citée comme exemple de la marchandisation. Des Assemblées Générales de grévistes bien suivies ont eu lieu dans les principaux groupes prenant en charge les personnes en situation de handicap à AGEVIE, l'ADAPEI et la Boisnière montrant que ce mouvement n'est pas terminé même si le gouvernement lâche chaque fois des primes pour quelques catégories pour le divise.

La question des conditions de travail et de la marchandisation de la prise en charge du handicap est posée avec des grands groupes qui rachètent les plus petits pour faire face à la concurrence. Sur un panneau on pouvait voir : « Travail social pas commercial  »

Un « die-in  » avec des couvertures a été effectué place Jean-Jaurès symbolisant la précarité du travail social aussi bien pour les salariés que pour les pris en charge.

 

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Coordination Nationale, infos de la semaine

À l’effondrement des hôpitaux en Dordogne et ailleurs dont témoignent les exemples rapportés ci-dessous, à l’épuisement de leurs salarié.e.s, aux conséquences multiples pour les patient.e.s – retards de prises en charge, morbidité et mortalité accrues, éloignement des lieux de soins, renoncement aux soins- ce nouveau gouvernement reste sourd

Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 210 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

Le directeur a ensuite proposé des heures supplémentaires gérées par logiciel Hublo pour pallier aux absences ; ce système, déjà connu au CHRU de Tours, génère encore plus d’absences par épuisement.Une manifestante a répondu que quand elles reviennent sur leurs repos elles aimeraient pouvoir récupérer en repos et non se voir dire au 31 décembre que ce sera versé au CET Compte Épargne Temps ! Ce qu’il faut ce sont de vraies embauches pérennes donc mettre les moyens pour fidéliser le personnel.

Au total un rassemblement qui a permis au personnel en grève de s’exprimer, de montrer sa force de recevoir le soutien de familles qui passaient voir des résidents. Une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance de ses revendications. Des chansons composées par le personnel ont ajouté une note d’enthousiasme dans cette lutte. Malgré tout, une aide-soignante qui travaille depuis plus de 30 ans dit que le sourire des résident.es est la meilleure des récompense et ne lui ferait pas lâcher le travail, ce qui n’empêche qu’elle se bat pour de meilleures conditions de travail et de lutte même s’il faut aussi résister à la culpabilisation des grévistes.

Le collectif 37 Notre santé en Danger appelle à élargir le soutien aux grévistes en faisant connaître leur lutte et en manifestant leur solidarité dès que c’est possible.

interview d’1 ASH et 1 AS du SMR Soins Médicaux et Réadaptation

Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

Pour le planning, nous ne sommes pas prévenues des changements ; les temps partiels, 80 et 60 % ne sont pas respectés. Le SMR comprend 50 lits au rez de chaussée et 21 lits au 1er étage, secteur 3. Nous sommes 6 pour le rez-de chaussée . Avant les patients relevaient surtout de la suite d’orthopédie ; maintenant ils présentent des multi-pathologie, soins palliatifs, maladie d’Alzheimer, cas psychiatriques …

Il faudrait pour ce service 1 AS en plus le matin et 1 l’après-midi

interview d’une AS en EHPAD

60 résidents dont certain.es présentant la maladie d’Alzheimer beaucoup de grabataires ou jà stimuler

Il y a 8 agents le matin + 2 postes hôteliers et 2 IDE en théorie ; En réalité depuis l’après covid il manque 1 IDE et les 2 postes hôteliers . Les AS servent les petits déjeuners + aide aux médicaments.

L’AM 4 AS + 2 postes d’entretien et 1 IDE Maintenant il y a un poste d’entretien en moins qui aidait au goûter à la vaisselle…

Un nouveau poste K4 a été mis qui ne fait que du ménage à la suite de plainte de familles qui voyaient des moutons dans les chambres, sachant que le personnel en procédure dégradée privilégie les soins aux patient.es. Les chambres sont plus propres mais il y a moins de personnels pour les soins donc le problème n’est pas réglé. Parfois il n’y a pas d’IDE l’après-midi.

La nuit elles ne se retrouvent souvent que 4 pour faire le travail.

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com