La psychiatrie à nouveau menacée au CHRU de Tours

Déjà la situation est difficile avec l’épidémie et la pénurie de professionnels en particulier de psychiatres, de nombreux lits sont fermés dans les différents services.

Mais à cela s’ajoutent les plans de restructuration qui visent au regroupement de toutes les psychiatrie.

«   Die In  » organisé lors de la manifestation du 1e février 2022

Déjà la situation est difficile avec l’épidémie et la pénurie de professionnels en particulier de psychiatres, de nombreux lits sont fermés dans les différents services.

Mais à cela s’ajoutent les plans de restructuration qui visent au regroupement de toutes les psychiatrie.

Des ateliers de travail avaient planché sur le projet faisant participer des psychiatres qui avaient accepté une réduction de 24 lits adultes. Pour l’ARS 180 lits adultes de secteur c’était encore trop. Prétextant une augmentation des coûts de 2 millions d’€ sur 43, ils ont imposé de ne garder que 120 lits de secteur adulte provoquant la colère des professionnels qui ont convoqué une conférence de presse le mardi 22 février à laquelle a assisté le collectif santé.

Les arguments de la direction c’est de dire que les moyens seront transférés l’ambulatoire en compensation, mais, outre le fait qu’il faut plus de moyens pour s’occuper des patients à l’extérieur, il faudra tout de même encore des lits pour les patients en crise. Il est parfois difficile de maintenir chez lui un patient suicidaire ou avec des bouffées délirantes aiguës. S’il n’y a pas de place, ils risquent de se retrouver aux urgences attachés sur un brancard en attendant une place. Est-ce comme cela que l’on veut que soient pris en charge les malade psychiques?

Ce regroupement remet en cause la politique de secteurs en supprimant un secteur, au lieu de 4 psychiatries (sans compter le secteur de Loches qui a 6 lits en Psychiatrie B) comme actuellement, elles passeraient à 3 : Nord de la Loire, sud du Cher et entre la Loire et le Cher. Ce qui risque de se produire c’est le transfert de patients vers le privé sachant que celui-ci ne peut pas prendre les patients en obligation de soins. Les grèves récentes à la clinique de Ronsard rachetée par Ramsay santé qui dénonçaient le manque de moyens et la mise en danger des patients par manque d’encadrement, devraient faire réfléchir. Comme pour les EHPAD, on ne peut pas laisser la psychiatrie enrichir les actionnaires sur le dos des personnes en souffrance psychique.

Les professionnels et syndicats présents demandaient des documents officiels sur les plans prévus et une réelle concertation dans un premier temps. Ils n’acceptent pas de voir réduire l’accueil en psychiatrie publique sachant qu’avec les nouvelles constructions il ne sera pas possible de revenir en arrière. Ils ne veulent pas voir les patients dans les couloirs ou les bureaux comme la situation dénoncée au Rouvray ou à Lilles il y a quelques années. La surface prévue pour l’ensemble des psychiatries sera inférieure à celle des psy A et B actuelles. Ils s’inquiètent donc de l’espace qui sera réservé aux personnes hospitalisées.

Pour le collectif 37 Notre santé en Danger il faut mettre les moyens en intra et en extra en garantissant la politique de secteur dans l’hôpital public pour une prise en charge humaine des patients.

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Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 310 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

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Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

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