La crise COVID : illustration grandeur nature des méfaits de l’austérité et de la marchandisation de la santé

La crise sanitaire liée au covid a été le révélateur pour la population, de tout ce qui était dénoncé depuis des années sur l’état de notre système de santé et a servi de leçon de choses : manque de lits, de personnel, de matériel, de médicaments, de dispositifs de protection, de vaccins et maintenant de plastique pour les seringues …

Le manque de personnel et de lits oblige à fermer des services de chirurgie pour ouvrir des lits covid et reporter une partie de ce qui est « non urgent » (ou d’aller se faire opérer dans le privé). Ceci donne lieu aussi aux « spectaculaires » transferts entre régions, ou des territoires d’outre-mer vers la métropole avec les risques et la solitude qu’ils impliquent pour les patient-es. Les retards dans la vaccination nous ont rappelé comment agissent les laboratoires pharmaceutiques, grassement subventionnés par les Etats, qui vendent aux plus offrants et se gavent, tout en licenciant des chercheurs et chercheuses…

Malgré tout cela, les restructurations continuent comme si rien ne s’était passé avec le risque de se retrouver dans une situation encore pire à l’avenir. A Tours, le Nouvel Hôpital Trousseau se construit au prix de centaines de lits et postes en moins. La centralisation sur un seul site va permettre d’accentuer le processus déjà en cours de mutualisation et de polyvalence des personnels et des moyens.

L’hôpital doit faire, comme avec des marchandises, la gestion du « flux » des patients, qui entrent et sortent le plus vite possible, avec de l’ambulatoire à tout crin, sans que le retour à domicile ne soit assuré dans les conditions optimales; les soins périphériques qui ne sont plus pris en charge à l’hôpital se retrouvent majoritairement dans le privé : soins de suite, professionnels libéraux, examens, Hospitel, etc. avec des dépassements d’honoraires qui explosent et le recours aux complémentaires santé dont les tarifs augmentent toujours.

La crise sanitaire a aussi permis d’accélérer et renforcer la numérisation de la santé :

Les données de santé sont une marchandise sensible du point de vue de la confidentialité, qui peut rapporter gros et intéresse beaucoup de monde ; or, l’entrepôt français de données de santé pour la recherche, le Health data Hub, a été confié à Microsoft Azure, lui-même soumis au « Cloud Act » américain.

 Les plateformes, comme Doctolib et les téléconsultations comme réponses à la pénurie de médecins se sont développées, avec le risque du piratage de l’informatique des hôpitaux et les demandes de rançon qui se multiplient, entraînant la paralysie du fonctionnement le temps des réparations.

Nous sommes loin de nos revendications pour des soins humains, de qualité, accessibles partout et pour tous et toutesdans le cadre du service public. De l’argent il en faut plus pour de l’humain et le service public.

le 14 octobre aura lieu un soirée débat au CNP "On ne change pas une politique qui tue" en présence de Sabrina Ali Ben Ali

Collectif 37 Notre santé en danger contact : collectifsante37@gmail.com

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Nouvelle mobilisation de Clocheville le 5 octobre

C'est au petit jour qu'une délégation du personnel en grève de Clocheville s'est rendue au cabinet du maire de Tours, en tant que président du conseil de surveillance du CHRU de Tours. La délégation d'une dizaine de personnes était bien soutenue par plus d'une soixantaine de personnels de Clocheville rejoints par des soutiens divers appelés par les syndicats, CGT et Solidaires mais aussi par le collectif 37 Notre santé en danger. C'est ainsi qu'on a pu voir des étudiant.es, des salariés du transport, des collègues de Loches...

 Le personnel expliquait les conditions de travail dans cet hôpital vétuste qui n'a pas été entretenu depuis 5 ans en attente de son transfert à Trousseau. Les ascenseurs sont régulièrement en panne obligeant à démonter des lits pour passer dedans, les locaux sont chauds l'été 32 ° parfois dès le matin et froids l'hiver parce que les fenêtres ferment mal. Le manque de personnel oblige à remplacer dans des services comme la réa ou les urgences sans formation, donc en mettant en danger les enfants.

Le retour du maire n'a pas été à la hauteur des attentes; il a proposé de faire une motion au gouvernement avec les autres maires du département pour soutenir les demandes du personnel. Il promet le déblocage d'une première enveloppe pour les travaux urgents. Pour l'augmentation du personnel de remplacement il a déclaré que c'était hors de sa compétence.

Dans d'autres villes les maires participent au mouvement de soutien de la population à la lutte du personnel comme à Carhaix. Pourquoi pas à Tours?

Un appel a été lancé par les syndicats CGT et SUD pour participer à l'initiative du 7 octobre à 14h30 dans le cadre du tour de France pour la santé

Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com