La Comtesse de Ségur pommade mais ne soigne pas

Communiqué de la Coordination Nationale

Lure le 24 mai 2020

la comtesse de ségur pommade mais ne soigne pas

Le Président de la République a annoncé depuis Mulhouse son attachement au service public hospitalier. Mais la feuille de route définie en conseil des ministres du 20 mai pour Olivier Véran, hôte de l’avenue de Ségur, enterre l’hôpital public !

Dans les territoires, il s’agit d’accélérer l’applicationde la loi "Ma Santé 2022", une stratégie qui consiste à fermer des services de réanimation, de chirurgie, de psychiatrie, d’urgences, des maternités, des SMUR … pour réduire les hôpitaux de proximité au service minimum, éloignant, entre autres, les personnes âgées des soins techniques, désertifiant des zones géographiques entières ! Pas même une référence aux centres de santé, alors qu’il faudrait développer un service public pour les soins de premier recours !

Caricatural : la première mesure suggérée pour revaloriser les carrières consiste à proposer l’exercice mixte, rappelant l’hôpital du XIXème siècle, le médecin gagnant sa vie en ville et venant faire la charité à l’hôpital. Quelle conception du service public ! Quel mépris pour les autres catégories de personnels, à qui on propose de travailler plus alors qu’elles veulent travailler mieux.

La seule bonne nouvelle de cette feuille de route pourrait être l'évolution du nombre de lits. Toutefois, cela serait plus crédible si était annoncé simultanément qu'à Nancy, Caen, Nantes et ailleurs, il n'y aurait plus de suppression de lits ni de personnels en échange des investissements prévus.

On aurait également espéré un grand plan de formation de soignants, avec un signe fort, immédiat, de relèvement du numerus clausus cette année.

L’accélération de la réforme du financement ne donne aucune garantie sur l’enveloppe globale accordée aux hôpitaux. Quant à la nécessaire intervention des personnels, des élus, des usagers dans la gestion du système public de santé, elle est omise, remplacée par le dialogue sans droits et la simplification !

En ouvrant ce Ségur de la santé, le pouvoir politique veut mettre fin à la mobilisation de plus en plus populaire pour l’hôpital public en nous emmenant plus vite dans le mur. Pour changer de direction et répondre aux besoins sur tout le territoire, nous devons crier plus fort ! En lien avec les organisations des personnels, la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité appelle à multiplier les initiatives pour préparer une grande journée nationale d’action le 16 juin.

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Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 310 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

Le directeur a ensuite proposé des heures supplémentaires gérées par logiciel Hublo pour pallier aux absences ; ce système, déjà connu au CHRU de Tours, génère encore plus d’absences par épuisement.Une manifestante a répondu que quand elles reviennent sur leurs repos elles aimeraient pouvoir récupérer en repos et non se voir dire au 31 décembre que ce sera versé au CET Compte Épargne Temps ! Ce qu’il faut ce sont de vraies embauches pérennes donc mettre les moyens pour fidéliser le personnel.

Au total un rassemblement qui a permis au personnel en grève de s’exprimer, de montrer sa force de recevoir le soutien de familles qui passaient voir des résidents. Une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance de ses revendications. Des chansons composées par le personnel ont ajouté une note d’enthousiasme dans cette lutte. Malgré tout, une aide-soignante qui travaille depuis plus de 30 ans dit que le sourire des résident.es est la meilleure des récompense et ne lui ferait pas lâcher le travail, ce qui n’empêche qu’elle se bat pour de meilleures conditions de travail et de lutte même s’il faut aussi résister à la culpabilisation des grévistes.

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interview d’1 ASH et 1 AS du SMR Soins Médicaux et Réadaptation

Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

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