Une ministre loin des réalités concrètes !

Une délégation de la Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité a été reçue mercredi 25 septembre par Thomas Deroche, directeur adjoint du cabinet de la Ministre de la Santé, suite à une demande faite avant la journée nationale d’action du 15 juin, pour nos hôpitaux, nos maternités, nos services d’urgence, nos SMUR, nos services de gériatrie ...

La Coordination a rappelé son refus des fermetures de maternités : la volonté de sécurité affichée n’est que celle des administrations, pas celle de la population. C’est une fausse sécurité puisqu’elle ne prend en compte que l’acte d’accouchement entre l’arrivée de la maman à la maternité et sa sortie avec le bébé, alors qu’une vraie sécurité sanitaire se conçoit de la conception à la fin de la période périnatale. Cela a surtout pour but de faire des économies.

Cela vaut une réponse roublarde : pas d’économies puisque de toute façon la sécurité sociale rembourse l’accouchement où qu’il ait lieu : sauf que ces fermetures évitent de mettre en évidence le sous financement des accouchements normaux par la sécurité sociale, source de déficit pour les petites maternités !

Le reste de l’entrevue sera à cette image : il paraît que le nombre de personnels dans les services d’urgences a augmenté en proportion du nombre des passages !

Tout va bien Madame la Marquise et M. DEROCHE s’est montré presque choqué lorsque nous avons conclu que le secteur privé allait récupérer une partie des activités de soins les plus rentables, ce qui est bien le but des dernières réformes, comme pour tous les autres services publics.

Il a rappelé aussi que la volonté de mettre des moyens supplémentaires se heurtait au veto de Bercy, preuve, s’il en était besoin, que la politique d’austérité domine tout autre choix pour le gouvernement d’Edouard Philippe.

La Coordination Nationale a rappelé qu’elle demande

  • L’arrêt des fermetures de services et de lits et la réouverture en fonction des besoins. En exemple elle s’est étonnée qu’on ferme 150 lits de SLD à Emile Roux, 1000 lits dans l’AP HP alors que le rapport Libault prévoit une augmentation de 50 à 100 % des personnes âgées en perte d’autonomie d’ici 2050

  • Des conditions de travail des personnels leur permettant d’assurer une prise en charge de qualité des patients, notamment en augmentant le nombre de postes

  • La reconnaissance financière de tous les personnels hospitaliers : le manque d’attractivité c’est aussi que les infirmières sont pratiquement les moins bien payées d’Europe par rapport au salaire moyen

  • Le développement des centres publics de santé et non le recours quasi systématique au Pôle Libéral de Santé. Ces centres de santé sont la garantie d’une couverture territoriale, de l’absence de dépassements d’honoraires, la pratique du tiers payant.

  • Des mesures pour la régulation de l’installation des médecins (obligation à servir pour l’intérêt général, par exemple)

  • Une politique qui progresse vers une prise en charge 100 % Sécurité Sociale

  • La mise en place d’un service public du médicament. Les pénuries qui se multiplient sont les conséquences d’une recherche insupportable de profits maximum.

  • L’instauration d’une véritable démocratie sanitaire permettant le recueil des besoins au niveau des territoires et le contrôle des politiques mises en œuvre pour y répondre.

publication initiale par michelelfn le 30 septembre 2019
sur le site de la Coordination Nationale

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Grève au CH de Luynes (37) le 5 décembre 23

Àprès 2 semaines de grève, les personnels du CH de Luynes faisaient un rassemblement ce 5 décembre à l’appel de FO et SUD devant l’établissement pour appuyer les négociations pour une amélioration des conditions de travail.

Depuis l’après covid les dégradations de condition de travail et de soins avec les absences non remplacées sont devenus au-delà de l’acceptabilité. A ce jour il y a 13,5 % d’absentéisme.

Le 22 novembre le personnel s’est mis en grève. 

Cet hôpital de 320 lits et 350 agent.es pour un service de SMR de 70 lits, un service de soins palliatifs de 10 lits et du médico social avec un EHPAD de 310 lits et un service de soins à domicile.

Une réunion de négociation devait avoir lieu le 6 décembre.

Les revendications concernent la dégradation des soins et des conditions de travail, le manque de matériel, la demande de fauteuils conformes, la demande de formation pour distribution des médicaments par les AS ( normalement une infirmière doit être présente), le refus du management autoritaire, le droit syndical...

La direction a commencé à reprocher aux grévistes de faire une entrave au service public par son rassemblement et de prendre en otage le personnel et les usagers ! Puis, devant les griefs exposés par les collègues elle a finalement proposé des réorganisations en disant que tout le monde était dans le même bateau et subissait la restriction des budgets, 2 millions pour le CH de Luynes. Ce à quoi le personnel a répondu qu’il ne tenait qu’à eux de soutenir les revendications du personnel auprès des instances de tutelle.

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Au total un rassemblement qui a permis au personnel en grève de s’exprimer, de montrer sa force de recevoir le soutien de familles qui passaient voir des résidents. Une étape importante dans la lutte pour la reconnaissance de ses revendications. Des chansons composées par le personnel ont ajouté une note d’enthousiasme dans cette lutte. Malgré tout, une aide-soignante qui travaille depuis plus de 30 ans dit que le sourire des résident.es est la meilleure des récompense et ne lui ferait pas lâcher le travail, ce qui n’empêche qu’elle se bat pour de meilleures conditions de travail et de lutte même s’il faut aussi résister à la culpabilisation des grévistes.

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Depuis 1 an, nous avons des cas de plus en plus lourds sans personnel supplémentaire et sans matériel adapté.

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