Des fermetures insupportable

Communiqué de la Coordination Nationale

Lure le 23 Juillet 2019

Des fermetures insupportables

Le Président de la République a annoncé ne fermer aucun hôpital ! En réalité il en vide certains, en ferme d’autres, ainsi que des maternités. Depuis un mois, les mauvaises nouvelles se multiplient : la fermeture définitive des maternités de Bar Le Duc, de Thann, d'Altkirch, celles temporaires mais sans garantie de réouverture de Dinan et de Privas, la fermeture des urgences de nuit à Sisteron, des suppressions de lignes de SMUR et même une fermeture totale temporaire à Lens. Où demain ?

Le dossier de presse de l'ARS Grand Est annonçant les fermetures des maternités alsaciennes est caricatural, s'appuyant sur une tribune d'"experts", personnalités certes assurément très compétentes dans leur domaine spécialisé, mais sans doute très éloignés des besoins des femmes enceintes et de leurs familles, des besoins globaux, qui seraient mieux connus par une concertation démocratique, incluant les professionnels de proximité et les populations. La gradation des soins sert précisément à prévoir ce qui sort du physiologique, pour permettre d'y rester dans les 85% de grossesses qui ne présentent pas de complications.

Le manque de professionnels de santé, en particulier de médecins, est aggravé par la politique actuelle. L'hôpital public ne fidélise plus ses personnels et les fait fuir, vers le privé ou vers une totale réorientation professionnelle. L'absence de véritable réponse de la Ministre de la Santé à la grève des personnels des urgences, qui gagne de plus en plus d'hôpitaux malgré la période estivale, traduit le désengagement du gouvernement pour l'hôpital public. C'est une stratégie assumée pour favoriser le secteur privé et les profits de ses actionnaires au détriment du service public, au détriment de la sécurité sociale et laissant de côté toute une partie de la population, en difficulté pour accéder aux soins, pour des raisons géographiques ou financières. Qui va payer les hôtels annoncés pour permettre aux femmes enceintes de passer les derniers jours de leur grossesse à proximité d'une maternité ou les dépassements d’honoraires lorsqu’il n’y aura plus d’autre choix que le privé pour les soins ?

Alors que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) vient de faire savoir qu'il était impératif de réduire le trafic routier, la ministre de la santé met les femmes enceintes, les malades et leurs familles sur les routes !

Cela est insupportable ! Notre pays n'en peut plus, et les gilets jaunes l'ont largement exprimé, de ces politiques où l'on réduit chaque jour davantage les dépenses publiques pour enrichir quelques-uns. L'hôpital public est notre bien commun, financé par NOS cotisations, sa proximité la garante de la sécurité pour les populations. La Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité apporte son soutien à tous ses comités dans l'action pour défendre et développer le service public hospitalier, à tous les élu. e. s, à tous les citoyen. ne. s, à tous les personnels hospitaliers qui revendiquent une politique de santé répondant aux besoins des populations. Ici et là, les mobilisations permettent de faire reculer la casse organisée, comme à Remiremont ou à Gérardmer. Tous ensemble, nous arriverons à être entendus !

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Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
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Collectif 37 Notre santé en danger
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