Le 22 juin le collectif santé était avec le personnel de l’hôpital en lutte au conseil de surveillance du CHU de Tours


A la demande du collectif des services en lutte de l’hôpital, le collectif 37 Notre santé en danger venait soutenir les revendications du personnel et porter celles des usager-es au conseil de surveillance du CHU de Tours.

Ce dernier réunit une partie des responsables politiques ou en charge de santé de la région et du département : le maire de Tours (président du conseil de surveillance), la direction de l’hôpital, des représentant-es de l’Agence régionale de santé, du département et de la région.

La directrice ayant auparavant refusé de recevoir le collectif, c’est donc devant tout le conseil de surveillance que nous avons déposé les pétitions avec 1650 signatures pour la défense de l’hôpital contre les fermetures de sites, de lits et de postes.

Les personnels des différents services représentés, kinés, réanimation médicale, urgences, pneumologie, ont exposé leurs revendications :


Kinésithérapeutes

NewImage

L’équipe demande le recrutement de 10 kinésithérapeutes sur les postes vacants et l’intervention auprès du Ministère pour la revalorisation des salaires afin de rendre attractif l’exercice de cette profession à l’hôpital ; sa pratique est essentielle pour la rééducation, les premiers levers post opératoires, le désencombrement pulmonaire en réanimation, en pneumologie, en pédiatrie, pour les bronchiolites des nourrissons.

 

Réanimation médicale

NewImage

Les personnels de réanimation médicale, en particulier de nuit, refusent le travail en service continu de 12h, synonyme de fatigue extrême pour les équipes. Cet aménagement du travail est effectué uniquement pour éviter d’embaucher du personnel dans le seul but de répondre au décret de 2002 sur les ratios patients soignants en réanimation. C’est donc toujours pour réaliser des économies sur la santé au détriment des soignants,etde la sécurité des soignés avec le risque d’accident accru après un service de 12h, surtout de nuit !

 

Les urgences

NewImageAux urgences, la demande d’un poste d’infirmier supplémentaire au « déchocage » comportant actuellement 1 infirmier-e et 1 aide-soignant-e n’est pas un luxe non plus ! La salle de « déchocage » accueille les cas aigus et doit permettre de recevoir et de traiter plusieurs patient-es en état d’urgence vitale en même temps.

La réponse administrative est de monter des cloisons entre les brancards afin de ne pas prendre trop de malades au « déchocage »! Il y a actuellement 7 places sous surveillance constante dont 2 pour le plan ORSEC ; le but est de supprimer 2 places.

Le personnel demande également la présence de brancardier-e toutes les nuits et non pas seulement 3 nuits sur 7 pour éviter que les soignant-es ne s’absentent pour brancarder. Le décès récent de 2 patientes âgées en salle de consultation, (dite Papillon) sans surveillance ni soin, a fait l’objet de discussions ; il est demandé la présence d’un agent paramédical en permanence dans cette salle. L’équipe demande aussi l’arrêt des fermetures de lits et l’ouverture de lits en aval pour désengorger les urgences.

 

Pneumologie

NewImage

Avec la fermeture de l’hôpital de semaine (7 lits dont 4 sont transférés en hospitalisation complète), les délais d’attente pour le diagnostic du syndrome de l’apnée du sommeil sont allongés. Le dépistage est prévu en ambulatoire : la personne concernée rentre chez elle avec ses capteurs et revient le lendemain pour l’analyse des résultats. A domicile les surveillances annexes ne sont pas effectuées. Il faudra alors reprendre rendez-vous pour la mise en place d’un appareillage si besoin.

Pour les personnes qui habitent loin ou qui sont lourdement handicapées cela représente une difficulté supplementaire; les cliniques privées sont bien sûr prêtes à prendre le relais dans les cas les moins lourds avec des tarifs variables en fonction des dépassements d’honoraires.

En attente de désinfection d’une chambre, un-e patient-e grabataire peut être amené à attendre sur un brancard dans le couloir avec un fil d’oxygène tiré depuis une chambre. Il peut aussi arriver que la bouteille d’oxygène se vide avec un risque de décompensation respiratoire aigüe.

 


Ces témoignages ne peuvent que conforter le Collectif santé 37 s dans son soutien aux revendications du personnel et dans la poursuite de sa lutte pour arrêter les suppressions de sites, lits et postes à l’hôpital. Nous avons posé le problème des usager-es devant le conseil de surveillance. Le collectif a également posé la question des sites qui devaient être supprimés.

Pour l’Ermitage : silence radio !

Pour Clocheville la Direction répond qu’elle attend des plans pour le site de Trousseau, pour la rentrée, en septembre ou octobre 2018 et qu’il devrait y avoir un hôpital pédiatrique sur ce site. La question est qu’il n’est pas encore budgété et la direction n’a pas précisé le nombre de lits et de personnels qui seront supprimés, le but des regroupements étant la mutualisation des moyens et personnels et le passage à l’ambulatoire au maximum.

Ceci ne peut que nous encourager à continuer la lutte !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Rassemblement à Tours pour la journée mondiale de la santé.

Le Collectif Santé avait appelé à marquer la journée mondiale de la santé par un rassemblement Place J. Jaurès ; nous étions bien visibles avec de nombreux panneaux et banderoles, accompagné entre autre, de Convergences services publics. Nous avons distribué le tract commun et fait de nouveaux contacts. Ci-dessous notre intervention :

Le 4 avril, avec le social et le médicosocial

Jeudi 4 avril 2024, les secteurs social et médico-social étaient dans la rue, à l’appel de Sud Solidaires, la CGT, FO soutenus par le Collectif 37 Notre Santé en Danger.

Plusieurs établissements ou associations étaient représentés, dont La Boisnière, l’ADAPEI, l’Eveil, les Elfes, le CH de Luynes des étudiant.es de l’ITS….

Une travailleuse sociale et une AESH ont donné des éléments pour comprendre cette mobilisation nationale qui concerne à la fois le social et le médico-social, les pénuries dans l’un et l’autre secteur augmentant les difficultés pour les usager-ères: Et malgré un constat déjà alarmant, le gouvernement choisit de réduire les budgets de fonctionnement de plus d'un milliard d'euros cette année. 

Quand les Travailleur-ses Sociaux et médico- sociaux-les craqueront et n'en pourront plus, qui prendra en charge l'enfance en danger, les personnes vieillissantes, les personnes en situation de handicap, les personnes en insertion professionnelle, les personnes à la rue, les personnes sortant de prison, les personnes migrantes, les personnes mal logées, les personnes dont les accidents de vie empêchent de se nourrir, de se chauffer, de se vêtir ...

De quelle société voulons nous ?
  •  150 travailleurs et travailleuses sociaux et médico-sociaux en grève se sont rassemblé.es devant la préfecture avant de manifester jusqu'à l'ARS pour revendiquer:
    • La prime Ségur 183€ pour tous-tes! Sans conditions!
    • La sauvegarde de leurs conventions collectives ! 
    • Refus du décret d'1 milliard d'euros d'économies dans le social!
    • Mesures attractives pour le métier, augmentation de salaires!
    • De vrais moyens pour accueillir/accompagner dignement les personnes.
      Il y a 1,2 millions de travailleurs et travailleuses sociaux en France.
      En 2 ans il y a eu 150 000 départs à la retraite et 90 000 démissions depuis la COVID.
      30 000 postes restent non pourvus dans le social d' où :
  •  Les personnes âgées se retrouvent abandonnées et leurs familles en souffrance.
    • Par manque de places dans des établissements, elles sont maintenues à domicile avec peu ou pas du tout l'accompagnement nécessaire, les familles se retrouvent alors devoir les prendre en charge.
  • Il y a aussi les personnes en précarité financière, sans emploi, qui peinent à se loger (et au passage le gouvernement veut alléger la loi SRU qui garantit notamment la mixité sociale), les personnes en souffrance psychique, les personnes isolées, les personnes qui ont fui leur pays pour leur survie.... on a tous et toutes été, on est tous et toutes et/on sera tous et toutes confronté.es au travail social à un moment de notre vie. 
  • Une enfance en danger, puisque les enfants ne sont pas pris en charge.
    Lorsqu'ils devraient être placés, ils ne peuvent pas l'être par manque de personnel, de places dans les foyers d'accueils...
    On peut même parler de maltraitance pour les enfants qui ont besoin de soins dans le médico-social, mais qui n'en n'ont pas, par manque de structures spécialisées, de personnels, qui sont donc en "inclusion" dans les écoles en attendant... 
    • Inclusions sans les moyens nécessaires et maltraitantes également. Avec des AESH mutualisées qui accompagnent plusieurs enfants en même temps, qui n'ont pas les formations adaptées et pas en nombre suffisant par manque d'attractivité du métier, avec un salaire sous le seuil de pauvreté et rappelons également que ce sont en majorité des femmes encore une fois non reconnues pour leur travail.

Les travailleurs et les travailleuses sociaux d'aujourd'hui représentent la dernière digue. Elle est en train de péter !

Tout l'équilibre et le lien social que le travail social permet de maintenir est en train de s'effondrer !

Rappelons également que 90% des travailleuses sociales sont des femmes qui ne sont pas valorisées pour leurs compétences professionnelles, puisque ce système patriarcal considère que c'est un travail "inné" chez les femmes...

Le social se bat pour tout le monde!
Et tout le monde se bat pour le social!

Une travailleuse sociale et une AESH.

Intervention du Collectif Santé
Collectif 37 Notre santé en danger
collectifsante37@gmail.com

Coordination Nationale, infos de la semaine

Chaque semaine nous vient une information qui recule les limites de l'horreur dans la prise en charge des patients à l'hôpital public ; aujourd'hui c'est un malade des Urgences de Nimes qui est couché à même le sol sur un matelas (plus de brancard, voir plus bas).