Compte rendu de la soirée du 20 octobre 2017 sur la défense de l’hôpital de Tours

Cette soirée, que nous avions longuement préparé, a rassemblé plus de 80 personnes après l’annonce de la fermeture de 3 sites sur 5 du CHRU de Tours, dont l’hôpital Clocheville pour enfants, l’hôpital gériatrique l’Ermitage et la clinique psychiatrique universitaire de St Cyr. 
Tout à commencer par un accueil en musique

Compte rendu de la soirée du 20 octobre 2017 sur la défense de l’hôpital de Tours


Après une introduction du Collectif Santé, le documentaire de Julie Pichot, Olivier Ferraro et Charles Maumy: «Hôpital public, la loi du marché » a précédé le débat. 
Cette soirée a été l’occasion de multiples échanges entre usagers, syndicalistes et personnels de l’hôpital. Des infirmières ont décrit leurs conditions de travail et leurs difficultés croissantes à prendre en charge les patients de façon satisfaisante. La situation à l’hôpital est la conséquence des attaques contre les services publics et de la marchandisation de la santé.
Ainsi les suppressions de postes et de lits sont liées aux injonctions économiques et gouvernementales décrites dans le plan COPERMO (Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins) pour l’hôpital de Tours qui demande, en échange d’une enveloppe budgétaire pour travaux, le regroupement des sites hospitaliers, la mutualisation des moyens et la suppression de lits et des personnels.
Pour mémoire, le plan COPERMO a été signé par l’ancienne ministre de la santé Marisol Touraine, avant son départ et se trouve maintenant aggravé par la nouvelle ministre qui demande toujours plus d’économies aux hôpitaux. Le déficit prévu de 12 millions d’€ de l’hôpital de Tours pour 2017 est dû à la réduction des moyens affectés à son fonctionnement. Cette année encore il est prévu une nouvelle coupe budgétaire de 3 milliards d’€ pour l’hôpital public en France.
A Tours, de 1/4 à 1/3 des lits sont en passe d’être fermés à l’hôpital pédiatrique de Clocheville. Parallèlement, un nombre équivalent de lits devrait être créé dans un nouveau service pédiatrique du secteur privé (clinique privée Alliance)! 
La direction laisse entendre que l’hôpital de Clocheville serait transféré à l’hôpital Bretonneau, 
Mais, peut-on parler de transfert quand on ferme autant de lits? Cela signifierait reconstruire un nouvel hôpital pédiatrique sur le site de Bretonneau, ce n’est surement pas le cas car il n’y a pas la place. Ce qui est à craindre, c’est qu’à l’issue de ce transfert, le personnel s’occupant des enfants ne soit plus un personnel dédié. C’est déjà ce qui se prépare en hémodialyse où le personnel pour adultes est en train d’être formé pour soigner les enfants laissant craindre une mutualisation des moyens entre enfants et adultes. 
Or cette particularité tourangelle d’un hôpital pédiatrique dédié est très importante pour la région. L’intervention des usagers a également montré qu’elle était très appréciée. Ce serait un très grand recul si, par exemple, les urgences étaient communes aux enfants et aux adultes!
La direction du CHU de Tours justifie le regroupement des sites par le manque de médecins.Or, 30 postes de médecins vont être supprimés; ainsi une chirurgienne pédiatrique très compétente va partir dans le privé parce qu’il n’y a pas de poste pour elle !
Cette soirée a permis de mieux comprendre les points de vue des salariés et des usagers de l’hôpital et l’importance d’une mobilisation forte pour empêcher la destruction de notre système public de santé et ainsi permettre à tous de se soigner. 
Rendez-vous a été donné le 7 nov à 18h dans une salle du passage Chabrier à St Pierre des Corps pour continuer la mobilisation.  
Un chercheur sur l’origine du legs de Clocheville à la ville de Tours pour les enfants pauvres et malades a présenté le résultat de ses investigations. 
Une chorale « La petite rouge de Touraine » nous a présenté une version de leur composition de la chanson des canuts avec des paroles où le personnel hospitalier avait remplacé les ouvriers de la soie

Compte rendu de la soirée du 20 octobre 2017 sur la défense de l’hôpital de Tours

Des cinéastes de « Sans Canal Fixe » étaient également présents pour la réalisation d’un film sur ce thème. Des cartes de soutien ont été vendues demandant à la ministre de la santé le maintien de tous les sites, de tous les lits et de tous les postes. 
De belles illustrations faites par un membre de notre collectif décoraient la salle et montraient l’avenir de l’hôpital tel qu’il est programmé par l’administration: un hôpital déshumanisé et robotisé ! Ce n’est pas ce que nous voulons ! 
Les échanges ont continué autour d’un buffet convivial.
En conclusion, cette soirée a permis de relancer la dynamique autour de la défense de l’hôpital sachant que cette  mobilisation doit, à l’évidence, s’inscrire dans la durée.


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Compte rendu de la soirée du 20 octobre 2017 sur la défense de l’hôpital de Tours

Compte rendu de la soirée du 20 octobre 2017 sur la défense de l’hôpital de Tours

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Le 30 janvier, tous et toutes dans la rue avec les salarié-es des EHPAD


Il faut de vrais lieux de vie pour les ancien-nes :

Le 30 janvier 2018 est une journée de mobilisation nationale des salarié-es des EHPAD (Etablissements pour Personnes Agées Dépendantes) qui ne supportent plus leurs mauvaises conditions de travail et l’impossibilité de bien prendre en charge les résident-es dans des conditions humaines, de respect et de dignité. Ces dernières années, il y a déjà eu des grèves des personnels soutenues par les résident-es et leurs familles comme par exemple, dans la région de Tours, à l’EHPAD de la Vasselière ou plus récemment à celle de la Membrolle-Semblançay.

Nous ne voulons pas que les EHPAD soient des mouroirs. Nous exigeons de vrais lieux de vie avec des animations, des temps de sociabilité et non pas seulement des douches ou des toilettes bâclées et des repas servis et avalés à la va vite. Il faudrait des lieux ouverts sur les quartiers et non des « usines » pour ancien-nes, toujours plus grandes et plus nombreuses. Le temps de la vieillesse ne doit pas être celui de la mise à l’écart.

Dans cette période de la vie, nos aîné-es ont besoin de prendre leur temps.Mais alors qu’il serait enfin possible de ralentir le rythme, dans la plupart des EHPAD, par manque de personnel, ce n’est pas le cas. Il faut encore faire vite les gestes de la vie quotidienne qui pourraient être un plaisir, mais la rentabilité exigée du personnel transforme en marathon les soins prodigués.

En outre, les tarifs demandés par les EHPAD sont de plus en plus élevés pour les résident-es, obligeant une partie de ceux et celles qui en auraient besoin à y renoncer. Dans les établissements privés lucratifs, il faut aussi satisfaire les actionnaires comme chez Korian, Orpea ou le Noble Age, pour parler de ceux qui sont implantés dans la région et qui voient dans cette activité un moyen de faire plus de profits.

La fermeture de l’Ermitage prévue par le plan COPERMO de restructuration de l’hôpital ne tient pas non plus compte des besoins des personnes accueillies dans cet établissement mais elle répond à des objectifs de restriction budgétaire. Elle va entraîner une diminution de l’offre de soin public. L’emplacement avec la vue sur la Loire pourra ainsi faire l’objet d’une juteuse affaire pour des promoteurs immobiliers avides de profits.

Cette situation est la conséquence des choix politiques des gouvernements successifs de coupes budgétaires et de privatisation de la santé. Cela va s’aggraver avec le vote le 4 décembre 2017 de la loi de financement de la sécurité sociale, alors qu’une mission parlementaire faisait le constat que « la France ne fait pas son devoir auprès des personnes âgées ». Avec les 80 milliards d’€ annuels d’évasion fiscale la France aurait largement les moyens de prendre soin de ses aîné-es.

Nous voulons une autre société que celle qui fait des profits sur le dos des personnes âgées dépendantes. Les «assistances électroniques» diverses et variées destinées à remplacer l’entrée en maison de retraite et/ou à supprimer du personnel ne sont pas non plus des alternatives souhaitables pour compenser la solitude des personnes âgées. Elles coûtent très cher et vont surtout enrichir les entreprises qui les vendent.

Il faut des moyens pour du personnel bien traité, qualifié, correctement rémunéré et en nombre suffisant pour qu’il puisse prendre en charge humainement et dignement les résident-es.

Soyons aux côtés des salarié-es des EHPAD le 30 janvier à 11h place A. France à Tours, et après, pour exiger des moyens pour des conditions de vie dignes et
respectueuses de nos ancien-nes.  


version pdf

SANTÉ MENTALE : un plan com de plus

Alors qu’un grand plan de santé a été annoncé par le gouvernement le 11 juin dernier, notre Collectif 37 « Notre Santé en Danger » souhaite alerter sur la situation de la psychiatrie en Indre et Loire.